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Maria-XIXe-Star (Critique)

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© Bertrand Pichène
© Bertrand Pichène

Texte : Pierre-Alain Four
Ensem­ble Boréades
Mez­zo sopra­no, arrange­ments : Maj­douline Zerari
Clavecin, clav­i­corde, arrange­ments : Ade­line Cartier
Per­cus­sions, arrange­ments : Bap­tiste Ruhlmann
Super­vi­sion musi­cale : Yves Rechsteiner
Comé­di­en : Antoine Truchi
Créa­tion vidéo : Joran Juvin
Ingénieur son : Camille Frachet
Lumière : Xavier Davoust
Cos­tumes : Agathe Trotignon
Graphisme : Céline Ollivier
Assis­tanat dra­maturgie et mise en scène : Clau­dine Charnay
Mise en scène : Pierre-Alain Four

Maria-XIXe-Star c’est l’histoire d’une diva au des­tin météorique qui s’épanouit dans l’underground artis­tique des années 70 à New-York et aux fron­tières de la mafia. Le spec­ta­cle pro­pose de décou­vrir une chanteuse oubliée, con­tribuant ain­si à raviv­er, ou à créer, une légende et une aura de nos­tal­gie autour d’elle.

Notre avis :

Maria-XIXe-Star mar­que l’achève­ment du cycle « Cas­trats / Divas / Rock­ers » créé par Pierre Alain Four avec l’ensemble Boréades. Les deux pre­miers volets avaient évo­qué Jimi Hen­drix puis un artiste améri­cain rap­pelant Farinel­li. C’est aujourd’hui une artiste lyrique under­ground des années 1970 qui revit sur scène. Le spec­ta­cle est présen­té sous la forme d’un docu-fic­tion mêlant comédie, vidéo et chant lyrique.

Le com­pagnon de l’artiste surnom­mée « Maria-XIXe-Star » est un caïd new yorkais qui, sans avoir une fibre artis­tique, est fasciné par ce que dégage la chanteuse. Il souhait­erait notam­ment qu’elle révèle au pub­lic ce qui se cache réelle­ment sous son masque de « diva ». Le dia­logue prend une tour­nure par­ti­c­ulière sur scène puisque seul l’homme – inter­prété par Antoine Truchi – par­le alors que « Maria » s’exprime unique­ment par le chant.

Le spec­ta­cle fait à plusieurs repris­es des références aux per­son­nages du deux­ième volet de la trilo­gie, car ils sont con­tem­po­rains et cer­tains se con­nais­sent. Ces références sont sus­cep­ti­bles de dérouter les nou­veaux venus dans cet univers, ain­si que le for­mat du docu-fic­tion qui brouille – volon­taire­ment – les pistes entre réal­ité et fic­tion, entre l’histoire vécue par les per­son­nages et le point de vue de la réal­isatrice. Ce per­son­nage, qui n’apparaît qu’en vidéo, per­met de retrou­ver Clau­dine Char­nay, la seule à avoir joué dans chaque épisode de « Cas­trats / Divas / Rockers ».

Le con­traste entre le « look dis­co » des pro­tag­o­nistes et la musique lyrique, de Haen­del à Vival­di est agréable. La mez­zo sopra­no Maj­douline Zer­ari fait à nou­veau une forte impres­sion en illu­mi­nant la scène à cha­cune de ses inter­ven­tions. Le clavecin (Ade­line Carti­er) l’accompagne régulièrement…ainsi que les per­cus­sions. Bap­tiste Ruhlmann joue de dif­férents instru­ments pour ryth­mer les par­ti­tions et il n’hésite pas à utilis­er les élé­ments du décor comme out­ils ! Cette util­i­sa­tion inat­ten­due de cer­tains instru­ments est d’ailleurs un des points remar­quables du cycle « Cas­trats / Divas / Rock­ers ». Le final en musique de Maria-XIXe-Star en est une belle représen­ta­tion et con­clut pos­i­tive­ment à la fois le spec­ta­cle et ce trip­tyque créé hors des sen­tiers battus.