
Rafael Amargo, qu’est-ce qui vous a donné envie de chorégraphier Zorro, le musical ?
J’ai accepté de faire la chorégraphie de Zorro car c’était la première fois que je travaillais dans l’univers de la comédie musicale, un grand rêve pour moi. C’est très facile pour moi de travailler avec des danseurs mais moins avec des acteurs et des chanteurs. Quand Christopher Renshaw m’a appelé pour savoir si j’accepterais de travailler sur Zorro, j’ai étudié le livre d’Isabel Allende. C’est une histoire formidable parce qu’elle parle d’héroïsme et de liberté. C’est une histoire qui se situe du côté de la démocratie, pas de la dictature. C’était important pour moi de faire ce spectacle parce que le message est un message de paix.
Aimiez-vous la comédie musicale avant ? Et, si oui, quelles étaient vos comédies musicales préférées ?
Non, pour être sincère, j’aime plus le théâtre pur ou la danse pure. Pour moi, la comédie musicale est quelque chose qui est plus commercial : si tu lances un show avec des voix moyennes mais que c’est commercial, c’est un grand succès ! J’adore Zorro, parce que c’est un spectacle commercial mais cela reste un spectacle pur, avec une histoire. Quand le rideau s’ouvre, il y a une histoire vraie, qui parle de la vie.
Comment s’est passée la collaboration avec les chanteurs-comédiens et plus particulièrement avec l’équipe française ?
C’est très sympa de travailler avec des comédiens même si c’est difficile parce que, au départ, ce ne sont pas forcément de bons danseurs. Pour moi, le travail consiste à parler beaucoup pour expliquer les sensations du rôle. C’est un travail très sympa, très psychologique et très intéressant.
Comment avez-vous trouvé la distribution française… les Français savent-ils danser le flamenco ?
Le flamenco, c’est très pur. Cela vient d’Andalousie. C’est très difficile de trouver des personnes qui possèdent l’esprit pur du flamenco. Je n’ai pas trouvé les meilleurs danseurs, les meilleurs chanteurs ou les meilleurs comédiens mais j’ai trouvé les meilleures personnes pour incarner la vérité du village, son authenticité. J’invite tout le monde à voir ce spectacle parce qu’il est vraiment très positif. Je suis très content de cette production française.
Stage Entertainment est une production impeccable, généreuse avec les artistes. Si le producteur est généreux, le public reçoit cette énergie. Je remercie vraiment les producteurs de m’avoir appelé. C’était la première fois que je chorégraphiais un musical. A Londres, j’ai été nommé aux Laurence Olivier Awards, ce qui correspond aux Molières en France. Ici, je ne pense pas pouvoir être nommé pour un Molière du meilleur chorégraphe puisque ça n’existe pas ! S’il vous plaît, il faudrait peut-être que les artistes français consacrent un prix au meilleur chorégraphe parce que c’est un grand travail. Allez, je veux bien participer à la première nomination du meilleur chorégraphe. Pourquoi pas ? (rires) Après les Max d’Espagne, les Laurence Olivier d’Angleterre, les Tony de Broadway… pourquoi pas un Molière ici en France, sur la terre des chorégraphes ? C’est très important le travail d’un chorégraphe sur scène. Peut-être que cette année, ce sera la première fois (rires).
Avez-vous envie de travailler à nouveau en France ?
Oui, je vais rester ici car je commence à monter ma compagnie : Paris Ballet Flamenco où je ferai de la mise en scène, de la direction et la chorégraphie. J’ai commencé en juin en Italie mais je veux le faire avec les artistes français. J’ai changé de position et je pense désormais que Paris, c’est la cité parfaite pour monter une compagnie de flamenco. Paris adore le flamenco et c’est le moment, je suis prêt !