Accueil Talent à suivre Lisbet Guldbaek et Anne Warin — D’une mère à l’autre

Lisbet Guldbaek et Anne Warin — D’une mère à l’autre

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Lisbet Guldbaek © Pascalito/Corbis Sygma

L’une est aus­si blonde que l’autre est brune et pour­tant, pour ces deux inter­prètes, il est facile de trou­ver de leur trou­ver des points com­muns. Leur voca­tion, par exem­ple, d’aus­si loin qu’elles se sou­vi­en­nent, les deux artistes ont tou­jours voulu chanter. « J’ai com­mencé à 11 ans en inter­pré­tant le rôle-titre dans Annie au Dane­mark », nous racon­te Lis­bet. « Mon père avait vu l’an­nonce pour les audi­tions dans un jour­nal et j’ai obtenu le rôle prin­ci­pal. La comédie musi­cale, ça a tou­jours été une pas­sion. Je chante depuis que j’ai l’âge de 4 ans… Puis, je suis venue en France vers 18–19 ans pour appren­dre le français, comme fille au pair. Au Dane­mark, on ne peut pas vivre de la musique, il faut faire des choses à côté. Puis, j’ai ren­con­tré un orchestre et je chan­tais avec eux le week-end… Et j’ai décidé de rester… ».
Même pas­sion et même déter­mi­na­tion chez Anne. « J’ai tou­jours voulu chanter, faire des dis­ques », explique-t-elle. « Pen­dant l’écri­t­ure, la pré­pa­ra­tion de mes chan­sons, j’ai eu l’op­por­tu­nité de tra­vailler dans le théâtre musi­cal. C’est un peu un hasard qui s’est dévelop­pé. Mais avec Les Dix Com­man­de­ments, je suis plus proche de mes pre­miers voeux. Musi­cale­ment, il y a une par­en­té avec le monde du disque ».

La famille Louret 
Les par­cours d’Anne et de Lis­bet se croisent lorsqu’elles passent par la case Années Twist au sein de la com­pag­nie de Roger Louret. « J’ai passé une audi­tion pour rem­plac­er Bar­bara Scaff sur Les Années Twist et j’ai été prise pour la tournée », se sou­vient Lis­bet. « J’ai égale­ment fait La fièvre des années 80. Ce fut une très bonne expéri­ence, on for­mait un grande famille ». « Moi, Twist, je le con­sid­ère un peu comme le ser­vice mil­i­taire ! », ajoute Anne en riant. « C’é­tait assez dur physique­ment mais ça a été aus­si un for­mi­da­ble vivi­er pour des ren­con­tres ami­cales. J’y ai aus­si appris beau­coup de choses. J’ai joué Twist au moins 500 fois, donc for­cé­ment, ça te forge… ».

Et puisqu’on évoque la for­ma­tion, quels con­seils ces artistes prodigueraient-elles aux plus jeunes qui rêvent de faire du théâtre musi­cal ? « Je leur con­seillerai de tout tra­vailler dès le début : chant, comédie, danse, comme dans les écoles qu’on peut trou­ver en Angleterre ou aux Etats-Unis », explique Lis­bet. « En comédie musi­cale, c’est extrême­ment impor­tant d’être com­plet ». « Il faut chanter le plus pos­si­ble », ajoute Anne. « On apprend sur scène et il faut saisir toutes les oppor­tu­nités pour chanter même si c’est dans un restau­rant paumé ! Il faut être ouvert d’e­sprit, ne pas se dire qu’on veut directe­ment être sous les feux de la rampe. Le plus dur, c’est d’avoir une oppor­tu­nité, et ensuite d’être prêt quand cette occa­sion se présen­tera. Pour ça, il faut faire plein de choses et se forg­er sa per­son­nal­ité, son iden­tité, son méti­er ».

Après Twist, les chemins d’Anne et Lis­bet se croisent à nou­veau avec Les dix com­man­de­ments où elles sont choisies pour inter­préter Yokébed et Bithia, mères naturelle et adop­tive de Moïse, après des audi­tions très cou­rues. « C’est Pablo Vil­lafran­ca [NDLR : Pablo a joué dans Les Années Twist et jouera dans Les Dix Com­man­de­ments] qui ma par­lé de ces audi­tions l’été dernier », racon­te Lis­bet. « Je me suis dit que Les Dix Com­man­de­ments n’é­taient pas vrai­ment pour moi, étant blonde aux yeux bleus, je ne pen­sais pas y avoir ma place pour inter­préter une égyp­ti­enne… Puis, le temps a passé et Pablo m’a rap­pelé que c’é­tait les dernières audi­tions, j’y suis allée et finale­ment, j’ai été prise, mais je n’ai eu la réponse qu’un ou deux mois plus tard… ».

Anne, elle, se sou­vient de son audi­tion avec Pas­cal Obis­po. « Il a tout de suite été très accueil­lant et chaleureux. Ca s’est très bien passé. J’ai inter­prété ‘Hymne à l’amour’ puis Pas­cal a voulu m’en­ten­dre chanter autre chose. Il m’a pro­posé d’es­say­er le duo des mères, ‘Je laisse à l’a­ban­don’, que j’ai chan­té en duo avec lui au piano. C’é­tait très sym­pa, com­plète­ment impro­visé ».

Un met­teur en scène à l’é­coute de ses interprètes 
Quant à Elie Chouraqui, leur met­teur en scène, toutes deux sem­blent unanimes quant à ses qual­ités humaines et pro­fes­sion­nelles. « C’est un homme extra­or­di­naire », explique Lis­bet. « On n’a pas l’im­pres­sion de venir tra­vailler ! On est une équipe, on rigole et on apprend beau­coup. Dans son tra­vail de direc­tion d’ac­teurs, il nous demande d’es­say­er de faire des choses par nous-mêmes, de faire des propo­si­tions. Ensuite, on garde cer­taines choses, on en jette d’autres. Au départ, nous sommes surtout des chanteurs, pas des acteurs… ». « Elie préfère évidem­ment que l’on pro­pose trop que pas assez », ajoute Anne. « Mais il a une idée très pré­cise de la trame qui était déjà écrite bien avant qu’il ne nous ren­con­tre. Il est très doux dans le tra­vail. Il ne met pas de pres­sion sur les gens et ça génère une très bonne ambiance avec toute la troupe ».

A quelques semaines de la pre­mière, pensent-elles déjà à l’après Com­man­de­ments ? Anne, après Indéli­catesse, son très joli pre­mier album chez Warn­er, tra­vaille déjà à l’écri­t­ure d’un sec­ond. « Mais je n’ai pas le temps de m’y con­sacr­er en ce moment », explique-t-elle. « Pour l’in­stant, la pri­or­ité, ce sont Les Dix Com­man­de­ments… Je sens que ça va être un plaisir de faire ce spec­ta­cle avec cette équipe. C’est une oppor­tu­nité inespérée pour tous les gens qui sont dans ce spec­ta­cle. Comme tout est très médi­atisé, c’est une oppor­tu­nité d’être enten­du, et peut-être une ouver­ture sur d’autres choses ». Lis­bet tra­vaille égale­ment sur des pro­jets en solo. « J’écris des chan­sons pop-folk et j’e­spère trou­ver plus tard une mai­son de dis­ques pour me pro­duire… mais en temps voulu », pré­cise-t-elle. « Là, je suis par­tie pour une grande aven­ture… ».