Brunette provocante de ces années 80 qui comptaient pas pour des prunes, femme de tête siglée « grande gueule » des années 90, Lio n’en finit pas de bousculer les étiquettes au risque de l’éparpillement. Après le naufrage de Sept filles pour sept garçons l’an dernier aux Folies Bergère, elle revient là où on l’attend le plus (en disque) et… le moins (chantant Prévert). Le compositeur M. Philippe-Gérard lui a proposé d’enregistrer dix poèmes qu’il avait mis en musique et quatre reprises (dont « Les feuilles mortes »). Le résultat est un album attachant, inclassable dans la discographie de son interprète. Lio y chante joliment avec ce petit voile qu’elle a désormais sur la voix. Elle y révèle ainsi quelques fêlures. On est loin des « Banana Split » et autres « Fallait pas commencer ». Encore qu’à lire Prévert, on comprenne que Lio y ait trouvé des résonances : « Je suis comme je suis / Je suis faite comme ça / Quand j’ai envie de rire / Je ris aux éclats / […] Je suis comme je suis / Je plais à qui je plais »