
Jean-Pierre Blamangin, producteur, m’a un jour appelé pour me proposer de chanter dans un spectacle qu’il souhaitait produire à partir des chansons d’Albert Willemetz. Il s’agissait d’une seule date de représentation début février à l’Atrium de Chaville, une sorte de showcase afin de trouver d’éventuels acheteurs… Il m’a vite proposé d’en assurer la mise en scène, ce que j’ai accepté.
C’est votre première mise en scène, comment avez-vous décidé de passer de l’autre côté ?
Après une vingtaine d’années au service de nombreuses pièces de théâtre et spectacles musicaux, après cinq années de cours de chant et stages divers en tant que prof, fort de mes expériences passées, je me suis un jour senti prêt à diriger et à aider les autres, mais sans avoir l’idée d’un spectacle particulier, c’est à ce moment que J.P Blamangin m’a appellé…
Comment s’est passée la sélection des chansons ? Quels étaient vos critères de sélection ?
Sur les 2 500 chansons écrites de la main de Willemetz, j’en ai trouvé plus d’une centaine enregistrées sur CD ; je me suis fait une compil que j’ai écoutée en boucle pendant plusieurs jours. Les incontournables se sont vite détachées et, ayant une idée précise des personnages que je voulais voir évoluer sur scène, j’ai vite entendu qui devait chanter quoi. Ainsi, le critère majeur fut essentiellement théâtral, souhaitant monter ce spectacle comme une pièce, seules les chansons servant mes personnages furent retenues…
Etiez-vous un familier de l’oeuvre de Willemetz ?
Pas vraiment, à vrai dire avant de commencer cette aventure, je savais à peine qui il était et ignorait totalement qu’il était l’auteur d’autant de succès !
Qu’est-ce qui vous plaît dans l’univers de Willemetz ?
Sa truculence, sa joie de vivre et sa finesse, c’est de l’orfèvrerie ! Il écrivait avec l’exigence d’un auteur dramatique, ses chansons sont plus que des chansons, ce n’est pas un hasard si beaucoup d’entre elles ont traversé le siècle… Ses textes sont un bonheur à interpréter, son univers est proche de celui de Jules Renard ou celui de Guitry dont il était un ami très proche…
Parlez-nous de votre troupe. Comment s’est passé le choix des comédiens ?
J’ai fait peu d’auditions ; j’avais très peu de temps pour monter le spectacle, alors j’ai fait appel à des chanteurs déjà rompus à ce genre de travail et que je connaissais déjà, six personnalités totalement différentes, et j’ai construit le show en fonction d’eux.
Allez-vous renouveler cette expérience de mise en scène ?
Je l’espère vivement, sans avoir d’idée sur ce qui succèdera à Mon homme, je sais que quelque chose se présentera, je laisse faire la vie, le hasard…
Quels sont vos projets artistiques ?
Je vais terminer bientôt l’enregistrement d’un disque. Je fais également beaucoup d’expos photo, la prochaine sera à Montmartre du 6 au 10 octobre à L’Atelier des Artistes sur « Les Chemins de Saint Jacques de Compostelle ».
Exposition « Camino de Santiago », L’Atelier des Artistes, 56 rue Durantin, Paris. Tél : 01.42.55.08.45. Tour de chant le 6, 7 et 8 à 21 h.