de Pierre Notte, mise en scène Jean-Claude Cotillard, avec Zazie Delem, Juliette Coulon, Charlotte Laemmel, Romain Apelbaum
D’un côté une cuisine avec table, de l’autre une cave avec piano. L’une des filles décide qu’elle est Catherine Deneuve. La seconde se substitue à sa mère, se découpe en morceaux et devient une diva de la chanson française. La mère rate son dernier gâteau et le fils ne parle que pour corriger les fautes de français des autres. Plus loin, le fantôme lamentable du père disparu passe sur une boule bleue géante. De chansons en affrontements chacun vit sa folie pour finir entre un cake au citron, un couteau de cuisine et un revolver …
Le titre, particulièrement accrocheur, laisse présager une pièce caustique, remplie à ras bord d’humour noir. Disons que c’est le cas, mais en ajoutant une très forte dose de névrose en prime. En effet, l’histoire de cette mère, chanteuse déchue, et de ses trois enfants, a plus tendance à glacer le sang qu’à déclencher l’hilarité. Cette mère, donc, spécialiste de cake au citron, a renoncé à son métier pour élever ses rejetons. Son mari a fui, elle se retrouve donc seule et transmet sans aucune difficulté ses angoisses à sa fille aînée, qui décide d’être Catherine Deneuve afin de bénéficier des avantages qu’elle image être ceux de la star. Son autre fille chante des chansons devant un public imaginaire, cloîtrée soit dans la cave ou dans la salle de bain, ce qui lui donne tout loisir d’écorcher son corps à coup de lame de rasoir. Quant au fils, il habite à Bordeaux et a hérité de toute la couardise de son père. Les comédiens convainquent chacun parfaitement investi dans son rôle, la mise en scène, alliée à une scénographie inventive, participent de la réussite de l’aventure. Toutefois, le texte plombe à loisir le spectacle et on peut facilement tomber dans un ennui poli. Les digressions musicales n’ajoutent pas de légèreté à l’ensemble, mais sont à l’unisson du texte. Des partis-pris menés jusqu’au bout, à découvrir si vous avez le moral.