Les mousquetaires au couvent (Critique)

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mousquetaires-au-couventOpérette de Louis Var­ney en 3 actes créée en 1880.
Livret de Paul Fer­ri­er et Jules Prév­el adap­té par Jérôme Deschamps, d’après L’Habit ne fait pas le moine d’Amable de Saint-Hilaire et Duport.
Direc­tion musi­cale : Lau­rent Campellone.
Mise en scène : Jérôme Deschamps.
Choeurs Les Cris de Paris.
Orchestre sym­phonique de l’Opéra de Toulon.
Avec : Marc Can­tur­ri, Sébastien Guèze, Franck Leguérinel, Anne-Cather­ine Gillet, Anne-Marine Suire, Antoinette Den­nefeld, Nicole Mon­esti­er, Doris Lamprecht…

Résumé : À l’hôtellerie du Mous­que­taire gris règne une ambiance élec­trique, des marchan­des se mêlant aux mous­que­taires qui nar­guent les bour­geois, au grand plaisir de Simone, la ser­vante. L’armée est mobil­isée car le car­di­nal de Riche­lieu, qui doit pass­er par la Touraine au retour du siège de La Rochelle, craint une con­spir­a­tion. Le bon abbé Bridaine paraît, à la recherche de son ancien élève, le mous­que­taire Gontran de Solanges. Il a été aver­ti de sa mélan­col­ie subite par le fringant cap­i­taine Nar­cisse de Bris­sac. Gontran avoue qu’il aime une pen­sion­naire des Ursu­lines, Marie, nièce du gou­verneur de Touraine. Seul homme à pou­voir entr­er dans le cou­vent, l’abbé con­sent à remet­tre une let­tre à la jeune fille…

Notre avis : Pour con­clure les huit années passées à la direc­tion de l’Opéra Comique, Jérôme Deschamps pro­pose une œuvre légère et joyeuse dont il signe lui-même la mise en scène. Cette ver­sion des Mous­que­taires au Cou­vent sem­ble être un résumé de sa vision du théâtre : un spec­ta­cle de qual­ité, diver­tis­sant et exigeant mais qui garde un air de ne pas se pren­dre au sérieux. Les décors sont sim­ples et élé­gants et les cos­tumes sont très beaux. La mise en scène et la direc­tion d’acteur joue pleine­ment la carte de la comédie de boule­vard. Le côté fac­tice et esthéti­sant du théâtre est pleine­ment assumé. L’adaptation très intel­li­gente du livret par Jérôme Deschamps va puis­er autant dans l’actualité que dans le théâtre clas­sique pour ren­dre l’œuvre encore plus vivante et extravagante.
Au niveau de l’interprétation, le plateau est homogène et de grande qual­ité. On ne peut que se féliciter d’une telle dis­tri­b­u­tion dans laque­lle cha­cun joue et chante son rôle avec con­vic­tion et tal­ent. Sébastien Guèze (Gontran de Solanges) a une aisance vocale remar­quable, Franck Leguérinel (l’abbé Bridaine)est irré­sistible­ment drôle et Marc Can­tur­ri (Nar­cisse de Bris­sac) est excel­lent. Autour d’eux, tous sont for­mi­da­bles. Ceux qui mar­quent le plus sont ceux qui n’ont pas peur d’en faire trop, qui osent tout en restant tou­jours sincères comme Jérôme Deschamps (Le gou­verneur), Nicole Mon­esti­er (la mère supérieure) ou Doris Lam­precht (Madame Pichard et Sœur Oppor­tune) dont cha­cune des inter­ven­tions sont hilarantes.
La direc­tion musi­cale de Lau­rent Campel­lone pleine d’énergie, per­met d’obtenir le meilleur de chaque soliste ain­si que du chœur et de l’orchestre.
La sai­son de l’Opéra Comique se ter­mine dans une ambiance très fes­tive. Si vous n’avez pas la pos­si­bil­ité de vous déplac­er, ne man­quez pas la retrans­mis­sion en direct sur Arte Con­cert et sur France Musique le 17 juin.