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Passion — Passion d’amour

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Affiche du spec­ta­cle Pas­sion ©DR

Musi­cal de Stephen Sond­heim (chan­sons) et James Lap­ine (livret)

Créa­tion
Créa­tion à New York le 9 mai 1994 au Ply­mouth The­ater, 280 représentations
Mise en scène de James Lapine
Cast : Marin Mazz­ie, Don­na Mur­phy et Jere Shea,
Récom­pens­es : 4 Tony Awards en 1994 : Meilleur musi­cal, meilleure par­ti­tion, meilleur livret et meilleure actrice pour Don­na Murphy

Créa­tion à Lon­dres le 13 mars 1996 au Queen’s The­atre, 232 représentations

Syn­op­sis
Au 19e siè­cle, Gior­gio un offici­er a une liai­son avec Clara une belle femme mal mar­iée. Déplacé vers une nou­velle affec­ta­tion, il fait la con­nais­sance de Fos­ca une femme laide et malade. La rela­tion est d’abord dis­tante à cause de la répul­sion qu’elle inspire. Puis en par­al­lèle de sa cor­re­spon­dance suiv­ie et amoureuse avec Clara, il se rap­proche pro­gres­sive­ment de Fos­ca Quelques dis­putes rugueuses survi­en­nent mais lorsque Fos­ca déclare son amour à Gior­gio (« Lov­ing you »), celui-ci ne reste pas insen­si­ble. Éton­né, il décou­vre un sen­ti­ment incon­nu plus intense que tout ce qu’il a vécu. La mal­adie s’ag­gra­vant, Fos­ca meurt, le lais­sant dés­espéré mais aus­si trans­for­mé par cette his­toire d’amour extra­or­di­naire (« No one has ever loved me »).

Le thème
Fos­ca incar­ne un amour absolu à l’op­posé du sim­ple amour char­nel inspiré par la belle Clara. Elle com­pense un physique ingrat dû à la mal­adie par une riche vie intérieure. Le mal d’amour la tor­ture, ce qui con­fine à l’ob­ses­sion. En dépit de sa rela­tion déjà solide avec une belle femme, Gior­gio résiste peu. Il est con­quis par cette force de car­ac­tère envoû­tante. Lors de son accom­plisse­ment, la quête obses­sion­nelle d’amour s’é­panouit dans une pas­sion débridée.

L’his­toire der­rière l’histoire
Inspiré du film d’Et­tore Sco­la Pas­sione d’Amore (1981) avec Bernard Giraudeau et Lau­ra Antonel­li ain­si que du roman dont il était tiré, Pas­sion devait à l’o­rig­ine être asso­cié à un deux­ième spec­ta­cle, Mus­cles, qui devait suiv­re un cul­tur­iste acharné à soulever de la fonte. Pas­sion et Mus­cles auraient traité le même thème : l’ob­ses­sion jusqu’à alié­na­tion. Le pre­mier ayant pris des pro­por­tions respecta­bles, Mus­cles a été écarté et l’on n’en a plus enten­du par­lé depuis.

Avec Pas­sion, Sond­heim renoue avec le met­teur en scène et libret­tiste James Lap­ine. Aupar­a­vant, ils avaient tra­vail­lé ensem­ble sur Sun­day in the Park with George (Prix Pulitzer en 1985) et Into The Woods (1987). Sond­heim s’é­tait ensuite tourné vers John Wei­d­man pour Assas­sins (1990) qui évoque les crim­inels ayant ten­té ou réus­si à assas­sin­er un Prési­dent américain.

Organ­isé autour de ses trois per­son­nages prin­ci­paux, Pas­sion mar­que une virage vers un intimisme jusqu’i­ci peu pra­tiqué par le com­pos­i­teur. Lors de la présen­ta­tion au pub­lic, les créa­teurs ont ren­con­tré des sur­pris­es avec les réac­tions des spec­ta­teurs : les excès de Fos­ca fai­saient rire et ils ont dû cor­riger les instants de comique non désiré. Une telle his­toire avec une sen­si­bil­ité européenne pre­nait à con­tre-pied des spec­ta­teurs nour­ris aux canons hol­ly­woo­d­i­ens. Le spec­ta­cle a con­nu 280 représen­ta­tions, ce qui con­stitue un échec com­mer­cial. Néan­moins ses qual­ités ont été dis­tin­guées par qua­tre Tony Awards notam­ment pour Don­na Mur­phy, extra­or­di­naire en Fosca.

Les enreg­istrements
La dis­tri­b­u­tion de la créa­tion a été enreg­istrée en audio et en vidéo. L’ac­cès à l’oeu­vre s’ef­fectue donc dans les meilleures conditions :

CD : Pas­sion — Orig­i­nal Broad­way Cast Record­ing Broad­way Angel CDQ 55251