Avec : Lara Neumann & Emmanuel Touchard.
Mise en scène : Flannan Obé.
Chorégraphies : Evandra Martins
Avec Fleur et Maurice, redécouvrons l’immense carrière de la très grande Annie Cordy, qui fit de sa propre vie un véritable spectacle. Lara Neumann et Emmanuel Touchard forment un duo complice, explosif et gaffeur. Ensemble ils s’attellent à nous faire redécouvrir le répertoire d’Annie Cordy.
Des plumes, des paillettes, un fusil, une clarinette… Rien ne vous sera épargné !
Notre avis :
D’Annie Cordy, on a souvent retenu que les chansons un peu bébêtes des années 1980 et, le temps passant, on aura sans doute construit de cette immense dame une image un peu ringarde qui tend à faire oublier qu’elle a été, entre mille autres choses, une espiègle meneuse de revue, une fantaisiste de music-hall réputée et une artiste d’opérette acclamée, que ses one-woman shows ont été admirés jusqu’aux États-Unis et qu’elle a enregistré plus de 800 chansons (notamment des créations françaises ou des reprises de standards américains, comme Hello Dolly !, There’s no business like show business, Petite Fleur). Ce sont ces facettes moins connues que Fleur et Maurice veulent réhabiliter et nous faire partager… sans pour autant passer outre les inévitables « tubes » (dont une savoureuse version multilingue de La Bonne du Curé) qui, avouons-le, embarque sans difficulté un public qui les reprend en chœur et sans vergogne !
Lara Neumann (Lucienne et les garçons, Phi-Phi), avec sa voix puissante et ductile, par ailleurs très différente de celle d’Annie Cordy, balade son irrésistible bagout et sa repartie, face à son complice Emmanuel Touchard (Lucienne et les garçons), lequel swingue aussi bien vocalement qu’à son piano (et à son… sa… sa quoi déjà ? ah oui… sa clarinette !). Tous deux déploient, sur un tempo effréné et des chorégraphies enlevées, leur énergie communicative au service d’un répertoire aux rythmes entraînants et aux textes fantaisistes (Pic et Pioche, La plus grande star du monde, Punch, T’as vu Monte-Carlo ?, Six Roses), sans oublier de faire place à des moments plus mélancoliques (Fallait m’le dire) ou romantiques (Des millions de soleils, Nini la chance), ni à quelques surprises (car Annie Cordy n’est pas tout à fait absente de la soirée…).
Preuve est encore faite, s’il était besoin, que, sans nécessairement une débauche de moyens mais avec des artistes sincères, charismatiques et talentueux, le divertissement musical prend tout son sens. Un spectacle bouillonnant d’énergie et réjouissant qui ravira tous les publics, même ceux qui ne connaissent que Tata Yoyo ou Cho Ka Ka O.