
Du lyrique au musical
C’est à cette époque que se font ses premiers contacts avec la comédie musicale. Il accompagne une amie aux auditions de Cats et se retrouve dans la troupe alors qu’il est toujours en formation à l’Ecole de l’Opéra de Paris. « J’étais tiraillé entre la comédie musicale et l’opéra. Dans la journée, on me disait ‘il faut chanter des sons ronds d’opéra’ et le soir, on me disait ‘oublie que tu es un chanteur d’opéra’. Donc, ça a été une année assez perturbante mais très enrichissante. Ca a été un acquis pour passer plus facilement de l’opéra à la comédie musicale. » Peu de temps après, il enchaîne avec Les Misérables qui reste un des grands souvenirs de son parcours. « Après la première audition, on m’a donné une cassette pour revenir travailler. J’ai découvert cette oeuvre et ça a été un coup de foudre instantané ! Ensuite, ça a été une expérience formidable, une communion entre tous ces gens qui venaient du théâtre, du lyrique, de la chanson… Chacun a beaucoup donné. Ca a été une année de grandes rencontres, professionnelles, amicales… ».
Tout comme la comédie musicale, la mise en scène arrive dans la carrière de Philippe Ermelier un peu par hasard. « Depuis 7 ans, je suis directeur d’un festival d’art vocal, en Bourgogne, d’où je suis originaire. Au début, c’était par économie que je me suis mis à la mise en scène ! Et comme ça marchait et que j’y ai pris goût, j’ai continué. J’adore être le capitaine d’un bateau et de tout gérer. Je suis très curieux et j’arrive à prendre des choses et les restituer. Ca me plaît bien de rêver et puis un jour, de mettre en pratique ce rêve, et d’être suivi par d’autres. Ca demande énormément d’énergie, de patience, de temps, mais c’est terriblement excitant. »
Une fête sur scène
Depuis quelques années, les choix de la compagnie Philippe Ermelier se sont surtout portés sur des opéras-bouffes ou des opérettes. « J’ai envie de m’amuser, explique-t-il. Pour moi, c’est une fête de venir sur scène. Je préfère faire rire que pleurer et c’est pourquoi je me tourne plus naturellement vers ce type de spectacles musicaux. On a tous des clichés sur l’opérette, moi le premier, mais comme on monte ces spectacles d’une façon simple et sans prétention, ça marche. On essaye de casser le côté rigide de ce genre. »
Aujourd’hui, sa compagnie est sur les planches du Théâtre du Tambour Royal pour La Grande Duchesse de Gerolstein. « C’est presque le public qui nous l’a demandé. Depuis Phi-Phi, on s’est constitué un public. La Belle Hélène a été vu par près de 10.000 spectateurs. On a joué pendant neuf mois et parfois deux fois par jour pendant les fêtes. La Grande Duchesse s’imposait naturellement dans la lignée des grands Offenbach. »
Ermelier l’interprète ne se repose pas pour autant. « Je vais faire La Périchole à l’Opéra d’Avignon et à Liège, dans une mise en scène de Jean-Louis Grinda. Ensuite, je vais chanter Phi-Phi, puis je vais jouer dans une reprise de Yes, de Maurice Yvain, une opérette qui n’a pas été jouée depuis très longtemps et qui sera mise en scène par Jacques Duparc. »
Quant à la mise en scène, Philippe retrouvera le Théâtre du Tambour Royal avec Mozart Follies en mars prochain. « Ce sont des ‘clips scéniques’ sur des airs connus de Mozart. On dégagera la folie visuelle qu’un morceau peut inspirer. Ca se jouera avec trois chanteurs ». Dans un moyen terme, il aimerait alterner opérettes et comédies musicales. « La compagnie a pu s’imposer grâce à Offenbach mais j’aimerais qu’on puisse passer à d’autres choses. J’aimerais pouvoir proposer des oeuvres plus contemporaines à notre public. C’est ce qui manque dans ce type de lieux plus intimistes. C’est à nous de nous battre pour que comme à Londres, les grosses productions côtoient des petits spectacles. »