
Groupes de rock, multiples spectacles, albums… Nuno Resende est un artiste touche-à-tout au parcours aussi coloré que son histoire. Né au Portugal, étudiant en Belgique, il a choisi la France pour exercer son métier depuis deux décennies. Révélé au grand public lors de la deuxième saison de « The Voice », sa carrière reste jalonnée par le théâtre musical et un certain goût du défi, qui l’amènent à endosser cet automne un nouveau costume avec Salut les Copains. A la veille de ressusciter les années yé-yé, cet artiste inclassable s’est accordé une courte pause en compagnie de Regard en Coulisse.
Comment avez-vous rejoint l’équipe de SLC ?
Par le parcours classique du casting, comme souvent. Regard en Coulisse fut d’ailleurs le site de mes premiers castings il y a plusieurs années ! Pour SLC, Bruno Berberes m’a contacté comme il le fait régulièrement, me conseillant vivement de tenter ma chance. N’ayant pas pu voir le spectacle il y a deux ans, je me suis donc présenté aux auditions sans idée précise ni influence, un peu les yeux fermés, faisant totalement confiance à Bruno ! Malgré mon manque de préparation, l’essai fut concluant. J’ai visionné le spectacle depuis et je me suis régalé : c’est frais, drôle et ça dégage une vraie énergie positive. L’époque du spectacle et certains détails me rappellent un peu l’esprit de Grease, dans lequel j’avais joué en 2008. C’est plus twist, moins rock, mais la banane est toujours là ! Un vrai vent de fraicheur souffle sur cette période des sixties. Quinze ans après la fin de la guerre, les hommes et les femmes, sortis de la morosité ont plus que jamais savouré leur statut d’humain, vivant pleinement leur liberté. Après l’horreur des conflits, ils ont légitimement profité de la joie de vivre. Et cette nouvelle génération, ‑la génération SLC- née au lendemain de la guerre a vécu de superbes moments.
Vous reprenez le rôle de « l’Idole » tenu en 2012 par Vincent Heden… sacré challenge ?
Vincent était une « Idole » distinguée, très « classe ». J’aime beaucoup la façon dont il a interprété ce rôle. Mais nous sommes très différents. Vocalement d’abord ! Il possède une technique vocale remarquable, très contrôlée, je suis plus portugais dans l’âme et dans ma façon de chanter ! Disons, que je suis plus [il cherche ses mots] énervé, ou comment dire peut-être plus expressif… Ce sera une nouvelle idole que vous allez découvrir.
Les héros de SLC sont des jeunes enthousiastes de 15/20 ans. Comment étiez-vous à cet âge ?
Je me posais énormément de questions sur mon avenir, ignorant totalement ce que j’allais bien pouvoir faire plus tard. A cet âge-là, étudiant à l’Ecole Européenne de Bruxelles où je venais d’arriver [NDLR : Nuno est né et a grandi à Porto], j’ai découvert un univers très cosmopolite. J’étais en contact avec toutes les nationalités, toutes les langues, toutes les cultures et autant de façons différentes de voir la vie ! Pour moi, ce fut une période d’ouverture, de découvertes. En même temps, j’étais partagé entre une certaine envie de devenir adulte et une remise en question permanente : mais pour faire quoi ? Un soir en sortant de l’université, j’apprends qu’un ami cherche un local pour répéter avec son groupe de rock. Ce fut la cave de mes parents. Quinze jours plus tard, en manque de chanteur il m’a proposé de prendre le micro. J’ai répondu : « Moi ? Tu es fou ! ». Tout est parti de là !
Tout est donc parti d’une cave pour vous retrouver sur le plateau de « The Voice » où vous avez terminé troisième au printemps 2013…
Entre temps, il y a tout de même eu des années de travail, une quarantaine de groupes de rock, des dizaines de spectacles, des heures de chant. Si j’ai commencé à chanter assez tardivement, je me suis bien rattrapé. « The Voice » m’a énormément apporté. C’est une expérience très difficile. Et mine de rien, c’est un gros risque que je prenais, même si je n’en avais pas conscience au départ. Vous vous exposez. Il y a cette impression de remettre en question une vingtaine d’années de travail en deux minutes. C’est quand même un sacré risque aux yeux du métier qui vous a fait confiance depuis des années….. Tout est évidemment très positif depuis. J’ai continué à pouvoir faire ce métier dans de très bonnes conditions. Et la notoriété est toujours agréable. Elle est un plus aux qualités artistiques. Je ne serai peut-être pas là sur SLC si je n’avais pas participé à cette aventure.
Puis ce fut l’album « Latin Lovers » au printemps dernier…
J’ai rencontré Damien Sargue il y a quinze ans, en l’an 2000 sur le musical Roméo et Juliette. J’étais simple doublure, il était Roméo. Pourtant, il était profondément gentil, respectueux de tous ceux avec qui il travaillait. Ce n’est pas évident quand tu es exposé, de garder ton humilité, ta gentillesse et ta disponibilité. Ce fut son cas. J’ai énormément d’amitié pour lui. De cette amitié forte est née l’envie de chanter ensemble. L’occasion s’est présentée avec le projet de M6 : l’album « Latin Lovers ». On a adhéré tout de suite, d’autant que le troisième membre de l’équipe Julio Iglesias Jr est devenu tout de suite un « frérot », avec un passé très différent du nôtre. On a vraiment passé de supers moments.
Après tout cela, vous auriez pu poursuivre sur cette voie avec une carrière solo. Pourquoi revenir au théâtre musical ?
Parce que l’aventure humaine est primordiale. Il y a le fait de gagner sa vie, certes, mais surtout l’expérience. Humaine et artistique. Le théâtre musical offre cela plus que toute autre discipline. C’est ma passion. Ce qui me plait dans ce métier est de pouvoir me mettre dans la peau d’autres personnages, être quelqu’un d’autre le temps d’un spectacle. Le rôle de « l’Idole » n’aura rien à voir avec ce que j’ai pu faire auparavant. C’est ce que je recherche : avoir sans cesse un nouveau défi à relever. Celui-là est de taille : Car ce que Vincent (Heden) a fait il y a deux ans, c’était tout simplement énorme. A moi de faire honneur à son travail, à ce spectacle, et à toute la troupe.
Salut les Copains – le spectacle musical
Avec Marie Facundo, Anaïs Delva, Grégory Deck, Laurent Paolini, Calypso Larrazet Llop, Zacharie Saal, Louis Gaston et Nuno Resende.
Aux Folies Bergère. Du 2 au 12 octobre 2014. Puis en tournée dans toute la France.
Toutes les infos sur www.salutlescopains.fr
Folies Bergère — 32 rue Richer — 75009 Paris — M° Cadet ou Grands Boulevards.