Avec Estelle Danière et Patrick Laviosa (piano)
Mise en scène : Flannan Obé.
Musiques de Yeston, Gainsbourg, Béart, Nougaro, Ferrat, Kosma, Weill, Sondheim…
Passage en revue est un hommage au cabaret et au music-hall, oui… mais pas seulement !
Prenant comme point de départ son étonnant passé de meneuse de revue au Folies Bergère, Estelle Danière nous présente tour à tour le visage de la danseuse aguerrie, de la chanteuse sensible, et de la comédienne qui ne se prend pas au sérieux.
Dans un show en forme de music-hall de poche, chaque chanson est un véritable numéro, spectaculaire ou minimaliste, qui permet de cerner chaque fois d’avantage la personnalité haute en couleurs de l’interprète et de nous révéler l’envers du décor… un peu comme un effeuillage musical, ou un strip-tease textuel, pour ainsi dire !
Notre avis (Critique parue lors des représentations de février 2016) :
Dernièrement, le genre cabaret seul-en-scène à contenu autobiographique semble avoir le vent en poupe. Quelque part – le spectre est large ! – entre Flannan Obé (Je ne suis pas une libellule) et Liliane Montevecchi, parmi tous ces artistes qui ont toujours voulu être sur scène et qui nous racontent leur chemin semé d’embûches jusqu’en haut de l’affiche, Estelle Danière puise dans ses souvenirs d’enfance – une mère diva dominatrice, l’échec au concours d’entrée au ballet de l’Opéra de Paris, la découverte de Zizi Jeanmaire, un mari violent – et son passé de meneuse de revue aux Folies Bergère – les plumes, les coulisses… On ne doute pas que, passé une période de rodage inhérent aux premières représentations, la pointe de nervosité encore perceptible chez la comédienne s’estompera, que les textes de transition gagneront encore en rythme et en fluidité, et que les anecdotes qui ponctuent le spectacle trouveront des saveurs plus épicées. Ces bémols n’empêchent pas que s’exprime une sensibilité à fleur de peau, déployée avec la grâce d’une danseuse élégante et le charme d’une chanteuse distillant les reflets nuancés des mélodies les plus intimes. Les – trop rares – interventions de Patrick Laviosa, par ailleurs et comme toujours impeccable au piano, viennent égayer cet autoportrait doux-amer et sincère d’une personnalité du music-hall qui n’hésite pas à clamer « Je suis comme je suis » et « I’m still here ».