Le 19 octobre dernier, la production parisienne de Mamma Mia! fêtait son premier anniversaire au Théâtre Mogador. Pour l’occasion, une journée portes ouvertes avait été organisée, permettant au public de visiter les coulisses, les loges, voir les costumes, ou observer les méthodes de travail des artistes sur différents domaines (chant, danse, comédie) dans une atmosphère bon enfant.
Regard en Coulisse a profité de l’occasion pour interroger les « vétérans » du show et faire avec eux le bilan de cette saison passée au sein de ce spectacle.

Sophie Delmas (Donna)
C’est toujours le même bonheur ! Ce qu’on vit, ce qu’on chante, ce qu’on partage, c’est de la ‘funitude’ comme on dit, même si Donna a une palette complexe et qu’il faut la délivrer chaque soir. Mais il y a moins de pression, moins de stress parce qu’on est en terrain connu, parce qu’on sait par coeur ce qu’on a à y faire. Cette rentrée a été charnière. Sur la première saison, étant en alternance, j’étais moins sur scène donc ça prend plus de temps, c’est plus compliqué pour intégrer un rôle mais je n’ai jamais rien lâché. La Donna de cette deuxième saison est sereine. Il y a quelque chose qui s’est inscrit en moi qui fait que je pense avoir gagné en profondeur, tout en allant vers plus de simplicité dans mon personnage. On a parfois tendance à en rajouter, à déployer des effets alors qu’il faut parfois juste être soi-même.
Jérôme Pradon (Sam)
On a tous acquis une aisance. Maintenant le personnage est un ‘copain’, on le connaît bien. J’avais sans doute plus de mal au début à me préparer pour l’incarner, mais quand on le refait comme ça, c’est de plus en plus facile. Cela permet de toujours rechercher la spontanéité sur scène. Ce n’est pas forcément évident de garder une fraîcheur, il faut lutter contre la routine, mais ça, c’est le travail de l’acteur de se remettre en question, et surtout d’utiliser ce qu’on est ce jour là pour le transformer en ce qu’on doit donner sur scène. Il faut arriver à négocier tout ce qu’on ressent et le rassembler pour toujours être dans la logique du personnage et des situations qu’on joue. C’est passionnant parce que c’est toujours différent.
Francis Boulogne (Paul)
On a profité de la rentrée pour retravailler les personnages de fond en comble, non pas que ce qui était fait auparavant n’était pas juste mais il y a plusieurs interprétations possibles. Pour ma part, j’ai beaucoup travaillé avec Véronique [NDLR : Bandelier, metteure en scène résidente] pour trouver d’autres façons d’aborder les choses, qui sont toujours aussi justes, mais qui chamboulent un peu. On s’accroche à ce qu’on a bien fait, on connaît le timing, le rythme. Maintenant, il faut garder tout ça, mais en gommant et en reconstruisant là-dessus. Ce sont des micro-détails mais j’ai l’impression de jouer un nouveau spectacle. Par exemple, avant, on abordait « Viens tenter ta chance » [NDLR : le duo avec Rosie] de façon assez visuelle, clownesque, avec des mouvements arrêtés. C’était un peu cartoon ; on l’a un peu humanisé. On prend le risque de faire des nouvelles choses ! C’est formidable de pouvoir se dire qu’il y a encore des voies qui n’ont pas été explorées, et j’espère qu’il y en aura encore d’autres d’ici la fin de l’exploitation du spectacle.

Karen Gluck (Rosie)
A chaque représentation, il faut se rappeler qu’il y a un public qui est nouveau. On a des réactions qui sont différentes, ce n’est jamais la même chose. De soir en soir, on peut toujours trouver quelque chose à améliorer ou à tester. On se repose sans cesse des questions sur nos intentions, ce qui fait que ça reste vivant et frais, j’espère ! Est-ce que ma Rosie a évolué ? C’est intéressant parce que ces deux derniers jours, j’ai joué avec un remplaçant [NDLR : dans le rôle de Paul] et il m’a fait sortir quelque chose d’un peu différent, peut-être un peu plus sexy ! Je la joue vraiment garçon manqué, indépendante, sportive. Là, je me suis dit que ça pouvait être bien de dévoiler vers la fin un côté un tout petit peu plus sensuel ! C’est peut-être quelque chose que je vais intégrer davantage dans le futur.
Marion Posta (Tanya)
J’ai un personnage que j’adore, même quand je suis fatiguée, une fois que je rentre en scène, il se passe un truc. J’ai beaucoup de chance aussi : je vais avoir quarante ans et je pensais qu’en France, il était difficile d’être dans des comédies musicales une fois qu’on a passé la vingtaine (rires) ! Et voilà que ça m’arrive avec un musical de qualité, avec des chansons que j’adore ! Mes points communs avec Tanya ? C’est une très bonne vivante ! Et moi : pareille (rires) ! Elle aime rire, c’est une très bonne camarade, elle est fidèle en amitié. C’est là où on se retrouve de la façon la plus évidente. Pour le reste, on est assez éloignée l’une de l’autre. Tanya est désemparée dès qu’elle trouve une embûche sur son chemin… je suis un petit peu le contraire ! En tout cas, je suis très fière de jouer Mamma Mia!, c’est joyeux, il y a une ambiance extraordinaire. On fait du bien aux gens, on le sent immédiatement et c’est très jouissif.
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