Avec : Sandra Gabriel
Mise en scène : Gil Galliot
Chorégraphie : Philippe Bonhommeau
Musique : Pascal Lafa
Décors : L’Usine à 5 pattes
Costumes : Candice Arnouil
Présentation du spectacle :
Nini ou « Une femme libérée dans une France occupée » est un spectacle mêlant le théâtre et le cabaret sur fond historique de la période d’Occupation allemande à Paris. Nini, personnage haut en couleur, dotée d’une gouaille sans pareille se raconte et met sa vie en scène à la manière d’une revue, dans laquelle elle chante, danse et interpelle le public. Une comédie dramatique au service d’une belle histoire — celle d’un amour interdit avec l’occupant — dans la grande Histoire.
« Décoiffant ! Sandra Gabriel sait faire passer avec talent du sourire à l’émotion. » LE FIGARO MAGAZINE
« Un petit bijou. A ne pas manquer. » PARISCOPE
« Spectacle pétillant de gaieté » POINT DE VUE
Notre avis :
Octobre 1943, la France est aux mains des allemands. Paris est occupé et l’Histoire vit des heures sombres. Parmi les lieux où l’insouciance est reine, restent les cabarets de la capitale, dont le « Tire-Bouchon » où Nini chanteuse et danseuse vedette nous accueille en cette nuit d’occupation.
Oublié le Théâtre de l’Archipel. En quelques instants, quelques notes de musique, et un décor tout simple, le public est plongé au cœur de la Seconde guerre mondiale, au royaume de Nini dont les généraux Allemands raffolent de la voix… et des charmes.
Incarnée par Sandra Gabriel, Nini se raconte alors en textes et en mélodies. Dans une ambiance festive et coquine, elle chante son enfance, sa famille, son arrivée à Paris, ses rêves secrets… La gouaille d’autrefois, le son de l’accordéon, quelques vraies-fausses images noir et blanc, tout est réuni pour que le public accompagne aussitôt l’héroïne dans son récit.
Le récit est plein d’humour. Avec une poignée d’accessoires, la vedette ressuscite tour à tour son maître d’école, sa mère et sa grand-mère, spécialistes du plus vieux métier du monde ou son meilleur ami que la beauté des soldats ne laisse pas indifférent…
Mais la guerre entraîne toujours des blessures. Avec tendresse puis une formidable émotion, Sandra Gabriel joue alors cette Nini tombée folle amoureuse d’un officier Allemand. Son drame : car donner son « cul aux vainqueurs, plutôt que son cœur aux vaincus » n’est pas du goût de tous dans cette période tragique. Son amour est incompris, interdit. Nini n’est plus coquine, elle devient touchante. Le récit se fait plus grave, la chanson plus noire et le rire devient sanglot.
70 ans après l’Occupation, il fallait de l’audace pour monter un tel spectacle, dont l’issue dramatique rappelle ce qui fut une réalité et tranche de façon violente avec le reste du spectacle. Drôle, attachante et émouvante, Sandra Gabriel parvient magnifiquement à évoquer un épisode douloureux de notre histoire. C’était osé. C’est réussi.