Une vocation précoce
« J’ai toujours le souvenir d’avoir chanté, nous raconte Miguel-Ange. Enfant, je chantais à la fin des repas ou à l’église de mon village qui fut ma première scène ! Adolescent, j’ai créé l’association des jeunes du village, on organisait des soirées, on animait des mariages… Puis à la fac, j’ai intégré un orchestre : on faisait des soirées à thèmes, du style « soirées spaghetti » ! Je viens vraiment d’un milieu populaire au sens noble du terme.» Attiré par le spectacle, Miguel-Ange quitte ses études dites « sérieuses » (Langues Etrangères Appliquées, prépa Sciences-Po) pour intégrer le Studio des Variétés où pendant deux ans, il apprend la musique tout en suivant en parallèle des cours d’art dramatique dans un conservatoire. « Je suis arrivé dans la vie professionnelle avec cette double formation et ce double désir : celui de servir un texte en tant que comédien, et celui de chanter. »
Un parcours éclectique
Commence alors un parcours éclectique, alternant théâtre classique et théâtre d’avant-garde (notamment avec la compagnie de David Noir avec qui il joue Les puritains et Les justes story). Son chemin croise aussi celui de Roger Louret pour qui il travaillera sur « Les Années Tubes » (sur TF1) et Les Années Twist (sur scène).
« J’ai intégré la compagnie suite à une audition, j’ai commencé sur « Les Années Tubes », puis Roger Louret m’a demandé si je voulais également être son assistant. Pendant quatre ans, j’ai donc travaillé sur le plateau mais aussi en coulisses : je donnais les indications à l’équipe, je gérais les artistes internationaux qui étaient reçus dans l’émission tels que Tina Turner, Johnny Hallyday ou Céline Dion, je m’occupais du mixage, des répétitions avec l’orchestre, de la logistique… Bref, il m’arrivait de travailler jusqu’à 15 heures par jour. Certes, j’aurais bien aimé être plus mis en avant sur le plateau ou sur scène mais toute cette expérience m’a énormément appris et me sert encore aujourd’hui. Et puis, je réalisais un rêve d’enfant en rencontrant tous ces gens talentueux… »
Un concert solo… mais bien entouré
Aujourd’hui, Miguel-Ange défend son répertoire sur la scène du Kiron Espace. Accompagné de cinq musiciens, il nous emmène dans son univers où humour et désespoir ne sont jamais très loin l’un de l’autre. Ses chansons, qu’il a écrites avec Alice Bassié présente sur scène en tant que bassiste, parlent de notre société, des BoBos de Bastille ou de la banalisation de l’horreur. Elles parlent aussi d’amour, de solitude, et évoquent parfois ses origines espagnoles. « Il n’y a pas de couleur musicale précise, explique Miguel-Ange. Il y a du twist, de la bossa, du rock… et en fait, le seul liant, c’est moi ! » Et en effet, les chansons aux univers très différents s’inscrivent dans un tout cohérent sous la houlette du chanteur. Sous le couvert de l’humour et de la dérision, Miguel-Ange fait passer ses messages de façon « subliminale ». « Le ‘subliminal’ permet de faire passer des choses graves en musique. La vie est terrible si on regarde autour de soi, cependant, il faut rester optimiste, on n’a pas le choix… J’ai toujours voulu dire des choses sur scène, ajoute-t-il, et lorsqu’on est devant un public, on a une responsabilité, il est important de ne pas dire n’importe quoi. »