Malaise aux Molières ! Hier, près d’une trentaine de directeurs de théâtres privés ont annoncé leur intention de ne plus participer à la cérémonie des Molières et de retirer leurs spectacles du catalogue 2012. « Nous ne voulons plus nous sentir la caution d’une manifestation que n’est plus la nôtres, expliquent-ils dans leur communiqué. Nous assistons aujourd’hui à ce paradoxe qu’un événement censé promouvoir le théâtre perd peu à peu de son attractivité auprès des téléspectateurs et du public et dessert presque la cause qu’il est censé servir. »
Parmi les théâtres « dissidents », on retrouve notamment le Théâtre Mogador, Marigny, le Théâtre de Paris, le Théâtre des Variétés ou encore le Théâtre de l’Oeuvre.
Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a annoncé qu’il allait recevoir des représentants du théâtre privé afin de trouver une solution.
Coïncidence ? Hier a été annoncée la création des « P’tits Molières », réunissant les salles de moins de 100 places et entendant faire comprendre au grand public qu’il y a aussi « de grands spectacles dans les petites salles ». Voici un extrait de leur communiqué : « L’objectif des P’tits Molières est avant tout de soutenir les petits théâtres parisiens de moins de 100 places et les compagnies qui y sont programmées. Son but est également de fédérer les petites salles autour d’un événement afin de sensibiliser le public, les médias et les professionnels du spectacle sur la qualité de programmation de celles-ci. ». On retrouve dans les catégories des P’tits Molières celle du meilleur spectacle musical mais aussi un prix du public (dont le vote se fera sur Internet).
Plus d’infos sur le site des P’tits Molières.
A l’instar de New York qui a ses Tony Awards (pour les spectacles de Broadway, correspondant à une jauge de plus de 500 places) et les Obie Awards (pour les spectacles off-Broadway — de 100 à 499 places — et off-off-Broadway — moins de 100 places), le milieu du théâtre parisien réussira-t-il à trouver sa vitesse de croisière ? Affaire à suivre.