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Mesdames de la Halle (Critique)

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© Mau­rice Branger Roger-Viollet

Com­po­si­tion : Jacques Offenbach
Livret : Armand Lapointe
Précédé d’un pro­logue en chan­son avec des textes d’Emile Zola, Maxime Ducamp et Hen­ri Boutet
Direc­tion musi­cale : Jean-Paul Fouchécourt
Mise en scène : Jean Lacornerie
Assis­tant à la mise en scène : Georges Keraghel
Avec : Sophie Lenoir (comé­di­enne), Jacques Verzi­er (comé­di­en), les Solistes du Nou­veau Stu­dio de L’Opéra de Lyon, l’Orchestre du CNSMD de Lyon

Notre avis :

Avec Mes­dames de la Halle, Jacques Offen­bach dépeint le monde des Halles de Paris, toutes récentes à la fin des années 1850. Jean Lar­coner­ie revis­ite avec bon­heur cette opérette-bouffe avec, entre autres, l’ap­pui de jeunes artistes Lyon­nais. L’in­trigue est la suiv­ante. Un tam­bour-major peu scrupuleux cherche à séduire des marchan­des des Halles, motivé par des intérêts d’or­dre financier. Or ces dames des Halles n’ont d’yeux que pour le jeune Croûte-au-Pôt…qui trou­ve lui-même l’amour auprès de la jolie Ciboulette. Une par­o­die de rebondisse­ments famil­i­aux que n’au­raient pas renié Molière vien­dra se gref­fer à ces his­toires croisées de séduction…

Les rôles des marchan­des pleines de gouaille sont tenus par des hommes, ce qui est du plus bel effet comique. A titre d’ex­em­ple, le défilé des dames de la Halles, en tenues affriolantes con­notées « fruits et légumes », est par­ti­c­ulière­ment hila­rant dans ce con­texte. Jacques Verzi­er et Sophie Lenoir jouent les maîtres de céré­monie dans cet univers haut en couleurs. Jacques Verzi­er est impec­ca­ble dans tous les reg­istres alors que Sophie Lenoir est par­fois desservie par les traits quelque peu for­cés de son per­son­nage, ce qui finit par l’empêcher de faire mouche à tous les coups. Ces artistes chevron­nés sont accom­pa­g­nés par des jeunes artistes promet­teurs. Les solistes du Stu­dio de l’Opéra de Lyon, sous la direc­tion artis­tique de Jean-Paul Fauché­court, for­ment une troupe dynamique et séduisante. Elise Beck­ers (Croûte-au-Pôt) et Jeanne Crousaud (Ciboulette) sont en par­ti­c­uli­er des voix à suivre.

Les élèves du Con­ser­va­toire Nation­al Supérieur de Musique de Lyon sont égale­ment à la hau­teur de la par­ti­tion d’Of­fen­bach. Ils sont présents — de biais — sur la par­tie gauche de la scène. L’autre par­tie de la scène est con­sti­tuée d’un ensem­ble de cagettes empilées qui per­me­t­tent aux per­son­nages de déam­buler sur plusieurs niveaux, de se dis­simuler, d’ap­pa­raître de façon impromptue… Cette util­i­sa­tion ingénieuse de l’e­space con­tribue à main­tenir un rythme soutenu pen­dant tout le spectacle.

Musique, chant, danse, comédie, magie… Une agréable ambiance de cabaret / music-hall sem­ble plan­er sur cette oeu­vre rel­a­tive­ment rare d’Of­fen­bach. C’est avec un grand sourire aux lèvres que les spec­ta­teurs sor­tent de la représen­ta­tion et cette récom­pense est ample­ment méritée par l’ensem­ble de la troupe.