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Londres : Sister Act, Priscilla Queen of the desert, Thriller Live et Jersey Boys

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Sis­ter Act
Pour sa pre­mière pro­duc­tion orig­i­nale à Lon­dres, Stage Enter­tain­ment a choisi d’adapter le film Sis­ter Act à la scène. C’est l’histoire de Deloris, chanteuse dans un night-club, qui après avoir été témoin d’un meurtre com­mis par son amant et patron, se trou­ve cachée con­tre son gré par la police dans un cou­vent de bonnes sœurs men­acé de fer­me­ture. Elle amène de la vie et de la folie à ces nonnes à tra­vers le chant et la danse. Le spec­ta­cle est assez fidèle au film, cer­taines scènes ont néan­moins été sup­primées, du coup le livret paraît très léger. On pour­rait aus­si regret­ter qu’aucune chan­son du film n’ait été con­servée mais les com­po­si­tions orig­i­nales d’Alan Menken (La Belle et la Bête, La petite bou­tique des hor­reurs…) sont très effi­caces, par­ti­c­ulière­ment les titres ryth­més et d’ensemble. Il n’était pas évi­dent de rem­plac­er Whoopi Gold­berg (Deloris dans le film) et pour­tant Pati­na Miller relève large­ment le défi. Elle est tout sim­ple­ment par­faite : comédie, voix, charisme. Extraver­tie, sur­voltée, plein d’humour, avec son dynamisme elle entraîne toute la troupe. Tous les per­son­nages sont bien car­ac­térisés et impec­ca­ble­ment bien inter­prétés. Vocale­ment les scènes d‘ensemble offrent de grands moments de plaisir, des instants mag­iques. On rit beau­coup aus­si comme par exem­ple quand les sœurs racon­tent com­ment elles ont eu la foi et la voca­tion et que la pau­vre Doloris qui se fait pass­er pour une sœur doit impro­vis­er quelque chose. Col­lant par­faite­ment aux sit­u­a­tions, les décors mélan­gent allé­gre­ment l’extrême kitsch assumé, l’austère et le majestueux. On se laisse rapi­de­ment gag­n­er par la bonne humeur et l’énergie qui se dégage de ce spec­ta­cle drôle et enlevé.

Le site du spectacle

Quelques images du spectacle :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tTnPt2QuGQ4[/youtube]

Priscil­la Queen of The Desert
Après trois ans de suc­cès en Aus­tralie, l’adaptation scénique de ce film culte a ouvert à Lon­dres au print­emps dernier. Il s’agit de l’improbable et irré­sistible équipée de trois artistes (deux drag-queens et une trans­sex­uelle), d’âge et au par­cours dif­férents, qui tra­versent le désert aus­tralien à bord de leur bus nom­mé Priscil­la. Le spec­ta­cle est une réus­site totale à une réserve près : l’absence de chan­sons orig­i­nales. En choi­sis­sant de ne repren­dre que des chan­sons exis­tantes, pour la plu­part des tubes dis­co, on peut se dire que les pro­duc­teurs ont choisi la facil­ité mais en même temps c’était déjà le cas dans le film et dans le musi­cal elles sont toutes très bien inté­grées à l’histoire. L’adaptation est qua­si­ment la copie con­forme du film, on y retrou­ve toutes les scènes à quelques détails près, ce qui représente un véri­ta­ble tour de force au niveau de la scéno­gra­phie. Il y a un vrai bus sur scène astu­cieuse­ment amé­nagé et qui roule, avec la fameuse chaus­sure géante sur le toit qui avance au-dessus du pub­lic lors de la fameuse scène où l’une des drag-queens chante un air de Ver­di. On assiste ébahi à une explo­sion de couleurs, à une exubérance dans les très nom­breux cos­tumes tous plus déli­rants les uns que les autres, à une mise en scène ingénieuse, à des choré­gra­phies endi­a­blées et à une inter­pré­ta­tion au top. Les trois artistes prin­ci­paux réalisent une véri­ta­ble per­for­mance. Ils sont à la fois drôles, « bitchy » à souhait, fan­tasques, mais aus­si attachants et touchants lorsqu’ils tombent le masque et révè­lent leurs fêlures et la dif­fi­cile réal­ité de leur vie. Pour Jason Dono­van, impec­ca­ble ‚c’est un retour gag­nant dans un musi­cal. Les quelques allu­sions gen­ti­ment moqueuses à Kylie (Minogue), avec qui il enreg­is­tra un duo dans les années 80 et vécut une petite romance, s’en trou­vent d’autant plus savoureuses. Priscil­la Queen of the desert est un musi­cal fan­tas­tique­ment extrav­a­gant qui offrent de grands moments de drô­lerie, des tableaux oniriques, des instants d’émotion, de la folie musi­cale et un beau mes­sage de tolérance. Un coup de cœur !

Le site du spectacle

Quelques images du spectacle :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QwQXk8R9uzI[/youtube]

Thriller Live
Ce spec­ta­cle, qui n’est pas un musi­cal mais plutôt un con­cert retraçant la car­rière de Michaël Jack­son, a d’abord été créé en tournée avant d’ouvrir à Lon­dres en début d’année, bien avant la dis­pari­tion de l’artiste. On ne peut donc pas tax­er les pro­duc­teurs d’opportunisme mais il est évi­dent que la mort bru­tale de la star fin juin, à la veille de la série de con­certs événe­ments qu’il devait don­ner à Lon­dres, a don­né une nou­velle réso­nance à ce show qui affiche com­plet tous les soirs. Suc­cès oblige, une nou­velle tournée en Angleterre et en Europe (une étape parisi­enne est prévue) démarre en sep­tem­bre. Mal­gré des pas­sages hagiographiques lim­ite grotesques, le suc­cès est mérité. Le spec­ta­cle com­mence par les Jack­son 5 avec un jeune chanteur de 13 ans qui incar­ne le petit Michaël Jack­son, le résul­tat est sai­sis­sant tant la ressem­blance physique, vocale et gestuelle est frap­pante. Ensuite, MJ n’est plus représen­té par un seul chanteur, ils sont qua­tre (dont une fille) à inter­préter ses chan­sons ensem­ble ou séparé­ment. Il n’y en a qu’un qui joue sur la ressem­blance physique et surtout qui danse à mer­veille comme lui mais tous sont très proches de Jack­son vocale­ment tout en ayant cha­cun un grain de voix dif­férent. Leur per­for­mance est d’autant plus con­va­in­cante qu’ils sont accom­pa­g­nés par un superbe orchestre qui fait ressor­tir la qual­ité et l’efficacité des mélodies et des arrange­ments des chan­sons du Roi de la pop. Autour des chanteurs, une ving­taine de danseurs effectue des choré­gra­phies ent­hou­si­as­mantes pour la plu­part orig­i­nales mais très inspirées des clips de Michaël Jack­son. Dans un décor con­sti­tué d’une passerelle avec des escaliers de chaque côté et des pan­neaux LED qui dif­fusent jeux de lumière, effets spé­ci­aux et vidéos, chaque chan­son fait l’objet d’un tableau mis en scène, habil­lé et choré­graphié pour créer une ambiance bien spé­ci­fique. Men­tion spé­ciale pour le superbe « Smooth Crim­i­nal » et le bru­tal « Dirty Diana ». Le clou du spec­ta­cle est la recon­sti­tu­tion qua­si à l’identique du légendaire clip « Thriller » avec la méta­mor­phose en loup-garou et la danse des zom­bies. Un show tonique de qualité !

Le site du spectacle

Thriller Live (c) DR
Thriller Live © DR

Jer­sey Boys
Après avoir rem­porté plusieurs Tony Awards à Broad­way, Jer­sey Boys se joue à Lon­dres depuis un an et demi. Il racon­te l’histoire de Frankie Val­li et des Four Sea­sons, groupe améri­cain créé au début des années 60 qui con­nut un suc­cès inter­na­tion­al pen­dant une bonne dizaine d’années. On leur doit entre autres « Oh What A Night » adap­té en français par Claude François (« Cette année là ») puis par Yan­nick au début des années 2000 (« Ces soirées là »). C’est d’ailleurs par « Ces soirées là » que com­mence le spec­ta­cle pour mon­tr­er l’intemporalité de leurs chan­sons. Grâce à un livret bien con­stru­it, on suit avec intérêt l’histoire de ces qua­tre jeunes artistes d’origine ital­i­enne issus de la classe ouvrière du New Jer­sey (d’où le titre Jer­sey Boys), de la créa­tion du groupe jusqu’à leur sépa­ra­tion et la car­rière solo de Frankie Val­li, en pas­sant pas les dif­fi­cultés ren­con­trées, leurs démêlés avec la jus­tice, leurs rival­ités, leurs amours. Ponc­tué d’anecdotes, le spec­ta­cle n’élude pas les liens avec la Mafia qui causa leur sépa­ra­tion. Cha­cun à leur tour, un mem­bre du groupe joue le nar­ra­teur entre les scènes. La mise en scène est flu­ide, inven­tive, ryth­mée et sans temps mort, surtout dans la pre­mière par­tie qui racon­te l’ascension vers la gloire. La deux­ième par­tie, qui évoque le chan­tage de la Mafia, le départ suc­ces­sif des mem­bres du groupe, la car­rière solo de Frankie Val­li et un drame dans sa vie privée, est plus pous­sive. Pas de chan­son orig­i­nale, il n’y a que des chan­sons de Frankie Val­li et des Four Sea­sons. On se rend compte qu’on en con­naît quelques unes sans le savoir. Les chan­sons mélodieuses, ryth­mées, aux belles har­monies vocales, s’écoutent avec un réel plaisir, une orches­tra­tion per­cu­tante leur redonne une nou­velle jeunesse. Les qua­tre comé­di­ens qui jouent les qua­tre mem­bres du groupe livrent une par­faite recon­sti­tu­tion tant vocale­ment que visuelle­ment avec leurs tenues BCBG et leurs choré­gra­phies typ­iques de ce genre de groupe de l’époque. Avec Jer­sey Boys, un par­fum nos­tal­gique des Six­ties souf­fle sur la scène du Prince Edward The­atre et c’est fort agréable.

Le site du spectacle

Quelques images du spectacle :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=N‑d5wvsN0Lg[/youtube]