Vous présentez, après le succès remporté par Je ne sais quoi, cet autre spectacle. Est-ce une suite ?
Je voulais faire un autre épisode sur le personnage et le destin d’Yvette Guilbert, notamment sur sa transmission du parlé chanté et sa seconde carrière. C’est alors qu’une dame d’un certain âge m’a donné un ensemble de documents inédits écrits de la main d’Yvette dont une partie constituent des témoignages passionnants de son école des arts du spectacle à New York avec des partitions inédites de chansons populaires et mythologiques issues du Moyen Age. En v’là une drôle d’affaire est donc la suite de notre exploration sur Yvette Guilbert, dans laquelle j’ai approfondi le travail sur le parlé chanté avec la même équipe. Mais on peut voir ce spectacle sans avoir vu Je ne sais quoi. La mise en scène de Jacques Verzier est très différente. Je ne sais quoi se focalise sur Freud au cabaret, ce second épisode se passerait plutôt chez Yvette Guilbert qui livre ses secrets.…
Qu’est-ce qui vous plait le plus chez Yvette Guilbert ?
Sa ténacité, son courage, son exigence sans concession à chercher la « vérité« et l’art au présent. C’est à la fois une artiste et une humaniste, qui porte la parole des femmes et s’engage totalement. Sa parole est directe, généreuse et franche. On pourrait la comparer à Ariane Mnouchkine !
En quoi ce répertoire est-il intéressant aujourd’hui ?
Le parlé chanté a été invente par Yvette Guilbert et m’a toujours fasciné, que ce soit chez Kurt Weill ou dans la musique contemporaine car il laisse un espace libre au jeu d’actrice et à l’invention vocale. Cette forme mixte se retrouve dans le slam et le rap d’aujourd’hui. L’autre aspect très contemporain de ce spectacle concerne les sujets que les textes parlés nous livrent d’universel sur l’artiste, sa position face au monde, sa bataille, le courage qu’il doit garder en lui, ses contradictions, ses croyances.… « sans les artistes la Nation se meurt! » en est un échantillon.
Enfin les thèmes des chansons choisies sont toujours actuels car intemporels. Ce sont à la fois des contes et des faits divers. La transmission entre femmes est également très présente.
Comment le spectacle est-il perçu en Avignon ? Des dates sont-elles prévues à Paris et en province ?
Comme a la Tempête, le public sort enthousiaste et transporté ! C’est un vrai régal partagé car il y a plein de découvertes, des partitions totalement inédites, des aspects inconnus de la vie d’Yvette, et une incursion surprenante dans le kabuki qui évoque le japonisme de l’époque.…
Quant aux dates, nous jouerons à Paris du 28 novembre au 31 décembre 2012 à la Vieille Grille a 21h, à Marseille au Théâtre de Lenche du 16 au 30 mai 2013 dans le cadre d’une carte blanche qui m’a été confiée et qui s’intéressera aux « Diseuses d’hier a aujourd’hui ». Nous serons au TOP à Boulogne Billancourt le 1er et 2 juin 2013 avec les deux spectacles. Et le reste sera indiqué sur notre site que vous pouvez consulter en cliquant ici.