![phi-phi.e-Goize](http://www.regardencoulisse.com/wp-content/uploads/2010/12/phi-phi.e-Goize-242x300.jpg)
Henri Christiné (musique), Albert Willemetz (livret). Mise en scène Johanny Bert
avec : Gilles Bugeaud, Emmanuelle Goizé, Lara Neumann, Antoine Sastre, Christophe Grapperon, Olivier Hernandez
Quel plaisir de retrouver chaque année la compagnie des Brigands au théâtre de l’Athénée. Cette année c’est l’opérette Phi-Phi qui subit un sérieux dépoussiérage, et le résultat est épatant. En effet Johanny Bert, le metteur en scène, a choisi de faire évoluer sur scène les comédiens chanteurs mais également leurs doubles, personnifiés par des marionnettes manipulées à vue. On sait ô combien l’exercice peut s’avérer payant, notamment dans le théâtre musical (Avenue Q, Le roi lion,…) et c’est encore le cas avec cette leste opérette, servie par une distribution formidable et par une petite formation orchestrale dirigée avec humour par Christophe Grapperon. Les marionnettes, conçues par Einat Landais, s’inspirent de l’art grec antique tout en ajoutant une touche de modernité. Le résultat est parfait.
L’intrigue, totalement loufoque, se déroule dans une Grèce antique… d’opérette et narre par le menu les aventures débridées du sculpteur Phidias, époux de la très sage Madame Phidias, laquelle verra ses convictions basculer (et elle avec) par le sculptural Ardimédon. Quant à la séduisante Aspasie, elle aura tôt fait d’épouser le vieux Périclès pour mieux s’entretenir du vice et de la vertu, travaux pratiques à l’appui, avec Phidias. Ode à la liberté et au libertinage, Phi-Phi enchante avec ses mélodies enlevées, son non sens constant, son écriture typiquement française, où la langue est, pour le coup, triturée dans tous les sens. Le duo Willemetz/Christiné est, avec Phi-Phi, à son meilleur. Le rythme ne faiblit jamais, les mots d’esprit fusent, la mise en scène met en valeur les nombreux atouts de l’opérette. Un excellent spectacle, histoire de faire fonctionner ses zygomatiques.