Piaf, une vie en rose et noir (Critique)

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piaf-vie-rose-noirDe Jacques Pessis.
Mise en scène : François Chouquet.
Avec : Car­o­line Rose, Jacques Pes­sis & Aurélien Noël.

Voici dix ans, Jacques Pes­sis écrivait et créait « Piaf, une vie en rose et noir », pre­mière « biogra­phie musi­cale » con­sacrée à « La môme ».

Une décen­nie plus tard, il innove encore à l’occasion du cen­te­naire de la nais­sance de la créa­trice de « L’hymne à l’amour » (19 décem­bre 2015). Il pro­pose une ver­sion « 100% nou­velle », avec un réc­it essen­tielle­ment com­posé d’anecdotes inédites, mécon­nues, voire inso­lites sur un par­cours unique dans l’histoire de la chan­son française : ses débuts à Pigalle au milieu des truands, ses ren­con­tres avec Fréhel et Jean Mer­moz, son action dans la Résis­tance, son humour dévas­ta­teur et ses blagues d’éternelle enfant…

Notre avis (écrit en sep­tem­bre 2012 avec Nathalie Ler­mitte au chant et à la mise en scène) :

A l’occasion du 50ème anniver­saire de la mort d’Edith Piaf qui sera célébré l’année prochaine, Nathalie Ler­mitte, Aurélien Noël et Jacques Pes­sis nous pro­posent une nou­velle ver­sion de leur spec­ta­cle sur la vie et les chan­sons de cette artiste à fleur de peau.

Nous nous trou­vons dans une loge de théâtre. Nathalie se pré­pare à mon­ter sur les planch­es. Elle répète donc des pas­sages de son show avec Aurélien Noël qui l’accompagne à l’accordéon.

En fond de scène, deux por­tants avec beau­coup de cos­tumes et d’accessoires. Ils seront régulière­ment décrochés pour un clin d’œil. La mise en scène est sobre et effi­cace, rien de super­flu. L’énergie de Nathalie Ler­mitte s’équilibre avec la placid­ité de ses compères.

Une dis­cus­sion chronologique démarre, menée par Jacques Pes­sis. Les acolytes nous racon­tent avec plaisir et mal­ice de nom­breuses anec­dotes sur la vie de Piaf : ses amours, nom­breuses et pas­sion­nées, son tal­ent à décou­vrir des artistes en devenir, à les pren­dre en main et à les façon­ner pour les met­tre sur la voie du suc­cès, son verbe haut en couleurs et son incroy­able énergie à se relever mal­gré les écueils abon­dants d’une vie qui ne l’a pas épargnée !

Ce réc­it est très régulière­ment ponc­tué par des chan­sons de la Môme. En les écoutant, nous sommes à nou­veau frap­pés par la force des textes, à une époque où les chan­sons racon­taient des his­toires. Et les par­al­lèles entre elles et la vie de Piaf sont très nombreux.

L’émotion est dis­til­lée avec tal­ent par Nathalie Ler­mitte, tour à tour frag­ile, puis­sante, grave ou enjouée. Sa voix nous trans­porte et son tra­vail cor­porel pour incar­n­er Piaf est impres­sion­nant. Ses mains par­lent… Ses mains souf­frent… Pour ajouter à l’émotion, Aurélien Noël est un véri­ta­ble orfèvre avec son accordéon. Le son est d’une grande pureté. L’atmosphère qui s’en dégage est palpable.

Un spec­ta­cle à voir, et à écouter !