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Lost in the stars (Critique)

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Tragédie musi­cale de Kurt Weill (Broad­way, 1949), pièce de Maxwell
Ander­son. D’après le roman : Pleure, ô pays bien-aimé d’Alan Stew­art Paton.
Chan­té en anglais/ par­lé en français.
Créa­tion au Fes­ti­val de Théâtre de Figeac été 2012. Nou­velle coproduction
Cen­tre lyrique Cler­mont-Auvergne dans le cadre de la dif­fu­sion lyrique
soutenue par le Con­seil Région­al d’Auvergne, Fes­ti­val de Théâtre de Figeac
Opéra Eclaté — Orchestre de Dijon-Bourgogne.
Cette pro­duc­tion est présen­tée en accord avec Josef Wein­berg­er Lim­it­ed au
nom de R&H The­atri­cals of New-York.
Avec le sou­tien de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dra­ma­tique de Mont­pel­li­er (Langue­doc Rous­sil­lon). (ENSAD, direc­tion : Ariel Gar­cia Valdes).
Tra­duc­tion française du livret de Hilla Maria Heintz
Mise en scène : Olivi­er Desbordes
Direc­tion musi­cale : Gas­pard Brécourt

Dates de tournée :
17, 18, 19 oct.: Rennes
20 oct.: Montluçon
23 nov.: Clermont-Ferrand
17 janv.: Le Puy-en-Velay
25 janv.: Issoire
26 janv.: Moissac
7, 8 fév.: Dijon
12 fév.: Mâcon
21 mars: Lempdes
du 26 au 30 mars: Lyon
10 avr.: Cahors
11 avr.: Figeac
12 avr.: Ambert
13 avr.: Aurillac

« Nous vivons tous ici sur la même petite planète, sus­pendus dans l’u­nivers […] nous sommes tous per­dus dans les étoiles. Comprenez-vous la per­spec­tive […] pour les rap­ports entre les races, entre les minorités et les groupes dom­i­nants, entre un homme et un autre, n’im­porte où sur le globe ? »
« Je pense qu’au-delà de l’avis des uns et des autres, on peut dévelop­per dans ce pays une comédie musi­cale qui obéi­rait à des règles dra­ma­tiques. On pour­rait appel­er cela opéra ou autrement. Peu importe. Mais en tout cas, on devrait un jour assis­ter à une rup­ture entre cela et le théâtre musi­cal pure­ment com­mer­cial ». Kurt Weill

Notre avis : Quel bon­heur de décou­vrir cette ultime oeu­vre de Kurt Weill, jamais présen­tée en France. La séduc­tion est immé­di­ate, grâce à un orchestre par­fait (avec un nom­bre de musi­ciens en adéqua­tion avec les voeux du com­pos­i­teur). La scéno­gra­phie joue la carte du dépouille­ment avec une struc­ture métallique qui se méta­mor­phosera, au gré des éclairages divers, en tous les décors pos­si­bles. Magie du théâtre. La dis­tri­b­u­tion se veut volon­taire­ment dis­parate. En effet, les artistes vien­nent d’hori­zons très dif­férents : par exem­ple, lyrique pour Jean-Loup Pagesy ou Eric Vig­nau, comédie musi­cale pour Anand­ha Seetha­nen. Cela se ressent for­cé­ment sur scène et donne une autre dimen­sion à ce réc­it. La tragédie qui est ici servie, par le biais d’une « comédie musi­cale », mon­tre que ce genre sait embrass­er de nom­breux sujets et ne saurait être réduit à un pur diver­tisse­ment. Si l’oeu­vre date de 1949 elle n’a rien per­du de son mor­dant et son pro­pos résonne aujour­d’hui. Peu d’airs sont célèbres dans ce spec­ta­cle, mais la chan­son-titre a quelque chose d’ob­sé­dant, elle ne vous lâche pas. En out­re les chan­sons, inter­prétées en anglais, offrent des moments sai­sis­sants, à com­mencer par « Trou­ble man » et « Stay well » servis par Anand­ha Seetha­nen par­ti­c­ulière­ment émou­vante. Si les répliques sont traduites en français, les chan­sons con­ser­vent leur langue orig­inelle, ce qui ajoute une émo­tion par­ti­c­ulière. Avec ces bonnes idées, cette troupe hétérogène, cette musique mélan­col­ique, cette ver­sion de Lost in the stars est une réussite.