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Nuno Resende — Je suis Aladin

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Nuno Resende dans Aladin ©DR
Nuno Resende dans Aladin©DR

Nuno Resende, quel est votre par­cours artistique ?
J’ai com­mencé par chanter du rock et du hard rock chez moi en Bel­gique avec des groupes il y a une quin­zaine d’an­nées déjà. On a beau­coup crié ! J’ai ensuite pris des cours de chant, j’ai passé pas mal de temps en stu­dio. On m’a pro­posé un jour de faire un album en anglais que j’ai enreg­istré mais qui n’est jamais sor­ti. Ensuite, j’ai fait par­tie d’un groupe dans le style boys band, nous avons sor­ti un album, trois sin­gles et fait des con­certs en Bel­gique. Fin 1999, j’ai joué dans ma pre­mière comédie musi­cale : La Belle et la Bête de Syl­vain Mey­ni­ac. J’ai enchaîné avec Roméo et Juli­ette de Gérard Pres­gur­vic au Palais des Con­grès où j’é­tais dou­blure sur les rôles de Mer­cu­tio et Tybalt. A la fin de Roméo et Juli­ette, on m’a tout de suite pro­posé le rôle d’E­ti­enne, l’un des forains, dans Les demoi­selles de Rochefort. Après six mois de cours de danse et de théâtre et trois mois de répéti­tions, c’é­tait repar­ti au Palais des Con­grés ! En 2005, j’ai représen­té le Bel­gique au Con­cours de l’Eurovision.

Quels sou­venirs gardez-vous de Roméo et Juli­ette et des Demoi­selles de Rochefort ?
Une école extra­or­di­naire. J’ai l’im­pres­sion d’avoir appris plus de 80 % de ce que je peux main­tenant met­tre en pra­tique sur Aladin. Red­ha (choré­graphe et met­teur en scène des deux spec­ta­cles) m’a don­né l’oc­ca­sion d’ap­pren­dre le méti­er réelle­ment. Je lui dois beau­coup, c’est quelqu’un qui m’a soutenu, qui m’a porté.
Sur Roméo et Juli­ette, je me sou­viens de la pre­mière fois que j’ai rem­placé Philippe d’Av­il­la dans le rôle de Mer­cu­tio. J’avais juste assisté aux répéti­tions et pris des notes. On m’a prévenu juste trois heures avant la représen­ta­tion que Philippe était malade et que j’al­lais le rem­plac­er. C’é­tait vrai­ment le gros stress. Arrive la scène de la mort de Mer­cu­tio, je reçois le coup de poignard et là, je perds l’émet­teur de mon micro ! Il s’est bal­adé pen­dant une par­tie de la chan­son. Pour une pre­mière, c’é­tait réus­si ! J’ai quand même eu la chance de jouer Mer­cu­tio ou Tybalt une cen­taine de fois.
Les demoi­selles de Rochefort, c’é­tait une étape au-dessus pour moi parce que j’avais l’un des rôles prin­ci­paux. Ca m’a per­mis de pren­dre des cours inten­sifs de danse. J’avais bien déjà quelques bases acquis­es mais là, il fal­lait vrai­ment assur­er. A 30 ans, je me suis mis à faire des pirou­ettes et des sauts carpés !

Com­ment expliquez-vous et avez-vous vécu le relatif échec des Demoi­selles de Rochefort ?
C’est vrai que com­mer­ciale­ment ça n’a pas été un suc­cès, on n’a pas pu enchaîn­er avec une tournée. Faire une salle comme le Palais des Con­grès, c’est une énorme prise de risque pour les pro­duc­teurs. Ceci étant, tout est relatif : si on l’avait joué à Mogador, avec le même nom­bre de spec­ta­teurs, on aurait qua­si­ment rem­pli le théâtre tous les soirs. Peut-être que le spec­ta­cle man­quait un peu de lis­i­bil­ité sur scène. Mais moi, je fai­sais mon tra­vail sur scène et j’é­tais ravi de le faire.

Com­ment êtes-vous arrivé sur Aladin ?
Bruno Berbérès m’a appelé pour me con­vi­er au cast­ing. C’é­tait d’abord un cast­ing vocal puis ensuite théâtre et présence scénique. Et j’ai eu le rôle d’Al­adin. J’é­tais fou de joie à la per­spec­tive de remon­ter sur scène dans une grande comédie musi­cale famil­iale au Palais des Con­grès parce que ça fai­sait un petit moment que je n’avais plus fait de spec­ta­cle, j’avais per­du un peu l’en­vie. Le pro­jet m’a séduit tout de suite. L’his­toire des Mille et Une Nuits, ça fait rêver. J’adore les chan­sons, c’est un plaisir de les inter­préter. Et puis il y a tout l’aspect fes­tif, féerique et mag­ique du spectacle.

C’est la pre­mière fois que vous jouez dans un spec­ta­cle des­tiné avant tout au jeune public ?
Je préfère par­ler de spec­ta­cle famil­ial car il plaira aus­si aux adultes. Mais c’est vrai qu’on abor­de pas tout à fait de la même façon un spec­ta­cle qui sera joué devant un pub­lic com­posé en grande par­tie d’en­fants. Comme j’ai une for­ma­tion de pro­fesseur d’é­d­u­ca­tion physique, la psy­cho péd­a­gogie m’a beau­coup aidé. Aladin va être à la fois drôle, rapi­de et léger. Il y a un côté plus ludique et moins con­ven­tion­nel que dans un spec­ta­cle unique­ment pour les grands. J’e­spère que nous arriverons à provo­quer des réac­tions chez les enfants. Le but, c’est qu’il y ait un échange, que ce soit inter­ac­t­if. C’est un spec­ta­cle féerique, mag­ique, enjoué, plein de bonne humeur. Il y a des moments très drôles en par­ti­c­uli­er avec le Génie qui a une dimen­sion sur­na­turelle, le Cal­ife est aus­si à mourir de rire. Les petites filles vont se recon­naître dans Shérazade qui est encore dans son corps de jeune fille mais qui a envie de sor­tir de sa cage dorée pour décou­vrir le monde, et les garçons voudront s’i­den­ti­fi­er à Aladin qui est courageux, fan­tasque, un bon exem­ple à suiv­re finalement !

La troupe d'Aladin©DR

Com­ment se passent les répétitions ?
Très bien, je suis très con­tent. Le rythme est très inten­sif car nous n’avons qu’un peu plus d’un mois de répéti­tion. Pour­tant nous ne ressen­tons pas la fatigue tant nous sommes dans une bonne ambiance, dans l’en­vie d’a­vancer et de créer le spec­ta­cle le plus com­plet et le plus réus­si pos­si­ble. Tout ça, c’est grâce à Jeanne Deschaux, notre met­teur en scène et choré­graphe. Sa méth­ode me plait énor­mé­ment parce qu’on est dans l’ou­ver­ture d’e­sprit. Elle nous laisse libres de pro­pos­er des choses même si elles ne sont pas justes, ensuite nous les affi­nons. C’est très effi­cace, elle arrive à obtenir le meilleur de nous-même. On ne se sent pas sous pres­sion, tout vient naturelle­ment. Johan Nus, l’as­sis­tant de Jeanne, est un sou­tien extra­or­di­naire. Ce n’est que du bon­heur de tra­vailler avec une telle équipe où, très claire­ment, tout le monde, sans excep­tion, est bien décidé à se ser­rer les coudes et à se soutenir mutuelle­ment tout en appor­tant la meilleure con­tri­bu­tion pos­si­ble à cette mer­veilleuse aventure.

Con­traire­ment à vous et Flo­rence Coste (Shérazade), les autres rôles prin­ci­paux sont tenus par des artistes qui vien­nent de la comédie musi­cale plus tra­di­tion­nelle « à l’an­g­lo-sax­onne ». C’est la ren­con­tre de deux univers…
Je dois dire que c’est une ren­con­tre assez mag­ique et enrichissante. Ils ont tous un passé par­ti­c­ulière­ment riche en expéri­ences. Dans un spec­ta­cle comme celui-ci, où l’équipe est plutôt grande, on apprend tous beau­coup au con­tact des autres. Christophe Borie, le Con­teur et aus­si dou­blure de presque tous les rôles mas­culins (sauf Aladin), est assez présent et apporte son sou­tien à Jeanne Deschaux en amenant des choses intéres­santes au niveau de la mise en scène et de la direc­tion du jeu d’ac­teur. Pierre-Yves Duch­esne, qui joue un fab­uleux Génie, est aus­si notre coach vocal. Thier­ry Gondet (le Cal­ife), lui, a déjà tout vu ou presque dans le domaine artistique.

Aladin, c’est un peu vous ?
Oui, je m’en sens très proche, c’est un vrai plaisir de jouer ce per­son­nage. C’est l’a­mi de tous, un saltim­banque qui vole par néces­sité et pour aider les autres. Il est courageux, dynamique, vire­voltant, vif d’e­sprit. C’est un artiste quelque part, il vit sa vie au jour le jour. Dans une chan­son, il dit « je ne tiens jamais en place, mon des­tin j’y fais face, je suis vif et je trace, je m’é­vade », c’est tout moi !