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Lola Cès : Les bonheurs de Tracy

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Lola Ces © Jean-Michel G.

Quelle est votre for­ma­tion artistique ?
J’ai com­mencé à 18 ans par me for­mer en tant que chanteuse  dans deux écoles de jazz. Pour gag­n­er ma vie, je chan­tais des stan­dards dans les clubs de jazz. Je ne con­nais­sais pas du tout la comédie musi­cale mis à part de très grands films. J’ai pris des cours d’im­pro­vi­sa­tion et de théâtre par la suite…

Com­ment avez-vous décou­vert la comédie musicale ?
A mes débuts , j’é­tais com­plète­ment étrangère au théâtre musi­cal. Je trou­vais ça un peu ringard même. Comme j’écris, je voulais avant tout faire mes chansons.

Com­ment vous êtes-vous retrou­vée sur le Sol­dat Rose alors ?
Le pianiste qui m’ac­com­pa­g­nait sur scène a été embauché pour faire pass­er les audi­tions du Sol­dat Rose. C’est lui qui a insisté pour que je vienne m’y présente. Après avoir été choisie, j’ai pris des cours de théâtre pour être au niveau, et j’y ai pris goût.

Que retirez-vous de cette expérience ?
Cette expéri­ence représente un virage extrême­ment fort dans ma vie artis­tique et pro­fes­sion­nelle. J’y ai ren­con­tré Cyril Taieb, directeur musi­cal, avec qui j’ai écrit et com­posé les chan­sons des Mal­heurs de Sophie et une chan­son de  Drac­u­la. Marie Facun­do est dev­enue ma meilleure amie. Je n’en reviens pas qu’on joue sur scène deux meilleures amies. C’est trop fort ! Ce spec­ta­cle m’a bous­culée sur le plan humain et au niveau du méti­er. J’ai pris goût à la comédie musi­cale ! On m’a pro­posé d’au­di­tion­ner pour Cen­drillon, et là ce fut un véri­ta­ble coup de foudre artis­tique pour Agnès Boury [NDLR : met­teur en scène du spec­ta­cle]. Du coup, j’ai com­mencé à me cul­tiv­er sur le sujet et je suis tombée sur Hair­spray. Le rôle de Tra­cy m’a beau­coup attirée.

Vous étiez prête le jour du cast­ing alors ?
J’at­tendais ardem­ment le cast­ing, oui ! En revanche, le jour des audi­tions, j’é­tais angois­sée et très stressée. Ned [Gru­jic, met­teur en scène] avait enten­du par­ler de moi et était en attente. J’avais une immense pres­sion… J’y croy­ais, mais j’é­tais très fébrile.

Com­ment voyez-vous Tra­cy, votre personnage ?
Une fois engagée, j’ai regardé les deux films, et j’ai fait un choix entre les dif­férentes Tra­cy. J’ai choisi d’être tou­jours sincère et de ne jamais jouer la blague ou le sec­ond degré. Cette propo­si­tion a tout à fait con­venu à Ned Gru­jic. Nous étions sur la même longueur d’on­des. Tra­cy n’est pas un per­son­nage engagé au niveau poli­tique. C’est plutôt une héroïne roman­tique. Ned m’a insuf­flé le rap­port avec les par­ents. C’est une petite fille gâtée, par­fois capricieuse. C’est un vrai tra­vail de com­po­si­tion à deux.

Com­ment vous êtes-vous pré­parée, notam­ment en danse ?
Même si j’ai beau­coup dan­sé en boîte de nuit, je n’ai aucune for­ma­tion de danseuse… J’ai eu une grosse frayeur  à ce sujet d’ailleurs. Pen­dant le cast­ing, je me suis accrochée comme jamais. J’ai fait plein d’heures sup­plé­men­taires avec le choré­graphe et avec mon parte­naire, Julien Huss­er. Je l’ai un peu vécu comme un com­bat durant les pre­mières semaines. Ensuite, j’ai com­mencé à pren­dre du plaisir.

Vous êtes habituée des spec­ta­cles pour enfants. Dans quelle mesure ces aven­tures sont-elles différentes ?
Je réalise que Hair­spray est mon pre­mier spec­ta­cle pour adultes ! Mes pre­mières expéri­ences de comédies musi­cales sont toutes des spec­ta­cles pour enfants !  Oui c’est très dif­férent, notam­ment la réac­tion du pub­lic. Les enfants sont très silen­cieux, atten­tifs et tout à coup, ils lâchent une réac­tion, une petite phrase…Il faut atten­dre le fin du spec­ta­cle pour enten­dre s’ils ont aimé. Les adultes réagis­sent davan­tage pen­dant le spec­ta­cle. J’aime  les grilles de lec­tures dif­férentes que l’on peut pro­pos­er sur un spec­ta­cle pour enfants.

A la ren­trée, vous inter­préterez le rôle de Poi­son dans Drac­u­la, c’est un autre style de théâtre musi­cal. Pourquoi ce choix ?
Par­ticiper à Drac­u­la est une oppor­tu­nité fab­uleuse pour moi de faire de nou­velles ren­con­tres artis­tiques, d’a­vancer dans mon tra­vail d’écri­t­ure et de con­tin­uer à tiss­er mon réseau. La col­lab­o­ra­tion avec Kamel Ouali m’a égale­ment per­mis de faire évoluer mon per­son­nage.  Je joue une adulte qui est restée petite fille avec toute une dimen­sion macabre. Jusque-là, j’ai tou­jours été employée dans un reg­istre rigo­lo ; là c’est beau­coup plus som­bre… Ce que j’aime chez Kamel, c’est son tal­ent visuel. J’aime son côté pail­lettes. Il a le don de savoir con­tenter le grand pub­lic. J’ap­pré­cie aus­si énor­mé­ment le tra­vail réal­isé avec Philippe Lelièvre. Nous nous voyons déjà une fois par semaine pour par­ler et tra­vailler sur nos personnages.

Vous aller inter­préter l’une de vos chan­sons sur scène, il paraît ?
Oui, je suis très con­tente car j’ai écrit l’un de mes solos avec Cyril Taieb pour le spec­ta­cle, et il a été retenu par les réal­isa­teurs de l’al­bum. C’est une chan­son que j’avais écrite pour mon rôle quand j’ai su que j’é­tais choisie.

Drac­u­la est une très grosse pro­duc­tion. Cela change quoi, concrètement ?
Con­crète­ment, quand le cast­ing a été divul­gué, j’ai reçu 650 deman­des d’a­mi Face­book ! C’est un signe… On a déjà fait un show-case et les répéti­tions démar­rent au mois d’août. Nous avons enreg­istré les deux albums. Le pre­mier est déjà en vente. Le sec­ond est prévu pour le mois de septembre.

Quelles sont les con­traintes d’une grosse pro­duc­tion comme celle-ci ? Et ses avantages ?
L’in­con­vénient, c’est que ça demande un investisse­ment énorme. On peut dif­fi­cile­ment être sur dif­férents spec­ta­cles comme je le fais actuelle­ment sur Hair­spray et Les Mal­heurs de Sophie. Mais le gros avan­tage, c’est d’être vue par le grand pub­lic. Visuelle­ment : les cos­tumes, les décors, le fait d’avoir un coach pour le théâtre, c’est le grand luxe. Je pen­sais que c’é­tait très for­maté. Mais Kamel est à l’é­coute et très ouvert à nos propo­si­tions. Son but est de nous val­oris­er. C’est une col­lab­o­ra­tion artis­tique très créa­tive et qui me rend pleine­ment heureuse.

Retrou­vez notre cri­tique du spec­ta­cle, la galerie pho­tos, notre inter­view de Marc Shaiman et de Franck Vin­cent.