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Les Muses donnent le ton (Critique)

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Un spec­ta­cle de : Claire Cou­ture et Mathilde Le Quellec.
Mise en scène: Loï­ca Wolff
Musique: Lionel Losada

Avec :  Claire Cou­ture, Marie Glo­rieux, Mathilde Le Quel­lec, Aman­dine Voisin.

La nuit, dans un musée, trois œuvres (la Joconde, la Nais­sance de Vénus, la Danseuse de Degas) se réveil­lent et sor­tent de leur cadre. Elles décou­vrent une qua­trième œuvre (Mary­line Mon­roe, d’Andy Warhol) qui vient d’arriver. Toutes ont une per­son­nal­ité affir­mée et doivent vivre mal­gré tout en cohab­i­ta­tion. Bien sûr, de nom­breux élé­ments vont per­turber le calme du musée (les crises de boulim­ie de Vénus qui entame les tableaux de nature morte, la Joconde qui devient aveu­gle à cause des nom­breux vis­i­teurs japon­ais qui la pren­nent tous en pho­to, la Danseuse qui rêve secrète­ment d’épouser le gar­di­en, Marylin qui veut impos­er un régime à tout le monde…etc.).

Notre avis :
Elles sont qua­tre sur scène, toutes des mus­es qui ont inspiré aux pein­tres, sculp­teurs et autres artistes célèbres de nos musées des oeu­vres extrême­ment pop­u­laires. L’intrigue est orig­i­nale : faire dis­cuter entre elles Mona Lisa, Marylin Mon­roe vue par Andy Warhol, la danseuse de Degas et Vénus, sur leur vie de musée, leurs aspi­ra­tions, leurs déboires… Les per­son­nages sont savoureux. Mona Lisa est déli­cieuse­ment amère et déjan­tée, la danseuse incar­ne avec naïveté la femme enfant , Venus amuse le pub­lic par sa gour­man­dise, sa mal­adresse intel­lectuelle et son auto-déri­sion et Marylin incar­née par Bar­bara Bel­let­ti mène lit­térale­ment le show avec une présence magis­trale et un humour à l’anglo-saxonne ultra grinçant. Les répliquent fusent, et font mouche à tous les coups. L’humour et la déri­sion sont de rigueur pour insuf­fler le rythme à ce spec­ta­cle. La mise en scène est  flu­ide et met clas­sique­ment chaque per­son­nage au cen­tre tour à tour. Le moment d’in­ter­ac­tion avec le pub­lic sur les scènes de tableaux à devin­er est extrême­ment réus­si et on jouerait bien encore un peu avec ces mus­es qui n’ont pas peur du ridicule.
Grâce à des textes très drôles, sen­si­bles et orig­in­aux, les moments de théâtre sont vrai­ment réus­sis, même si le pub­lic ne sait guère où l’emmènera cette dis­cus­sion à bâtons rom­pus. Les comé­di­ennes déploient une énergie sans compter qui se trans­forme en hys­térie pour cha­cune d’entre elles, ce qui n’est pas for­cé­ment du meilleur goût… Dom­mage.  Côté musique, les mus­es chantent a cap­pel­la des airs orig­in­aux signés Lionel Losa­da. Le résul­tat n’est hélas pas tou­jours très har­monieux et plombe un peu le spec­ta­cle. Les arrange­ments vocaux man­quent cru­elle­ment d’harmonie et de ryth­mique, les mélodies sont décousues. Bref, ce n’est pas le point fort du show. Au final, mal­gré cette décep­tion musi­cale, le pub­lic rit sou­vent aux éclats et passe un agréable moment.