
J’étais dans une troupe anglaise qui s’appelait Kiss. C’était en 1971. On était à Aix-en-Provence et le Magic Circus (la troupe de Savary) est venu y jouer. Je suis allé les voir et j’ai trouvé ça nul mais ils avaient l’air de s’éclater à fond ! Après, on a joué dans le même festival, je suis allé voir Savary qui ne dit jamais non. J’ai tout quitté pour monter à Paris et j’ai dû faire mon trou en faisant ce que tout le monde ne voulait pas faire : les costards, le cul du zèbre (mon premier rôle au Magic Circus !), la poursuite…
Les costumes, c’est venu par hasard ou était-ce déjà présent auparavant ?
Ce n’est pas du tout par hasard. J’ai toujours fait les deux. J’ai fait les Beaux-Arts entre autres. J’avais une soeur aînée qui avait un atelier de couture et elle me gardait de temps et temps et je suppose que ça doit marquer. J’ai toujours fait les deux, le théâtre c’est vraiment un artisanat.
De toutes ces années passées avec Savary, y‑a-t-il un spectacle qui vous ait marqué plus qu’un autre ?
Disons que le spectacle qu’on a fait sur l’histoire du Magic Circus, Nina Stromboli, était très touchant. Ca ne veut pas dire que c’était le meilleur mais c’était très touchant parce qu’on s’est retrouvés avec quelques piliers du Magic. Je représentais toutes les filles, comme Ute Lemper, qui étaient passées au Magic !
Quelles sont vos références en matière de théâtre musical ?
Pendant très longtemps, ça a été le théâtre musical anglo-saxon. Et puis, ça m’a un petit peu passé parce que je me suis rendu compte qu’on avait en France un répertoire totalement méconnu qui n’est pas du tout utilisé… On appelle ça « opérette » mais c’est du « musical » aussi : tout le répertoire des revues, tout ce qui s’est fait dans les années 30… Mais avant tout, pour moi, la référence, c’est Gershwin, pour la richesse musicale, l’originalité des mélodies, des thèmes, des arrangement, des paroles. J’aime aussi Kander et Ebb dont on a fait Cabaret.
Quels sont vos autres projets ?
J’ai un projet avec Christiane Legrand. C’est un spectacle sur les rapports qu’il y a entre mère et fille. On a cherché des textes et des chansons qui pouvaient se rapporter au sujet. Il y a des lettres de Mme de Sévigné, de Demy bien sûr. Ensuite, on a fait un montage pour un spectacle d’une heure environ. J’aimerais bien faire un spectacle pour moi également, un spectacle sur l’ambiguité, du cabaret, du music-hall avec des changements de costumes, de personnages…