
Lisandro Nesis, quel est le bilan de la première saison des soirées du Carré Parisien et commence s’annonce la deuxième ?
La première saison a été un vrai succès et nous n’en sommes pas peu fiers, car quand nous avons commencé nous étions les premiers à proposer ce concept de soirées Broadway en trois volets (concert, open mic/scène ouverte et set dédié à des premières européennes de compositeurs américains) et nous n’étions pas certains que ça allait plaire, mais au bout du compte toutes les soirées ont été complètes et les retours du public ont été très positifs. Pour 2014/2015, le but est d’aller encore plus loin, de proposer des programmes de concert originaux assurés par des artistes reconnus et confirmés aussi bien que par de jeunes talents que nous avons découverts en France ou à l’étranger ou que nous espérons découvrir lors des prochains open mics. Aussi, continuer à développer notre passerelle d’échange artistique entre compositeurs américains de théâtre musical et interprètes basés en France : le set « American Composers, European Premieres » qui nous est si cher ainsi qu’à notre public, très amateur de théâtre musical contemporain. Avec cette passerelle, un véritable lien commence à être tissé entre les artistes de comédie musicale de Paris et de New York et nous souhaitons créer un échange artistique encore plus important grâce à notre réseau. Par ailleurs, nous allons lancer un nouveau cycle mensuel, les « Musical Student Nights », où les étudiants des principales écoles de comédie musicale de France, partenaires du projet, auront l’occasion de faire leurs premières expériences dans le cabaret américain. En effet, les spectacles musicaux de petit format représentent aujourd’hui une bonne partie de l’activité des comédiens-chanteurs professionnels, les grandes productions ne pouvant pas accueillir tous les artistes malgré leur talent. Aussi, il nous semblait important de proposer ces soirées comme un outil de formation pour que les étudiants de comédie musicale s’habituent à jouer à un mètre des spectateurs aussi bien que sur les plateaux des grands théâtres, car les deux expériences font appel à des types de jeu assez différents et cela peut être déroutant.
Les prochains rendez-vous de Broadway au Carré sont le 3 septembre avec en première partie la nouvelle revue Are we a pair? — en couple(s) avec Sondheim, le 1er octobre avec une carte blanche « Brother & Sister » à Aude et Vincent Gilliéron et le 5 novembre avec la jeune « rising star » Marie Oppert, qui assure actuellement le rôle principal des Parapluies de Cherbourg au Théâtre du Châtelet.
Vous allez participer en tant qu’interprète à deux spectacles : Are We A Pair? en couple(s) avec Sondheim et There’s Nothing Better Than Love. Pouvez-vous nous en parler ?
Je suis tellement heureux de faire partie de ces deux projets que ma rentrée est un pur plaisir cette année! Are we a pair? — en couple(s) avec Sondheim est une nouvelle revue musicale consacrée à l’oeuvre de Stephen Sondheim. On raconte des histoires de couples au sein d’un groupe de cinq amis, le tout en version originale sous-titrée. L’équipe est vraiment géniale : sur le plateau, Lauren Berkman, Dalia Constantin, Virginie Ramis, Emmanuel Suarez et moi-même, accompagnés par notre incroyable directeur musical et pianiste Raphaël Sanchez. La mise en scène est de Ned Grujic, assisté par Eva Tesiorowski qui assure également les chorégraphies. Nous allons jouer trois fois au Carré Parisien et une fois à la Comédie Nation le 19 septembre. C’est un projet ambitieux, les connaisseurs de Sondheim ne diront pas le contraire, mais j’ai rarement travaillé avec une équipe à la fois aussi compétente qu’investie, qui se donne corps et âme dès la première répétition, alors je crois que le résultat va être vraiment surprenant.
There’s Nothing Better Than Love est un cabaret qui nous arrive spécialement du Colorado. Jessica Gabrielle et Chanel Karimkhani, deux chanteuses incroyables, viennent de créer à Denver un programme sur le thème des différentes étapes de l’amour, s’inspirant de leurs propres histoires. Le thème est peut-être habituel, mais l’approche et le choix de chansons est vraiment original, c’est ce qui m’a séduit en premier lorsqu’elles m’ont proposé le projet. Dans le spectacle, je vais incarner tous les hommes avec lesquels ces demoiselles sont sorties pour le meilleur et pour le pire, de celui qui n’arrête pas de parler de son ex pendant tout le premier rencard à celui qui à l’air génial mais qui se barre quand ça devient sérieux, en passant par plein d’autres personnages hauts en couleurs qu’elles croisent dans leur quête du grand Amour. Je suis vraiment ravi de faire partie de ce cabaret, même si ça va être dur de remplir les chaussures de Barret Harper qui a si bien joué ce premier rôle masculin à la création aux Etats-Unis. Un beau défi en tout cas ! Nous avons trois représentations prévues au Carré Parisien, le 22, le 23 et le 29 septembre, et ça vaut sincèrement le détour.
Quels sont vos autres projets pour cette saison ?
Côté lyrique, j’aurai la chance cette saison de chanter dans Ciboulette de Hahn à l’Opéra Comique, dans Alceste de Gluck à l’Opéra Garnier, ou encore dans la Messe du Couronnement de Mozart au Festival de Salzburg en Autriche, entre autres. Pour ce qui est de la comédie musicale, je reprends le spectacle Paris-Broadway International à la Comédie Nation pour 8 représentations en mars 2015, suite à la tournée du mois dernier en Amérique Latine qui a rencontré énormément de succès. Je vais aussi partir à New York pendant deux mois pour la création scénique du spectacle Love Who You Love, dont j’ai été le protagoniste masculin depuis le workshop de l’année dernière, et pour continuer à me perfectionner avec mes profs américains. Il y a aussi un magnifique nouveau projet auquel je devrais participer à New York, mais je n’ai pas encore le droit d’en parler !