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Operetta (Critique)

Operetta est une chorale déli­rante de 25 chanteurs cata­lans amoureux d’Opéra. Ils mêlent chant a capel­la et humour théâ­tral dans un spec­ta­cle épous­tou­flant qui séduit petits et grands, con­nais­seurs d’Opéra ou non, par son inven­tiv­ité, son rythme enlevé et sa puis­sance comique.

Ce mélange savam­ment dosé de deux lan­gages uni­versels, la musique vocale et le théâtre visuel, nous invite à une intro­duc­tion généreuse et diver­tis­sante aux œuvres les plus pop­u­laires des Opéras de Ver­di, Rossi­ni, Belli­ni, Mozart, Bizet, Offenbach…

Notre avis :

Inno­vant, amu­sant et ter­ri­ble­ment pro, le spec­ta­cle pro­posé par la com­pag­nie Cor de Teatre est un agréable ovni posé dans l’été parisien. Mélange de réc­i­tal, de théâtre, et de sketch, Operetta voit les chanteurs met­tre en scène quelques-uns des plus grands airs d’opéra qu’ils inter­prè­tent par­faite­ment a cap­pel­la. Une sorte de con­cert déli­rant mais par­faite­ment réglé où chaque air prend vie par les mimes et mim­iques de ses interprètes.
« Mi par d’esser con la tes­ta » du Bar­bi­er de Séville devient une course cycliste, et le chœur se fait pelo­ton qui pédale au rythme de Rossi­ni. La Travi­a­ta est trans­posée en plein tour­nage d’un film. Les esclaves de Nabuc­co se retrou­vent au milieu d’une gare. Quant à l’ouverture de Guil­laume Tell, c’est tout l’orchestre qui est mimé par le chœur.

Aus­si bons chanteurs que comé­di­ens, la trentaine d’artistes don­nent ain­si nais­sance à des scènes cocass­es ou déjan­tées, tout en don­nant de la voix. Cela pour­rait faire brouil­lon, c’est loin d’être le cas. Les morceaux s’enchainent par­faite­ment dans une mise en scène orig­i­nale et pleine d’idées où chaque tableau est dif­férent. Musi­cale­ment et vocale­ment irréprochables, la troupe peut se per­me­t­tre de pouss­er au max­i­mum les délires de mise en scène sans jamais tomber dans le grotesque ou le vulgaire.
Les puristes regret­teront le choix des airs, déjà mille fois enten­dus. Mais le spec­ta­cle est si orig­i­nal et la troupe espag­nole si attachante qu’on ne peut que saluer leur performance.