- Patsy Gallant ©DR
Luc Plamondon vous avait choisie pour être la première Stella Spotlight. Pourquoi avoir refusé ?
D’une part, quand Luc a eu cette idée-là, j’étais en tournée mondiale, dans les années 70 car ma chanson « From NY to LA » fonctionnait très fort. Je passais à Paris pour participer à l’émission de Michel Drucker « Bon dimanche ». Il y avait aussi Luc Plamondon et Michel Berger. Luc a dit à Michel : « Je connais cette fille-là depuis longtemps. J’aimerais que tu me donnes ton opinion sur sa participation au rôle de Stella Spotlight ? » Alors, il m’écoute chanter et puis dit à Luc : « On la prend ». Ils ont communiqué avec mes agents de l’époque. Ceux-ci ont refusé car ils m’avaient déjà planifié une tournée de deux ans. Ils ont ajouté : « De toute façon, nous ne connaissons pas votre comédie musicale alors, peut-être plus tard. On ne sait pas ». Imaginez, c’était le jour où ils venaient d’annoncer la naissance de Starmania.
Par la suite, vous avez enfin obtenu ce rôle ?
Lorsque j’ai fait Piaf, l’amour triomphe de tout à Montréal, Luc présentait La Légende de Jimmy dans la salle d’à côté. Il passait devant mon affiche tous les soirs et il commençait déjà, à ce moment-là, à remonter Starmania. Alors, j’ai reçu l’appel de Luc, j’ai passé l’audition et j’ai été choisie. C’est de cette façon que j’ai appris que Luc et Michel avaient pensé à moi à l’origine. Cela a été une surprise car mes agents ne m’avaient rien dit à ce sujet. Alors, j’ai interprété Stella Spotlight et je fus la seule à le faire pendant huit années consécutives durant les 25 ans de vie de Starmania. Ce rôle était fait pour moi.
Et comment s’est déroulé l’après-Stella Spotlight ?
J’ai eu beaucoup de chance, cela aurait pu être un trou noir. J’ai eu très peur de la fin de Starmania mais, encore une fois, j’ai été très chanceuse. Ma dernière représentation avait lieu en Belgique. En descendant de l’avion à Montréal, j’ai pris un autre avion pour Moncton (Nouveau-Brunswick) où j’ai débuté le tournage de mon premier film : Yellowknife. Rodrigue Jean avait écrit un rôle spécialement pour moi. Ensuite, je suis retournée à Paris, pour jouer Cindy. Par la suite, il y a eu « Star Academy » où j’étais la professeure d’anglais. Au même moment, il y avait beaucoup de comédies musicales à Paris mais ça ne fonctionnait pas très bien.
Que retenez-vous de votre participation à Cindy, en 2002 ?
Le rôle de La Palma a été écrit sur mesure pour moi. Ce qui est dommage, c’est que les gens n’ont pas compris Cindy. Je pense qu’ils auraient préféré une Cindy à la sauce Disney, ce qui n’était pas du tout le cas. La Cindy de Luc était plutôt un conte moderne, tel que Baz Luhrmann l’avait fait avec sa version de Roméo et Juliette. Dans Cindy, le Prince Charmant était une rock-star, Cindy (Laâm) une adolescente rebelle et moi, une belle-mère, ex-reine du disco.
Vous allez faire partie de la distribution de Neuf, au Théâtre du Rideau Vert. Parlez-nous de votre rôle.
Je suis « l’assistante-productrice », une ancienne critique sanglante. Finalement, j’engueule Contini [NDLR : le personnage pincipal] tout le temps. Je fais la méchante dans cette pièce. Sans oublier que j’y interprète aussi une bonne soeur, une tante et une religieuse. Donc, on doit faire de petits « in and out », c’est vraiment extraordinaire. Ça me replonge dans l’atmosphère d’une comédie musicale et j’adore ça. J’avais vu cette pièce à Paris mais, malheureusement, cela n’avait pas fonctionné du tout. C’est drôle, j’ai l’impression que les Parisiens n’aiment pas trop les comédies musicales américaines. Aussi, je pense que cette pièce aura du succès, ici, grâce au talent de tous les artistes et spécialement de Serge Postigo [NDLR : dans le rôle de Contini] qui y est extraordinaire.
Qu’est-ce qui est différencie Neuf de Starmania ou de Cindy , selon vous ?
D’une part, la production et l’argent n’ont rien à voir. On ne va pas dans les pays où on est déjà allés avec Starmania. Nous n’avons pas le budget qu’avait Starmania ou Cindy, c’est très différent. De plus, ces comédies musicales étaient des créations originales, ce qui n’est pas le cas de Neuf puisque c’est l’adaptation d’une pièce de Broadway qui s’intitule Nine et qui est excellente. Yves Morin a fait une très belle adaptation en français. De plus, Neuf est, pour moi, davantage une pièce de théâtre qu’une comédie musicale. Denise Filiatrault la traite comme telle, en fait.
Et que pensez-vous du fait d’être dirigée par Denise Filiatrault?
Je trouve que c’est une énorme chance de travailler avec Denise. Je ne sais pas pourquoi elle a si mauvaise réputation. Si tu es son seul souffre-douleur, tu peux le prendre personnellement et te dire : « Mon Dieu, elle ne m’aime pas » mais, elle agit de la même façon avec tout le monde, que ce soit moi ou Serge Postigo. C’est sa façon à elle de diriger. Le fait est qu’elle sait ce qu’elle veut et elle a un talent fou. Je suis très honorée de travailler avec cette dame. De plus, moi qui aimerais faire de la mise en scène éventuellement, cela m’offre une très belle expérience.
Des projets?
Je serai en tournée avec Neuf jusqu’en novembre au moins. J’aimerais aussi faire un album de chansons, en anglais, que j’ai écrites. J’ai aussi proposé aux maisons de production une nouvelle émission de variétés, dans le même genre que « The Pasty Gallant Show » sur CTV mais, disons, avec un côté plus joué car je veux aussi utiliser mes talents d’actrice. Et, naturellement, m’occuper de la carrière de mon fils Jason.