Lucia di Lammermoor — G. Donizetti
Mise en scène : Olivier Desbordes
Direction Musicale : Gaspard Brécourt
Lucia : Burcu Uyar
Enrico : Gabriele Nani
Edgardo : Svetislav Stojanovic
Arturo : Eric Vignau
Raimondo : Christophe Lacassagne
Alisa : Hermine Huguenel
Normanno : Laurent Galabru
Assistant à la mise en scène : Damien Lefèvre
Chef de chant : Ugo Mahieux
Décors, costumes : Ruth Gross
Lumières : Patrice Gouron
Choeur et orchestre du Festival
12, 14 mars Centre Lyrique Clermont Auvergne
14 avril Le Pin Galant, Mérignac
25, 26 avril L’Archipel, Scène Nationale de Perpignan
Résumé : Opéra tragique en trois actes, Lucia di Lammermoor fut créé en 1835 au Teatro di San Carlo de Naples. C’est un des grands succès du compositeur italien Gaetano Donizetti, Lucia s’est imposé comme un classique du bel canto. L’amour et la mort rythment cet opéra qui décrit l’union impossible de Lucia et Edgardo dont les familles sont ennemies.
Les deux passages les plus connus sont la longue « scène de la folie » où Lucia sombre et le grand ensemble de l’acte II, page maîtresse de l’ouvrage qui préfigure ceux de Verdi. Notons aussi l’air d’Edgardo au dernier acte d’une « funèbre beauté », à l’origine d’une nouvelle forme de bel canto.
Si le tragique de cette fable nous illumine toujours c’est bien sûr par la musique mais aussi par le destin d’une femme dans un monde d’hommes. La femme est ici un objet de négociation et d’échange. A aucun moment on ne l’écoute, on la marie pour raison d’état.
C’est ensuite la descente en enfer… l’enfer de la folie, l’enfermement en soi pour échapper aux hommes dont elle est l’objet.
Notre avis : Dans le cadre du Festival de St-Céré, dont la tradition est ancrée dans l’opéra, Olivier Desbordes mettait en scène le classique de Donizetti, Lucia di Lammermoor, oeuvre phare du bel canto italien. Donnée dans le magnifique cadre du Château de Castelnau, l’oeuvre, inspirée du roman de Walter Scott, s’incarne avec évidence quand le monument lotois devient pour une nuit un château écossais. La scénographie minimaliste (un plateau incliné) fait ressortir l’aspect majestueux d’une enceinte chargée d’histoire. Dans ce décor unique se déroulera l’histoire tragique de Lucia et de son amour contrarié pour Edgardo, ennemi de sa famille.
La soprano franco-turque Burcu Uyar, dans le rôle-titre, compose un personnage attachant dont la descente aux enfers suscite de l’empathie. La scène anthologique de folie convainc et émeut. A ses côtés, le baryton italien Gabriele Nani, dans le rôle de son frère Enrico, se fait également remarquer avec sa présence charismatique et inquiétante.
Si la mise en scène sobre permet de (re)découvrir cette œuvre sans excès de fioritures ou artifices, il faut noter toutefois l’absence de surtitres qui peut perdre le spectateur qui serait non familier avec le livret. Mais la sublime musique de Donizetti, interprétée par l’Orchestre Opéra Eclaté dirigé par Gaspard Brécourt, ne devrait pas avoir de difficultés à emporter le public vers l’émotion.