texte d’après Molière
adaptation, musique et mise en scène : Camille Germser
assistante à la mise en scène : Manon Lévèque
avec : Ana Benito , Sahra Daugreilh , Clotilde Fargeix , Barbara Galtier , Laure Giappiconi , Julie Morel , Marianne Pommier , Laetitia Villemaux
scénographie : Caroline Oriot
lumières : Sébastien Dumas
son : Michaël Selam
costumes: Camille Germser , Agathe Trotignon
C’est toujours le texte de Molière mais sous les sunlights du music-hall, avec force chansons et musiques trépidantes, claquettes, personnages imprévus, détournements, retournements, travestissements, artifices, néologismes et anachronismes.
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Après une première mouture présentée en décembre 2010 au Théâtre de la Croix-Rousse, Camille Germser s’empare à nouveau de cette trame classique. Pour cette nouvelle version, la partie musicale a été entièrement renouvelée pour en faire un tourbillon kitsch et foldingue avec une bande d’actrices déchaînées.
Notre avis :
Les Précieuses Ridicules de Molière ont été revisitées depuis plusieurs années par la compagnie la Boulangerie et c’est une nouvelle version qui est présentée cette saison. Dès les premières minutes, l’accueil original réservé aux spectateurs donne le ton : cette représentation d’un spectacle de Molière ne ressemblera guère à celles auxquelles on est habitués. D’ailleurs, Molière en personne est de la partie puisqu’il est invité à participer à la représentation !
Le texte de Molière est bien présent mais il est parsemé de plusieurs apartés, interludes et autres anachronismes. Camille Germser exploite le format du « théâtre dans le théâtre » en montrant l’envers du décor de la pièce jouée. Il n’hésite d’ailleurs pas dans cette adaptation à faire des parallèles entre le monde teinté d’illusoire des Précieuses de Molière et celui qui pourrait promettre monts et merveilles à des artistes en quête de gloire.
Cette vision des Précieuses Ridicules est fortement orientée vers le théâtre musical et le music-hall et on ne s’en plaindra pas ! Des clins d’œil aux comédies musicales de l’âge d’or d’Hollywood sont lancés notamment avec des références visuelles aux studios RKO, chers aux admirateurs de Fred Astaire et Ginger Rogers. Les beaux décors et costumes variés ne sont pas en reste. Les chansons de Camille Germser s’intègrent dans la pièce comme les interludes musicaux joués à l’origine dans des œuvres classiques. Ces créations musicales lorgnent avec réussite sur le registre de Broadway.
Les comédiennes — car il s’agit d’une distribution entièrement féminine – naviguent avec aisance dans cet univers haut en couleurs, avec paillettes, plumes et costumes sexys. Cette compagnie de la Boulangerie héberge quelques pépites précieuses sachant jouer la carte du ridicule sans y sombrer. Un spectacle à recommander…y compris à ceux qui n’ont guère aimé étudier Molière au cours de leur scolarité !