Londres — Guys and Dolls (Critique)

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Livret : Jo Swer­ling et Abe Burrows
Musique : Frank Loesser
Lyrics : Frank Loesser
Mise en Scène : Gor­don Greenberg
Chore­gra­phie : Car­los Acos­ta et Andrew Wright

Avec: Sophie Thomp­son, David Haig, Jamie Park­er, Suib­han Har­ri­son, Gavin Spokes, Ian Hugh­es, Neil McCaul, Nic Greenshields…

Notre avis:

Guys and Dolls, ou Blanch­es Colombes et Vil­lain Messieurs, est un clas­sique du genre. Créé à Broad­way en 1950 avant d’être adap­té au ciné­ma cinq ans plus tard, l’intrigue reprend des ficelles (pas for­cé­ment orig­i­nales) de l’époque : un joueur invétéré (Sky) accepte le pari un peu fou de séduire Sarah, une jeune évangéliste pour l’Armée du Salut. Pen­dant ce temps, son ami Nathan, organ­isa­teur de jeux de dés illicites, se retrou­ve dans une sit­u­a­tion peu con­fort­able avec Ade­laide, sa fiancée depuis qua­torze ans, qui se décide enfin à se laiss­er pass­er la bague au doigt… mais à cer­taines con­di­tions. Evidem­ment rien ne se passe comme prévu et l’amour s’en mêle, désta­bil­isant les plans des uns et des autres.

La pro­duc­tion actuelle­ment vis­i­ble au Savoy est un trans­fert du Fes­ti­val de Chich­ester, réputé pour la qual­ité de sa pro­gram­ma­tion. Et effec­tive­ment, la qual­ité est au ren­dez-vous ! La mise en scène est effi­cace et les numéros dan­sés réglés au quart de tour, dans la grande tra­di­tion de Broad­way et du West End. Il y a du monde sur le plateau (26 artistes en tout) et cela se ressent tout au long de la pièce.
Même si le livret est plutôt bon, et les chan­sons très agréables, au final c’est surtout le quatuor d’acteurs prin­ci­paux qui porte la pièce, en arrivant à faire oubli­er les inter­prètes du film (Mar­lon Bran­do et Frank Sina­tra, entre autres…), ou en tout cas à pro­pos­er une inter­pré­ta­tion dif­férente du personnage.
Siub­han Har­ri­son (Sarah) fait une jeune pre­mière très con­va­in­cante, même si peut-être un tout petit peu trop coincée vers la fin du spec­ta­cle pour être vrai­ment con­va­in­cante. David Haig (Nathan) est tout sim­ple­ment ce que les anglais appel­lent “lik­able”, il respire la bonne humeur et l’on croit réelle­ment à son his­toire avec Miss Adelaide.
Cette dernière, jouée par Sophie Thomp­son (la soeur d’Emma…) vole le show à plusieurs moments avec quelques numéros hila­rants et dans la grande tra­di­tion du music-hall !
Et enfin, Jamie Park­er (Sky) est tou­jours aus­si dés­in­volte, tou­jours aus­si char­mant. Après Assas­sins au Choco­late Menier Fac­to­ry et High Soci­ety à l’Old Vic l’année dernière, il reprend le rôle de Sky qu’il avait déjà tenu à Chichester.
L’ensemble a égale­ment de l’énergie à reven­dre, et quelques très beaux tableaux comme « Sit Down, You’re Rock­ing the Boat » ou l’ambiance cabaret de « Take Back Your Mink ». Enfin « The Crap Game Dance », suivi de « Luck Be A Lady » est prob­a­ble­ment l’un des moments qui reste le plus en tête, la chan­son ayant été reprise par Sina­tra dans les années soixante.

Au final, si il est clair que l’on reste dans un réper­toire très clas­sique, il s’agit d’un très bon clas­sique. A l’heure actuelle, Guys and Dolls est le revival à voir ! Atten­tion, comme sou­vent pour les trans­ferts de Chich­ester, il s’agit d’un engage­ment lim­ité jusqu’au 12 mars prochain seule­ment, suivi d’une tournée dans toute l’Angleterre.