Un spectacle musical de et avec Rachel Pignot et Raphaël Callandreau
Costumes et scénographie : Stéphane Vaillant et Nousch Ruellan
Chorégraphies : Cathy Arondel
Mise en scène : Yves Pignot
Résumé
Une pièce de théâtre musical sur les diktats de la beauté imposés par notre société.
Dans un monde qui ne semble être fait que d’images et de rapports humains futiles et matérialistes, deux employés se retrouvent chaque jour au sein de « L’ Agence ».
A l’occasion d’une mission spéciale dont dépend leur avenir professionnel, ils vont faire évoluer jour après jour leurs conceptions respectives du bonheur, de l’amour et de leur engagement dans la société. Des solutions émergent, des portraits se brossent, des propositions s’élaborent et se confrontent… le tout en dialogues, musiques et chanson, avec beaucoup d’humour.
Notre avis (mai 2012)
L’« Agence » qui sert de cadre à cette histoire est absolument terrifiante : non seulement le travail consiste à trouver de nouveaux moyens d’atteindre une beauté « inégalable », mais les pauses café y sont chronométrées, les conversations y sont surveillées par un Big Brother et l’accumulation d’enfreintes aux règles conduit au licenciement sans préavis. Dans ce contexte d’esclavagisme et d’utopie esthétique, deux collègues aux parcours différents, elle le sourire radieux et lui la mine du meilleur élève, vont se serrer les coudes et, de leur rapprochement, naîtront la sincérité des sentiments et le bonheur, celui-là même qui rend naturellement beau/belle, voire une philosophie de vie : « L’imprévu, c’est ma routine ».
Comment, dans le contexte social ambiant et dans un monde où l’image règne sur la communication, ne pas être touché par une pièce de théâtre musical qui dénonce les diktats de l’apparence physique et l’oppression sur le lieu de travail ? Surtout quand le propos est aussi subtilement servi par un texte qui, sans être jamais guimauve, aspire à la légèreté. Entre jeux de mots, abréviations improbables, dictons qui tombent à pic, dérision, blagounettes, dialogues savoureux et ritournelles entêtantes, Rachel Pignot (d’une grâce lumineuse qui rend hommage au titre du spectacle) et Raphaël Callandreau (charismatique dans tous les registres, de l’employé coincé au séducteur qui s’ignore) pianotent et chantent avec aisance, esquissant même quelques pas de claquettes, et n’hésitent pas à se lancer dans un cours de body sculpt affublés de costumes-postiches désopilants ou dans un sensuel numéro de drainage lymphatique à quatre mains.
Mieux qu’une cure d’élixir de jouvence ou qu’un massage ayurvédique, on ressort de ce spectacle naturellement beau/belle.