Londres : Bathhouse : The Musical !

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bathhouse-the-musicalDans un pub plutôt caché aux alen­tours de la Gare Vic­to­ria à Lon­dres, un musi­cal peu com­mun a fait son appari­tion il y a quelques semaines.

Alors que Wicked et Bil­ly Elliot font la joie de cen­taines de spec­ta­teurs tous les soirs à quelques mètres de là, une petite pro­duc­tion fait par­ler d’elle avec son thème pour le moins orig­i­nal : les états d’âmes de cinq hommes se croisant dans un sauna gay.

Bil­ly, le per­son­age prin­ci­pal, vient de faire son com­ing-out. Il arrive en ville, et en entrant dans ce sauna il espère y trou­ver l’amour…

Pen­dant un peu plus d’une heure les cinq inter­prètes vont explor­er la plu­part des clichés homo­sex­uels mas­culins avec humour et pas mal d’au­to-déri­sion : les ren­con­tres virtuelles, la pornogra­phie sur inter­net, la futil­ité et l’ap­parence physique… les références aux musi­cals sont nom­breuses, cer­taines très évi­dentes et en lien avec l’ac­tu­al­ité du West End (John Bar­row­man actuelle­ment dans La Cage aux Folles), d’autres beau­coup plus sub­tiles (Miss Saigon, The Sound of Music, Chica­go, Sweet Char­i­ty…) mais le tout est au final à la fois com­plète­ment car­i­cat­ur­al et pour­tant très drôle.

L’in­trigue n’est pas franche­ment le point fort du spec­ta­cle : il s’ag­it plus d’une suite de numéros de cabaret.  Les mélodies sont sim­plistes, la mise en scène lim­itée par la taille du plateau (minus­cule), mais au final Bath­house :  the Musi­cal ! reste un très bon cru en matière de pro­duc­tion off-off-West End.

Le par­ti pris est de s’a­muser et de ne pas se pren­dre au sérieux ; soyons clairs, à ce niveau-là la mis­sion est par­faite­ment réussie ! Mais il en faut plus pour faire d’une pièce drôle un show digne d’in­térêt. Et les cinq inter­prètes y sont pour beau­coup : artistes com­plets, ils sont aus­si bons acteurs que chanteurs. Devant cette appar­ente impres­sion de dés­in­vol­ture, on devine une cer­taine organ­i­sa­tion et une mise au point précise.

Deux petits bémols : l’en­tracte n’est vrai­ment pas néces­saire (la deux­ième par­tie durant 18 min­utes, pour une durée totale d’1h20) et coupe le rythme de la pièce. Et la dernière chan­son entre Mau­rice et Bil­ly sem­ble sor­tie de nulle part et ne s’in­cor­pore pas dans le sem­blant d’intrigue.

Au vu des thèmes abor­dés, le spec­ta­cle n’est pas for­cé­ment a la portée de tous. Mais si la per­spec­tive de pass­er la soirée en com­pag­nie de cinq hommes à demi-nus (par quelques brefs moments com­plète­ment nus) ne vous effraie pas, allez‑y sans hésiter.