
Quel est votre parcours ?
Mon premier contact artistique, je l’ai eu à l’âge de cinq ans : je voulais faire du cirque. Il a fallu que j’attende deux ans avant d’entrer dans l’école d’Annie Fratellini. Elle m’a pris sous son aile durant les trois années d’enseignement. Le mime me plaisait particulièrement. A l’issue de la scolarité, nous avons fait un petit feuilleton : Matthieu, apprenti clown. J’ai enchaîné avec une audition pour la Comédie Française. J’ai joué Médée d’Euripide dans la cour du Palais des Papes en Avignon en 1981. J’en garde un souvenir ému puisque François Mitterrand était venu nous voir. Souvenir de France, toujours au sein du Français, m’a permis de jouer dans divers théâtres. Je devais être le fils de Miou-Miou dans un film, mais la production a capoté. A l’adolescence, ma période « comédien » s’est terminée puisque j’ai fait une école de commerce, dans laquelle je me sentais comme un extra-terrestre. A peine sorti, à 21 ans, j’ai réalisé mon rêve le plus fou : faire le tour du monde. Trois semaines avant mon départ je me suis entouré d’un photographe de l’agence Gamma et d’un journaliste-réalisateur de France 3, en me fixant pour objectif de dénicher les collectionneurs les plus fous aux quatre coins de la planète. Nous avons traversé en voiture 48 pays en 2 ans : un record qui figure dans le Guinness ! De nombreuses photos de ce périple ont été publiées, autour d’articles parus dans la presse. Jean-Marie Cavada nous a même proposé de tirer un documentaire de cette aventure, qui fut diffusé dans « La Marche du Siècle ».
J’ai du redevenir sérieux : me voilà consultant en communication, un métier que j’ai exercé quelques années. En 1999, j’ai produit et distribué le film Swamp qui reste le plus petit budget du cinéma européen : 10 000 euros ! Le long-métrage est sorti face à Star Wars, un challenger qui a beaucoup amusé la presse. Du coup, Canal + et TPS l’ont acheté : cet argent a permis de payer les 78 personnes de l’équipe qui avaient toutes travaillé en participation. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de diriger un cabinet de consultants, une préoccupation éloignée du cirque de mon enfance… Cela m’a permis d’acheter ma maison. Ensuite, j’ai croisé Ned Grujic, metteur en scène d’Oliver Twist à l’époque comédie musicale interprétée piano/voix dans laquelle jouait Magali Dieux, ma compagne. J’ai senti le potentiel du spectacle et nous avons vu plus grand. 15 000 spectateurs sont venus durant les deux mois et demi de représentation au Trianon. Les moyens ne nous ont pas permis d’avoir des musiciens sur scène, mais un orchestre a enregistré sur bande la partition écrite par Thérèse Wernert et arrangée par Gilles Tinayre. A la suite de cela, j’ai pas mal réfléchi. Ce qui me plairait le plus serait de monter un festival où le genre que je préfère le plus au monde, la comédie musicale, puisse être stimulé. Cela donne donc les premières rencontres du théâtre musical, du 20 au 23 janvier 2005 à Béziers.
Pourquoi un festival autour de la comédie musicale ?
C’est un genre que j’adore. Bizarrement, je ne m’y suis intéressé professionnellement que très tard. Adolescent, j’écoutais en boucle La révolution française. La comédie musicale me fait vivre des émotions beaucoup plus intenses que n’importe quelle forme artistique. J’ai également le sentiment que la profession ne profite pas des possibilités inouïes du genre, sous exploitées et sous valorisées. Les talents existent, mais ils sont éclatés, rien ne les fédère. Aucune structure ni vitrine n’existent. A ce titre, je pense qu’un festival est le moyen le plus rapide et le plus sûr d’accompagner un développement de projets, attendus par des millions de spectateurs potentiels qui aiment la comédie musicale. Enfin, peut-être est-ce ma motivation principale, je suis convaincu que nous sommes à l’aube d’une révolution dans le domaine de l’écriture de la comédie musicale. Aujourd’hui, elles sont divertissantes, parfois un peu sages, demain une multitude de formes musicales, de formes d’écritures et de production seront utilisées. Il manque le catalyseur pour que tout explose !
Comment fonctionne le festival ?
Il repose sur deux axes. Tout d’abord des rencontres interprofessionnelles, et ensuite professionnelles/public. Un lieu d’échange avec en parallèle une compétition. Sur trois jours, mon but est que les professionnels se rencontrent, se parlent et repartent avec des projets. Derrière tout cela, l’envie de fédérer persiste, de manière à ce que d’autres choses se créent, sans pour autant que j’en sois le maître d’ouvrage. D’autre part, le public pourra découvrir entre 10 et 15 des plus belles créations du moment, avec parmi ces spectacles des oeuvres destinées au jeune public. Autour de cela, un certain nombre de débats, de rencontres seront organisés pour stimuler la création française.
Est-ce que les amateurs peuvent participer ?
Toute personne qui contribue au développement de la comédie musicale est la bienvenue à ce festival. Le concours est ouvert à tous. Pour canaliser un peu les envies, trois dispositions majeures sont mises en place. Tout d’abord une sélection officielle : j’invite toute personne auteur, compositeur ou producteur d’une comédie musicale à se manifester. En seconde position viennent les prix. Deux principaux : le prix SACD va honorer un livret parmi 10 sélectionnés. Tous les auteurs sont donc invités à concourir. Le prix Claude-Michel Schönberg récompensera la meilleure chanson de comédie musicale sélectionnée par le maître en personne. Toute personne auteur d’une comédie musicale est donc conviée à nous envoyer ses chansons.
Quels sont les critères de sélection ?
On va tenter de montrer toutes les possibilités qu’offre le théâtre musical : aucun style n’est privilégié. Les spectacles présentés au public seront choisis parmi les deux dernières saisons. Une sélection de projets « en devenir » permettra de proposer, en première partie des spectacles « officiels » des extraits d’oeuvres encore en écriture, sous forme de showcase. Le critère numéro un reste la qualité.
Et le jury ?
Il sera composé de cinq personnalités, pas toutes issues du théâtre musical, car l’un des buts est également de faire des ponts avec le cinéma et la télévision. Cette première année, l’écriture sera mise en avant. Il est clair que des livrets écrits pour le théâtre peuvent s’adapter au cinéma, voire même à la télévision, ce qui serait une première en France ! Pour moi, la présidence revenait à Claude-Michel Schönberg. Il sera aux Etats-Unis en janvier 2005, mais a accepté de parrainer et de prendre la présidence d’honneur de ce festival et de donner son nom à un prix qu’il remettra depuis Minneapolis, en direct.
Béziers deviendrait donc LA ville du théâtre musical ?
Béziers met à notre disposition toute une infrastructure théâtrale importante, la ville est enthousiasmée par le projet. Durant trois jours, les professionnels ont la possibilité de se rencontrer, sans parler des nombreux programmateurs qui seront présents, leur carnet de commandes à la main ! Béziers doit également être un marché. Ce festival, je l’espère, se pérennisera en s’ouvrant sur l’Europe puis vers l’international. Dès la seconde édition du festival, j’aimerais que des grands classiques du théâtre musical soient montés. Je rêve des Misérables ou de Miss Saigon dans des versions adaptées, une manière pour que les gens découvrent ces oeuvres incontournables et sources d’inspiration.
En pratique, comment participer ?
En tant que délégué général des Musicals, Premières Rencontres du Théâtre Musical, j’invite tout porteur de projet et toute compagnie et tout producteur à s’inscrire (voir coordonnées ci-dessous) pour faire partie de la sélection officielle.
Liste des prix :
— Le prix Claude-Michel Schönberg : prix de la meilleure chanson de comédie musicale française.
— Le prix SACD du meilleur livret
— Le prix de la meilleure musique
— Le prix du meilleur spectacle de théâtre musical
— Le prix jeune public
— Les prix d’interprétation masculine et féminine
— Le prix découverte (issu des lectures ou des show cases)
— Le prix du public
— Le prix décerné par les professionnels.
Quelques précisions pour participer aux différents concours :
— Tous les prix sont attribués aux spectacles sélectionnés, à l’exception cependant du Prix Claude-Michel Schönberg-Prix de la meilleure chanson de comédie musicale. Ce prix est ouvert à toute chanson, pourvue qu’elle soit issue d’une oeuvre complète. Les prétendants à ce prix (auteurs et compositeurs) doivent faire parvenir aux MUSICALS (c/o Magloo Productions 14 rue Cavé 75018 Paris) un CD comportant une à trois chansons maximum par oeuvre, accompagné des textes des chansons et de l’oeuvre complète (de manière à justifier que ces chansons appartiennent bien à une oeuvre existante, du moins écrite en entier).
- le prix SACD-LES MUSICALS récompensera un livret écrit pour une comédie musicale. Les livrets (à faire parvenir en trois exemplaires dont deux anonymes avec un titre, une note d’intention) sont à envoyer avant le 30 octobre 2004. Les librettistes retenus seront invités à présenter leur oeuvre plus en détail à un jury. Un piano sera mis à disposition des auteurs qui désirent illustrer en direct leur livret (maximum un pianiste et deux interprètes par livret). Dix livrets seront retenus pour faire l’objet de lectures lors des 1ères Rencontres du théâtre musical. Un livret recevra le prix SACD/LES MUSICALS. Renseignements complémentaires sur le site www.sacd.fr
Pour accéder au festival :
Deux manières d’accéder au festival : soit en tant que professionnel (programmateurs, producteurs, auteurs, interprètes, etc..). Une demande d’accréditation pourra être faite en ce sens. Soit en tant que spectateur. Des pass seront disponibles dans les billetteries habituelles (fnac, virgin, etc.)
Rappel des coordonnées pour l’envoi des oeuvres, projets et demande d’accréditation :
LES MUSICALS
14, rue Cavé 75018 Paris,
Contact : info@lesmusicals.org