
Comédie musicale Alain Boublil (lyrics et livret) et Claude-Michel Schönberg (musique) (lyrics anglaisRichard Maltby Jr.)
Création à Londres le 20 septembre 1989 (fermeture : 30 octobre 1999), création à Broadway le 11 avril 1991 (fermeture : 28 janvier 2001).
Principales chansons
The Movie In My Mind, Why God Why, Sun And Moon, The Last Night Of The World, I Still Believe, This Is The Hour, I’D Give My Life For You, Bui-Doi, The American Dream
Synopsis
Saïgon, peu avant la chute du Viêt Nam. Kim est une jeune fille qui travaille dans un bar prisé par les soldats américains. Elle rencontre Chris, un jeune G.I. C’est le coup de foudre et un mariage est célébré. L’idylle est hélas de courte durée, Saïgon tombe aux mains des communistes en avril 1975. Chris part avec les derniers Américains sans arriver à emmener Kim. Elle reste seule et accouche d’un fils. Elle est recueillie par un protecteur, l’Ingénieur, qui considère que l’enfant moitié américain est un excellent passeport pour sortir du pays. Kim, son bébé et l’Ingénieur parviennent à rejoindre la Thaïlande. Contacté, Chris les rejoint. Hélas, le temps a passé, il a refait sa vie et il s’est marié. Désespérée, Kim se donne la mort en laissant son bébé à celui qu’elle a toujours passionnément aimé.
Le thème
La femme souffrante. C’est un thème universel que les auteurs revisitent avec bonheur sur fond de fin du monde, ou plutôt d’un monde. Kim est une femme amoureuse mise à l’épreuve de l’adversité. Et elle paie la tournure des événements historiques au prix fort. Elle donne une magnifique leçon de survie sans abandonner sa dignité. Elle tient par la force de son amour intériorisé. Inversement, le personnage de l’idéal masculin apparaît peu. Chris est l’homme qui séduit Kim, puis il est emporté au loin par les événements. Il ne revient qu’à la fin pour constater que les événements passés l’ont rattrapé. La découverte du malentendu entre elle et lui brise la volonté de vivre de Kim. Elle était la femme d’un seul amour auquel elle a tout donné.
L’histoire derrière l’histoire
Les auteurs de Miss Saïgon ont été inspirés par une photo publiée dans un quotidien, montrant une mère vietnamienne se sacrifiant pour permettre à sa fille — de sang mêlé — de partir aux Etats-Unis. C’était toute la douleur du Viet Nam martyrisé qui s’exprimait là. Et Schönberg, passionné depuis toujours par Madame Butterfly de Puccini, rêvait d’en donner une lecture plus moderne.
On a parfois comparé la recherche pour trouver Kim à celle de Scarlett dans Autant en emporte le vent. Après avoir auditionné tout ce que la planète comptait d’Asiatiques sachant chanter et jouer, les auteurs ont trouvé l’interprète idéale en la personne de Lea Salonga, une jeune Philippine de 16 ans à la voix et au talent extraordinaires. Ce rôle en a fait une vedette internationale.
Pour le rôle de l’Ingénieur, Boublil et Schönberg ont, en revanche, choisi un comédien anglais, Jonathan Pryce, qui a réussi là une composition extraordinaire. Lorsque le spectacle a été annoncé à Broadway, les syndicats ont menacé de le boycotter si le rôle n’était pas confié à un artiste asiato-américain. Ce n’est que quand le producteur a menacé de ne pas monter la comédie musicale du tout — et Broadway, en plein déclin à cette époque, ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir « son » Miss Saïgon — qu’ils ont finalement cédé.
Avec un budget supérieur à 10 millions de $, Miss Saïgon était à l’époque le musical le plus chèr jamais monté. Il faut dire que la séquences des hélicoptères est particulièrement impressionnante. Ce n’est pas une raison pour oublier toutes les autres qualités de ce show !
Version de référence
Bien qu’il existe une intégrale symphonique intégrale, nous vous conseillons THE version incontournable : celle de la distribution anglaise d’origine avec Lea Salonga et Jonathan Pryce. Un fond de cédéthèque indispensable à tout fan de musicals ! First Night Records (Geffen) 7599–24271‑2