
Dès la première poignée de main, Patrick Fiori séduit son interlocutrice par son regard franc et direct, sa gentillesse et sa volonté de vous mettre tout de suite à l’aise. Avec lui pas de chichis, c’est un type sain et sympa ! Et ceux qui pensaient qu’il avait la grosse tête depuis le succès de Notre Dame de Paris font fausse route. Il confesse sans problème qu’il est resté un grand enfant de 30 ans qui connaît par coeur les classiques de Disney, qu’il n’hésite d’ailleurs pas à visionner de nombreuses fois, au point de rendre les vidéos illisibles à force de les avoir usées. « Je suis très admiratif du travail effectué par les animateurs Disney et par leur sens du détail. Et lorsque Disney m’a proposé de passer une audition pour Mulan, j’étais fou de joie, c’était un rêve de gosse qui devenait réalité », explique-t-il. C’est pendant les répétitions de Notre Dame (été 98) qu’il a été contacté par les équipes artistiques de Disney. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit que, là aussi, on lui proposait un rôle de capitaine !
En sueur dans le studio d’enregistrement
Il reconnaît lui-même que les essais pour les dialogues ne furent pas aussi convaincants que ceux pour la chanson : « Doubler le personnage du capitaine Shang, un chinois avec un accent méridional, ça ne collait pas vraiment », se rappelle-t-il en éclatant de rire. Patrick a abordé ce personnage avec la même rigueur que pour celui de Phoebus dans Notre Dame : « Mulan est ma première expérience de postsynchronisation », raconte-t-il. « La première heure fut difficile. Il fallait se caler avec les mouvements du personnage et exprimer toutes ses émotions à travers le chant. Pour cela, je suis rentré très rapidement dans le rôle, pendant que je chantais, j’avais une telle énergie que j’ai commencé à me déshabiller. Au fur et à mesure que l’enregistrement avançait, j’ai posé ma veste, j’ai retiré mon pull… Non, je vous vois venir, je me suis arrêté là ! A la fin, j’étais en sueur, je mimais exactement ce que j’aurais fait, moi, dans le rôle du Capitaine Shang. » Dans Mulan, il a légèrement transformé sa voix en montant un peu dans les aigus. Il est en revanche méconnaissable dans Le prince d’Egypte pour lequel les gens du studio Dreamworks lui ont demandé de travestir sa voix au risque de s’abîmer les cordes vocales. Alors que « l’équipe de Disney m’a complètement entouré et guidé pour me permettre de donner le meilleur de moi-même, les rapports avec Dreamworks étaient un peu plus tendus. »
En tournée avec Notre Dame et Les enfoirés
Quand on lui demande si ces premières expériences de doublage lui donnent envie de faire du cinéma, il répond que cela l’intéresse mais qu’il ne souhaite pas s’éparpiller pour le moment. Il faut dire que son planning est très chargé : il endosse à nouveau sa cote de maille pour la tournée française du spectacle Notre Dame de Paris, de la fin octobre jusqu’au 15 décembre, puis pour sa reprise au Palais des Congrès de Paris, les quinze premiers jours de février 2000. Il enchaînera ensuite avec La tournée des Enfoirés en janvier prochain tout en préparant son nouvel album dont la sortie est prévue pour le printemps 2000. En effet, si Notre Dame l’a propulsé au rang de vedette de la chanson au bout de 10 ans de métier et qu’il éprouve légitimement le besoin de se lancer dans une carrière solo, il reconnaît « qu’on n’abandonne jamais Notre Dame, on part provisoirement mais on y revient toujours. » Il explique son profond attachement à ce spectacle par l’incroyable aventure humaine partagée avec une équipe d’artistes qu’il qualifie de formidables. Une véritable amitié s’est instaurée entre eux : « j’ai vécu plus en un an qu’en dix avec ma mère ! ».
Après avoir participé à deux longs métrages animés musicaux et au plus grand succès de l’histoire de la comédie musicale en France, Patrick semble tout à fait disposé à mener une carrière dans le musical. Il rappelle souvent qu’à l’âge de treize ans, il avait participé à une comédie musicale dans le sud de la France qui s’appelait La légende des santonniers de Provence. C’était sa première expérience en scène où il fallait jouer la comédie en même temps que chanter. Et ce goût ne s’est pas démenti depuis. Il continue régulièrement d’aller voir des spectacles à Broadway : Footloose, Peter Pan, La Belle et la Bête… Une fois de plus, Disney avait séduit ce grand gaillard sentimental : » « . Il continue en imitant la J’ai été très ému par cette histoire d’amour merveilleuse. En sortant du théâtre à New-York, je me suis dit que le rôle de la Bête était parfait pour moivoix caverneuse du prince transformé en monstre : « c’est un personnage touchant, qui me ressemble à la fois par sa force et sa sagesse. » Voilà l’un des deux rôles principaux trouvé, mais qui pourrait bien jouer le rôle de Belle ? Si vous avez des idées, écrivez-nous !