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Londres — Once, A New Musical (Critique)

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Mise en scène : John Tiffany
Livret : Enda Walsh
Musique et paroles : Glen Hansard et Marké­ta Irglova
Avec : Declan Ben­nett (Guy),  Zrin­ka Cvitešić (Girl),  Gareth O’Connor (Eamon), Gabriel Vick (Emcee), Val­da Aviks (Barus­ka), Ryan Fletch­er (Svec), Aidan Kel­ly (Bil­ly), Jos Slovick (Andre), Michael O’Connor (Da), Miria Parvin (Ex Girl­friend), Flo­ra Spencer-Longhurst (Reza) et Jez Unwin (Bank Manager).

Once est l’his­toire d’une jeune maman tchèque qui ren­con­tre dans les rues de Dublin un gui­tariste tal­entueux. Tout les deux se décou­vriront une pas­sion com­mune pour l’écri­t­ure : l’un à la com­po­si­tion et l’autre à l’écri­t­ure de paroles. Au fil du temps, ils appren­dront à se con­naître et à s’aimer, entourés de leurs amis musiciens.

Après avoir accueil­li durant 21 ans con­sé­cu­tifs Blood Broth­ers, le Phoenix The­atre reçoit Once en let­tres d’or et manche de gui­tare en néon sur­plom­bant son entrée prin­ci­pale. Le spec­ta­cle aux 8 Tony Awards dont celui de la meilleure comédie musi­cale en 2012 con­tin­ue de faire du chemin en s’in­stal­lant à Lon­dres pour un temps indéter­miné. Avant cela, le spec­ta­cle a pu prof­iter de la prox­im­ité géo­graphique avec l’Ir­lande pour offrir aux Dubli­nois en exclu­siv­ité, trois semaines de représen­ta­tions excep­tion­nelle dans la ville même où l’his­toire se déroule.

Notre avis :

Dans un décor de pub irlandais au vieux bois craquant et aux miroirs sales créé par Bob Crow­ley (qui a reçu un Tony Award pour sa créa­tion), la troupe nous accueille sur scène afin de partager un verre avec eux tout en les écoutant impro­vis­er un « bœuf » de musique aux sonorités bien irlandais­es. Ain­si, le pub­lic est tout de suite plongé dans l’at­mo­sphère du spec­ta­cle avec ce pré-show qui en dit long sur les qual­ités musi­cales des comédiens/chanteurs multi-instrumentiste.
Durant vingt min­utes, la troupe s’échauffe devant nous avant de com­mencer le spec­ta­cle, le pub­lic ayant repris place. Ici, pas de lumières qui s’éteignent ou encore d’an­nonce pour les télé­phones porta­bles mais un début de spec­ta­cle qua­si indé­tectable pour le spec­ta­teur tant il est doux et pro­gres­sif. La troupe s’ef­face peu à peu pour laiss­er place au per­son­nage cen­tral de l’his­toire, seul en scène, le spec­ta­cle peu alors commencer.
S’en­suiv­ent deux heures de représen­ta­tion mêlant humour, légèreté, roman­tisme et moments d’é­mo­tion. Cette his­toire d’amour prend place dans un lieu unique qui est le bar, agré­men­té de divers acces­soires trans­portés et dis­posés par les comé­di­ens au cours d’un air récur­rent qui donne des repères au spec­ta­teur. Ain­si le pub se trans­forme habile­ment en mag­a­sin de musique, apparte­ment, cham­bre ou encore stu­dio d’enregistrement.

Adap­té du film por­tant le même nom, Once est une comédie musi­cale très loin des clichés de Broad­way et qui ne ressem­ble à aucun autre spec­ta­cle. Le met­teur en scène, John Tiffany (qui a égale­ment gag­né un Tony Awards pour sa mise en scène) ain­si que toute son équipe, mise sur la sim­plic­ité et la beauté de l’his­toire. Les mots d’amour font place à des chan­sons roman­tiques sans jamais tomber dans le pathos. Les lumières de Natasha Katz ( gag­nante d’un Tony Award pour ce spec­ta­cle) sont par­faite­ment ajustées et en har­monie avec le reste de la scéno­gra­phie. Les moments non-chan­tés sont sub­tile­ment soutenus par des micros de façon à ce que tout le monde entende les dialogues.

La par­ti­tion de ce spec­ta­cle com­posée par Glen Hansard et Marké­ta Irglovà (gag­nants de l’Oscar de la meilleure chan­son orig­i­nale pour « Falling Slow­ly » à la sor­tie du film) a été soutenue par la com­po­si­tion de deux nou­veaux titres aidant les per­son­nages dans leur his­toire. L’ensem­ble n’est d’ailleurs pas en reste quand à la dis­tri­b­u­tion des chan­sons, cha­cun ayant l’op­por­tu­nité de mon­tr­er ses tal­ents tout au long de la représentation.
On retien­dra de cette dis­tri­b­u­tion Jez Unwin (Sweet Char­i­ty, Ghost the musi­cal…) qui se démar­que des autres en inter­pré­tant un ban­quier pas­sion­né hila­rant ain­si que Jos Slovick ( Spring Awak­en­ing, The Secret Gar­den...) et Val­da Aviks (Sweeney Todd, Into the Woods, Mary Pop­pins…) tout deux très justes dans leur interprétation.
Enfin, le cou­ple Guy/Girl fonc­tionne par­faite­ment entre Declan Ben­nett et  Zrin­ka Cvitešić qui, à la manière d’un Roméo et de sa Juli­ette, nous font croire en leur amour tout au long de la pièce et nous font retenir notre souf­fle jusqu’à la dernière note.

Ain­si, la pièce prend tout son sens en s’in­stal­lant à Lon­dres, non loin de sa terre natale avant de pou­voir décou­vrir Toron­to en novem­bre prochain.
C’est un spec­ta­cle à voir en famille qui ne man­quera pas de faire chang­er d’avis les plus réti­cents aux comédies musicales.

A voir : la cri­tique de New-York.