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L’Exil

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De Hen­ry de Montherlant
Mise en scène : Idriss
Avec : Claire Chauchat, Chris­t­ian Chau­vaud, Jean-Math­ieu Hulin, Christophe Poulain, Marie-Véronique Raban, Boris Ravaine, Diane de Ségon­zac, Frédéric Touitou, Jacques Trin et Marie-Hélène Viau.
Décor : Jean-Jacques Duquesne / Cos­tumes : Maryvonne Hami­da / Lumières : Alexan­dre Pauly

Août 1914 : la pre­mière guerre mon­di­ale com­mence sa ?trop- longue his­toire, empor­tant avec elle, sous les devoirs du patri­o­tisme, la jeunesse d’un pays. Philippe de Presles et Sénac, deux amis unis depuis le col­lège, n’ont qu’un seul objec­tif : s’en­gager et partager ensem­ble l’ex­al­ta­tion folle et incon­sciente de la guerre. Alors que Sénac réus­sira à par­tir, Philippe sera con­traint de rester auprès de sa mère pos­ses­sive, lais­sant s’échap­per son envie d’être heureux et libre : d’être enfin lui-même.
Frus­tré et incom­pris, Philippe devien­dra sar­cas­tique et ses pro­pos mêleront méchanceté et dérision.

La mise en scène clas­sique laisse la part belle au texte mécon­nu et bril­lant de Mon­ther­lant. On regrette une scéno­gra­phie lumière peu tra­vail­lée qui aurait davan­tage habil­lé cer­taines scènes dont la ten­sion et l’é­mo­tion sont palpables.

La pièce est portée avec con­vic­tion et tal­ent par une troupe dynamique et attachante. Christophe Poulain, dans le rôle de Philippe, traduit dans un jeu intel­li­gent et nuancé, toutes les dual­ités psy­chologiques d’un homme en prise avec lui-même, avec les autres, avec sa vie.

Hen­ry de Mon­ther­lant n’avait que 18 ans lorsqu’il écrit L’Ex­il en 1914.
Mal­gré le soleil du print­emps qui nous invite à la légèreté et l’in­sous­ciance, prenez le temps de vous exil­er au Théâtre Mouf­fe­tard pour décou­vrir un texte sen­si­ble, ryth­mé et fort, dont le pro­pos résonne encore dans les mémoires ? même celles des plus jeunes d’en­tre nous !