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Canada — Lies My Father Told Me (Critique)

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Jamie May­ers (David) et Theodore Bikel (Zai­da) dans la comédie musi­cale Lies My Father Told Me © Andrée Lanthier

Paroles et musique : Elan Kunin
Orches­tra­tions : Elan Kunin
Mise en scène : Bry­na Wasserman
d’après l’oeuvre de Ted Allan

Dis­tri­b­u­tion :
Theodore Bikel (Zai­da), Aidan deSalaiz (David Adulte), Pat­sy Gal­lant (Edna), Oliv­er Koom­sati­ra (Oliv­er), Geneviève Leclerc (Geneviève), Ayrin Mack­ie (Annie), Jamie Mey­ers (David), Kath­leen McAu­li­ffe (Mrs.Tanner), Michael Daniel Mur­phy (Ben­ny), Lisa Rubin (Mary), Michael Rud­der (Baum­garten), Michael Toron­tow (Har­ry)

Ensem­ble :
George Bekiaris, Tina Manci­ni, Robert Mont­calm, Mag­gie Owen, Marc-André Poulin, Sophie Pro­topolous, Sam Stein.

Choeur d’en­fants :
Dis­tri­b­u­tion (1) : Sascha Azoulay, Pavel Chmoule­vitch, Jon­ah Fried, Ali­son Levy, Han­nah Robin­son, Nao­mi Spiegelman.
Dis­tri­b­u­tion (A) : Lean Ben­abou, Adam Ben David, Nathaniel Best, Fletch­er Bryce Davis, Elisa Jane Cullar­in, Max­ie Ostroff, Jor­dana Singer (dou­blure David).

Notre avis :
Lies My Father Told Me relate l’histoire de David, six ans, et de son enfance au sein de la com­mu­nauté immi­grante de Mon­tréal. David vit avec ses par­ents, nés au Cana­da, et son grand-père ortho­doxe, Zai­da, orig­i­naire de Russie. Tan­dis que sa mère s’occupe de la mai­son et que son père rêve de devenir riche grâce à sa prochaine grande inven­tion, David et son grand-père explorent les ruelles de Mon­tréal en s’adonnant à la vente ambu­lante d’objets avec leur char­i­ot tiré par un cheval. Dans ces balades quo­ti­di­ennes avec Zai­da et leur vieux cheval de con­fi­ance Fed­er­leh, David puise le récon­fort, l’amour et la com­préhen­sion qu’il ne retrou­ve pas à la mai­son. Le frag­ile sanc­tu­aire de David se voit toute­fois men­acé par la douloureuse réal­ité qui accom­pa­gne le fait de vieillir.

Dès la pre­mière scène où l’on retrou­ve le grand Theodore Bikel (Zai­da) assis sur sa char­rette, on ne peut que com­par­er Lies My Father Told Me à une autre grande comédie musi­cale met­tant aus­si en vedette un per­son­nage juif… orig­i­naire de la Russie : Fid­dler on the Roof… mais la com­para­i­son s’arrête là…

Lies My Father Told Me hérite d’un décor des plus fab­uleux et ce, grâce à l’immense tal­ent de John C. Din­ning (The Jazz Singer, Schwartz’s : The Musi­cal). En plus de la char­rette, le pub­lic a droit à une scène sur un plateau tour­nant des mieux four­r­nis. Cette scène s’ouvre sur une cui­sine ou encore un salon, des pièces typ­iques de toute bonne rési­dence mon­tréalaise, chapeau !

Lies My Father Told Me s’appuie aus­si sur une troupe des plus solides. En par­ti­c­uli­er le jeune Jamie May­ers (Jeune David) qui pos­sède un tal­ent fou, mal­gré son jeune âge. Que dire de Theodore Bikel ? Qu’il est égal à lui-même ? Qu’il porte une bonne par­tie du spec­ta­cle sur ses épaules ? Qu’il est tout sim­ple­ment Theodore Bikel ? Toutes ces répons­es sont valides. C’est un vrai bon­heur de retrou­ver ce grand comé­di­en sur une scène, ici, à Mon­tréal ! On ne peut pass­er sous silence les autres mem­bres de la dis­tri­b­u­tion dont Pat­sy Gal­lant (Edna), per­son­nifi­ant une « fille de joie », des plus réal­istes, alliant vul­gar­ité et tenue provo­cante. Elle rend très bien l’intensité du rôle. Elle n’a rien per­du de sa puis­sante voix. Aidan DeSalaiz (David Adulte), qui assure la nar­ra­tion du spec­ta­cle, s’ouvre entière­ment et offre toutes ses émo­tions au pub­lic. On espère le revoir dans d’autres pro­duc­tions. Il ne faut pas oubli­er les jeunes chanteurs-comé­di­ens du « chœur », accom­pa­g­nés par les cinq musi­ciens, qui ont offert une presta­tion, sur la chan­son « Bank­rupt », très appré­ciée du public.

Elan Kunin, qui a com­posé paroles et musique de Lies My Father Told Me, a su dévelop­per l’histoire avec une musique très har­monieuse et des textes bien pen­sés. Grâce à sa plume, le pub­lic peut suiv­re une his­toire mag­nifique­ment con­stru­itee. De plus, il a su inté­gr­er dans la pièce la par­tic­u­lar­ité française de Mon­tréal en y ajoutant quelques phras­es, ici et là, dans la langue de Molière.

Lies My Father Told Me est une pièce qui nous fait vivre une riche gamme d’émotions, une pièce qui se laisse appréci­er et qui nous berce de ses douces mélodies. On y passe d’excellents moments : c’est à voir ! 

Les bil­lets sont disponibles via le  514–729-7944