Martin Guerre — Amour et imposture au temps des guerres de religion

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affiche de Martin Guerre à Leeds en 1999 ©DR
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Une comédie musi­cale d’Alain Bou­blil (livret) et de Claude-Michel Schön­berg (musique).

Créa­tion à Lon­dres le 18 juin 1996 avec Iain Glenn, Juli­ette Caton, Jérôme Pradon, Matt Rawle.

Re-créa­tion du spec­ta­cle à Leeds dans une nou­velle ver­sion le 4 décem­bre 1998 avec Matthew Cam­mell, Joan­na Rid­ing, Stephen Weller.

Prin­ci­pales chansons 
Ver­sion de Lon­dres : Work­ing on the Land, Where’s the Child, Mar­tin Guerre, Here Comes the Morn­ing, When Will Some­one Hear ?, Wel­come Home, Tell Me To Go, Beth­leem, All I Know, Some­one, The Imposters, I Will Make You Proud, The Mad­ness, The Land Of The Fathers
Ver­sion de Leeds : Live With Some­body You Love, Your Wed­ding Day, I’m Mar­tin Guerre, With­out You As a Friend, God’s Anger, How Many Tears, Wel­come To The Land, Don’t, The Holy Fight, The Day Has Come, All That I Love, The Imposter Is Here, Jus­tice Will Be Done, Why ?

Syn­op­sis
Au XVe siè­cle, dans le vil­lage d’Ar­ti­gat, l’his­toire d’un jeune homme, Mar­tin Guerre, qui, refu­sant le mariage for­cé, décide de par­tir pour fuir les moqueries de ses conci­toyens. Sept années passent avant que ne revi­enne un homme plus mûr, deman­dant à voir Bertrande, la jeune épouse délais­sée par Mar­tin Guerre. Tout le vil­lage recon­naît dans ses traits le garçon qui s’é­tait jadis enfui. Tous, sauf Bertrande. Mais les deux jeunes gens déci­dent de ne pas dévoil­er l’i­den­tité réel du nou­v­el arrivant et de rester ensem­ble. L’amour naît petit à petit au sein du cou­ple qui finit par ne plus faire qu’un. Tout se passe bien jusqu’au jour où les prob­lèmes de reli­gions entre protes­tants et catholiques font appa­raître des dis­sen­sions au coeur du vil­lage. Le con­ver­sion de « Mar­tin Guerre » au protes­tantisme devient une excuse pour douter de son iden­tité. S’en­suit un procès au cours duquel réap­pa­rait le vrai Mar­tin Guerre. Les ten­sions s’ag­gravent et cul­mi­nent avec l’as­sas­si­nat d’Ar­naud Duthil (le vrai nom de l’im­pos­teur) pour des raisons religieuses.

Le thème
Mar­tin Guerre nous présente un amour plus fort que tout. Les deux amants déci­dent de partager un lourd secret au sein d’une petite com­mu­nauté où habituelle­ment tout se sait. A cela s’a­joutent les prob­lèmes de reli­gion entre la minorité protes­tante et le reste du vil­lage catholique.

L’his­toire der­rière l’histoire 
Mar­tin Guerre est cer­taine­ment la comédie musi­cale de Bou­blil et Schön­berg qui aura con­nu le plus de change­ments au cours de ses représen­ta­tions à Lon­dres et dans ses tournées anglaise et améri­caine. A peine trois mois après son ouver­ture à Lon­dres, le spec­ta­cle ferme quelques jours pour subir cer­tains change­ments. Peu après sa réou­ver­ture sort l’al­bum du spec­ta­cle. L’ironie du sort fait que l’al­bum sor­tant peu après les change­ments, la ver­sion du CD est une sorte de croise­ment entre les deux ver­sions. Le CD ne cor­re­spond donc à aucune ver­sion scénique. Les paroles ayant telle­ment changé pen­dant les représen­ta­tions de Lon­dres, on racon­te qu’il n’ex­iste pas de livret con­tenant exacte­ment ce qui se jouait sur scène chaque soir.

Le pub­lic n’est pas au ren­dez-vous de ce nou­veau spec­ta­cle mais para­doxale­ment, c’est la seule comédie musi­cale de Bou­blil & Schön­berg qui rem­portera l’O­livi­er Award (équiv­a­lent des Molières en France) du meilleur spec­ta­cle musi­cal — Les Mis­érables et Miss Saigon avaient été nom­inés en leur temps mais avaient per­du au prof­it respec­tive­ment de Me And My Girl et de For­bid­den Plan­et.

Au moment du rem­place­ment de la troupe orig­i­nale de Lon­dres, on apporte de nou­veaux change­ments au spec­ta­cle : une nou­velle chan­son faisant son appari­tion au détri­ment d’une qui dis­parait… Mais cela ne suf­fi­ra pas à sauver le spec­ta­cle qui ferme ses portes après 20 mois de représen­ta­tions. Cepen­dant, au moment de la fer­me­ture, une nou­velle mou­ture du show est déja prévue pour par­tir en tournée dans toute l’An­gleterre après deux mois de rôdage à Leeds. Cette ver­sion, qui voit le jour le 1er décem­bre 1998, sera plus dans l’e­sprit de ce que ses créa­teurs avaient en tête au début du projet.

La ver­sion de Leeds con­nait là ses plus pro­fonds change­ments depuis les débuts. Les paroles, la musique, et même l’his­toire s’en trou­vent mod­i­fiées. Le spec­ta­cle con­naît un relatif suc­cès qui lui per­met de tourn­er quelques mois dans le Roy­aume-Uni. Sur cette ver­sion est égale­ment basée la tournée qui tra­ver­sa quelques grandes villes des Etats-Unis. Mal­heureuse­ment, Mar­tin Guerre ne trou­vant pas de théâtre sur Broad­way ayant la capac­ité d’ac­cueil­lir un tel spec­ta­cle, la tournée n’i­ra pas jusque là-bas. Mais Mar­tin Guerre n’a pas encore dit son dernier mot et nous réserve très cer­taine­ment bien d’autres surprises.

Ver­sion de référence >
Mar­tin Guerre 1999 — ver­sion de Leeds (un enreg­istrement de la ver­sion de Lon­dres était sor­tie en 1996, mais après l’édi­tion de 1999, cet enreg­istrement a cessé d’être dis­tribué. Vous pour­rez sans doute la trou­ver dans les bacs des vieux disquaires)

Mar­tin Guerre, a musi­cal jour­ney - mak­ing of du spec­ta­cle de Lon­dres reprenant de nom­breux extraits, cette vidéo est un must pour tous les pas­sion­nés de ce spectacle