Chorégraphie et scénographie : Eun-Me Ahn
Composition : Young-Gyu Jang
Lumières : Jin-Young Jang
Vidéo : Tae-Seok Lee
Directeur de la production : Jim-Yung Kim
Accompagnement des grands-mères : Eun-Ji Park, Jin-Won Lee
Danseurs : Eun-Me Ahn, Hyung-Kyun Ko, Si-Han Park, Hyun-Woo Nam, Young-Min Jung, Je-Sung Lee,
Hyo-Sub Bae, Hyek-Young Kim, Jihye Ha, Ei-Sul Lee
Les grands-mères : Chang-Nang Ahn, Soon-Gum Roe, Heun-Gim Yoon, Young- Rye Kim, Yong-Ja Joung, Ok-Keun Choi, So-Sun Lee, Samkw Lee, Hyo-Nam Jung
Le grand-père : Kwangil Choi
Mêler les fleurs, les rayures et les pois, le monde urbain moderne et les campagnes coréennes, le folklore et l’électro, le mouvement et la vidéo, les jeunes et les anciennes, et transformer le tout en un dance floor géant… Est-ce une potion magique de sorcière encore inconnue dans nos contrées ? Peut-être, et elle a le pouvoir de faire tourner les têtes et de réveiller les esprits. Paris avait découvert l’année dernière la chorégraphe Eun-Me Ahn, alias “la Pina Bausch de Séoul”, avec l’épopée pop de la Princesse Bari. Elle revient cet été avec un spectacle pas moins dingue, fondé sur l’énergie inusable des grands-mères coréennes, qui rejoignent sur scène les jeunes danseurs de sa troupe. Un voyage dans le temps et le mouvement qui se transforme en transe collective.
Programmé dans le festival Paris Quartier d’Eté
Notre avis : Dans un décor en apparence immaculé une projection d’images filmées en Corée. Des routes, de la pluie, des ambiances. Le fond de scène, qui sert d’écran, se révèle composé d’une écrasée de vêtements aux couleurs pastels, un dégradé du crème au bleu ciel. Dans le silence la chorégraphe, telle une petite souris — animal que l’on retrouvera plus tard en décor, gravitant dans un rond de lumière — évolue malicieusement sur scène avant de saluer son public qu’elle rejoint. Ses danseurs envahissent alors l’espace et tels des mannequins vintage, offrent un défilé d’habits, comme ceux que pourraient porter les grands mères dont il est question dans le titre. Entre chorégraphie soignée, course énergique et quelques acrobaties — sur une bande son toutefois un brin répétitive, ce passage précède un film composé de multitudes de scènettes réjouissantes. Nous y voyons, durant quelques secondes, les fameuses grands-mères (avec quelques grands pères) danser pour la caméra. Un film muet qui prouve bien, si l’on en juge par les visages épanouis des danseuses amateurs filmées, que la danse provoque le bonheur. Enfin dans la dernière partie du spectacle les danseurs professionnels se mêlent à quelques grands mères et un grand père pour différents tableaux. Nous pourrions penser que la chorégraphe a élaboré des chorégraphies spécifiques, ce ne semble pas être le cas, les mouvements des aïeules étant sommaires. Mais quel plaisir de voir leur mine réjouie, toutes sont ravies d’être là. Certaines cabotinent et cherchent l’applaudissement, d’autres s’amusent et profitent du moment. Enfin, avec des boules à facettes tourbillonnantes la chorégraphe revient sur scène et invite le public à la rejoindre. Moment là aussi sympathique, vraisemblablement apprécié ! En mêlant vidéo, danse, regard quasi documentaire sur les seniors de son pays, Eun-Me Ahn explore un territoire riche, qui aurait sans doute pu être davantage fouillé, la proposition aurait pu aller plus loin. Mais ce sont bien les sourires de ces gracieuses grands mères qui restent en mémoire.