C’est un spectacle musical qui fera surement parler de lui à la rentrée prochaine. Le 23 septembre sera donnée à Paris la première représentation d’Oliver Twist. Création originale française inédite, elle porte dans son projet et sa réalisation une ambition que l’on ne peut que saluer : respecter fidèlement les codes des musicaux anglo-saxons et proposer au public une véritable comédie musicale. Sans savoir encore quel sera le résultat final, le moins que l’on puisse dire est qu’Oliver Twist réunit de très nombreuses spécificités alléchantes…
Le choix de la salle d’abord. Loin des vastes arènes parisiennes, c’est dans l’enceinte de la prestigieuse salle Gaveau que sera joué le spectacle. Une première pour le monument historique qui bénéficie d’une acoustique particulière. L’équipe créative ensuite. Sur scène, six musiciens interprèteront chaque soir en direct les musiques de Shay Alon. Assistant directeur musical de l’adaptation française d’Avenue Q, compositeur des musiques d’Aladin, le musicien possède, comme Christopher Delarue (dont ce sont les premiers pas dans l’écriture), un franc-parler bien rare. Les deux créateurs ne manient pas la langue de bois : « Nous aimons la comédie musicale. Ce que l’on voit parfois à Paris n’en a que le nom… » ont-ils confié à Regard en Coulisse. « Ce que nous voulons, c’est véritablement avoir une histoire, présenter une pièce de théâtre avec des chansons théâtrales dedans, des titres qui font avancer l’histoire, pas qui l’arrêtent pour chanter l’amouuur! » Les propos sont francs et assumés. « Oliver Twist ne sera pas un spectacle sans livret, fait de simples chansons de variété avec des chorégraphies ». Un musical s’affirmant franchement comme anglo-saxon dans le style, voilà qui ne peut qu’attirer le regard et l’oreille.
Autre particularité, pour donner vie à leur Oliver, c’est le metteur en scène Ladislas Chollat qui a été choisi. Couronné par le Molière 2014 du meilleur spectacle pour Le Père de Florian Zeller, artisan de très nombreux succès pour le théâtre, il a fait ses armes « musicales » en collaborant cette année avec France Gall et son Résiste. Décor à étages, scènes avancées se prolongeant dans les allées de part et d’autre des spectateurs, contraste des couleurs et des matières, Ladislas Chollat promet de surprendre, dans un lieu aux infrastructures bien éloignées des besoins d’un tel spectacle. Peu de coulisses, pas de cintres… « De la contrainte, nait la liberté » s’amuse t‑il. « Je veux que tout soit vrai. Que l’on ressente la faim, le froid, la détresse, et je veux que les moments chantés nous transportent ailleurs, nous fassent rêver, avant de revenir à la réalité crasse ».
La distribution enfin est séduisante. Composée d’une quinzaine d’artistes, elle regroupe aux côtés des valeurs sûres que sont Prisca Demarez (héroïne de l’actuel Cats à Mogador) et David Alexis (Avenue Q, Le Bal des vampires, La légende du roi Arthur), quelques uns des jeunes talents repérés ces dernières années sur la scène du théâtre musical. Parmi eux, Marina Pangos (Alice, le Voyage Extraordinaire de Jules Verne), Hervé Lewandowski (Le Roi Lion, Mamma Mia!, Alice), Arnaud Léonard (Le Roi Lion, Les Parapluies de Cherbourg au Châtelet), Sébastien Valter (Gutenberg Le Musical, Le Voyage Extraordinaire de Jules Verne) ou encore Benoît Cauden (Raiponce et le Prince Aventurier) viendront entourer le tout jeune premier rôle : Nicolas Motet. Âgé de seize ans à peine ‑exactement l’âge du héros de Dickens‑, l’adolescent incarnera le célèbre orphelin de Dickens. La candeur et la spontanéité qu’il manifeste en privé n’a d’égal que son jeu étonnant de réalisme et de convictions sur scène. « Je partage avec Oliver, cette passion qui l’anime. Cette envie. Il va jusqu’au bout. Dans ce métier, il faut avoir cette même envie. »
Il reste à toute la troupe six mois de travail avant que le rideau ne se lève et que l’on découvre si toutes les promesses ont été tenues. Dans une confidence spéciale à Regard en Coulisse, Shay Alon a dévoilé l’un des clins d’œil de son spectacle : « Mes références, mes héros, ce sont Sondheim, Schönberg et Boublil, Andrew Lloyd Webber… tous les grands ! Et le dernier titre du premier acte, « Belle journée » est tout simplement un hommage à Cole Porter, à sa mélodie, à son swing. C’est à lui que j’ai pensé lorsque j’ai composé ce morceau. Voilà la comédie musicale que j’aime ! ».
Oliver Twist le Musical.
A partir du 23 septembre 2016 à la Salle Gaveau
Billetterie d’ores et déjà ouverte sur le site olivertwist-lemusical.fr et dans les points de vente habituels.