Londres — Dreamgirls (Critique)

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dreamgirlsLivret et paroles de Tom Eyen / Musique de Hen­ry Krieger
Mise en scène et choré­gra­phies : Casey NicholawAvec Amber Riley (Effie White), Liisie LaFontaine (Deena Jones), Ibin­abo Jack (Lor­rell Robin­son), Joe Aaron Reid (Cur­tis Tay­lor Jr.), Adam J Bernard (Jim­my Ear­ly), Tyrone Hunt­ley (C.C. White), Nicholas Bai­ley (Mar­ty), Michael Afe­mare, Jocas­ta Almgill, Cal­lum Aylott, Hugo Batista, Sama­ra Casteal­lo, Chloe Cham­bers, Car­ly Mer­cedes Dyer, Joelle Dyson, Kim­my Edwards, Lily Fraz­er, Can­dace Furbert, Nathan Gra­ham, Ash­ley Luke Lloyd, Gabriel Mokake, Sian Nathaniel-James, Sean Parkins, Kirk Pat­ter­son, Ryan Reid, Rohan Richards, Noel Samuels, Durone Stokes, Tosh Wanogho-Maud

Notre avis : Après une créa­tion à Broad­way en 1981 et une adap­ta­tion ciné­matographique en 2006, le West End accueille enfin la comédie musi­cale Dream­girls ! S’inspirant large­ment de l’histoire des Supremes et de l’ascension ful­gu­rante de Diana Ross, le réc­it est mené tam­bour bat­tant, au rythme de morceaux sur­voltés qui évo­quent les meilleurs moments de la Motown et du dis­co. Avec des envolées lyriques à n’en plus finir et des tubes en puis­sance (« One Night Only », « I Am Chang­ing », « Step­pin’ To The Bad Side »…), on con­naît d’ores et déjà la recette du suc­cès lorsque l’on pénètre dans le Savoy The­atre. Toute­fois, lorsque le pub­lic se lève spon­tané­ment et clame son ent­hou­si­asme dès les pre­mières notes, on com­prend que le show aura égale­ment lieu dans la salle. De fait, Casey Nicholaw (Elf, Spa­malot, The Book of Mor­mon, Aladdin), qui dirige la mise en scène et les choré­gra­phies, prof­ite d’une scène à taille humaine pour dis­tiller l’énergie débor­dante de la troupe vers des spec­ta­teurs gal­vanisés, qui savent trans­met­tre en retour cris, applaud­isse­ments et stand­ing ova­tions. Le pub­lic se trans­forme alors en chœur, au sens antique, et par­ticipe pleine­ment à la réus­site du spec­ta­cle, accom­pa­g­nant généreuse­ment de ses réac­tions les états d’âme d’Effie ou l’épanouissement de Deena. Cos­tumes somptueux, décors flam­boy­ants et mise en scène dynamique rivalisent de pail­lettes pour offrir un spec­ta­cle qui ne con­naît aucun temps mort. Les choré­gra­phies sont inspirées et énergiques. La troupe est homogène et sem­ble pren­dre un vrai plaisir à jouer sa par­ti­tion. Une ques­tion sub­siste cepen­dant. Amber Riley, décou­verte dans la série Glee, est-elle à la hau­teur de son rôle et des précé­dentes « Effie » — l’oscarisée Jen­nifer Hud­son et la « Tony Awardis­ée » Jen­nifer Hol­l­i­day ? On peut affirmer aus­si haut et fort qu’elle sait porter sa voix que oui, elle relève par­faite­ment le défi. Out­re des presta­tions vocales irréprochables, elle pos­sède un charisme indé­ni­able, une espiè­g­lerie qui la rend fon­cière­ment attachante et, surtout, elle inter­prète son rôle de diva avec des nuances éton­nantes. Nul doute que sa presta­tion devrait lui val­oir des récom­pens­es ren­dant jus­tice aux applaud­isse­ments nour­ris qu’elle provoque chaque soir. En défini­tive, tous les ingré­di­ents sont réu­nis pour que ces Dream­girls fig­urent par­mi les suc­cès remar­quables de la sai­son londonienne !