Les Misérables à Lausanne

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LesMiserables_LausanneUne comédie musi­cale de Claude-Michel Schön­berg et Alain Boublil
Mise en scène de Gérard Demierre
Direc­tion artis­tique : Sté­fano Kunz

Avec :
Valéry Rodriguez, René Lajoie, Pierre Babo­lat, Stéphane Métro, Vir­gile Le Dreff, Bar­bara Bel­let­ti, Brigitte Annoff, Cyril Far­gues, Julien Salvia, Jyaleen, Laeti­tia Ayres, Lau­ranne Jaquier, Manon Taris, Mick­ael Vigu­ier, Rachel Pig­not, San­drinne Seu­bille, Vin­cent David, Yoni Amar, Anne Frech­es, Flo­ri­ance Iseli, Vanes­sa Cail­hol, Esther Ter­raz, François Borand, Guil­laume Fortineau, Emmanuel Vacarisas, Frédéric Bro­dard, Lina Lama­ra, Yvonne Ton­do­lo, Jérôme Bor­taud, Fab­rice Pochic, Amélie Dobler, Guil­laume Laroche, Aude Gilliéron.

On ne présente plus Les Mis­érables la célèbre comédie musi­cale d’Alain Bou­blil et Claude-Michel Schön­berg, adap­tée du roman de Vic­tor Hugo. Un des plus grands suc­cès de tous les temps dans cette caté­gorie, jouée dans un nom­bre inimag­in­able de langues, Les Mis­érables est aus­si le spec­ta­cle qui détient le record de longévité à Londres.

Cette année, à Lau­sanne, des pro­duc­teurs suiss­es ont fait le pari de remon­ter ce spec­ta­cle en français avec un cast­ing à 65 % français, nous prou­vant que nos artistes peu­vent aus­si s’exporter.
Le cast­ing de cette pro­duc­tion est qua­si­ment sans failles, on est ému, ébloui par le tal­ent de cette troupe. On saluera Jyaleen qui joue Epo­nine à la per­fec­tion, Stéphane Métro (Chance, Roméo et Juli­ette) qui incar­ne un Javert inquié­tant et charis­ma­tique et Mick­ael Vigu­ier (Le Roi Lion) impec­ca­ble dans le rôle de Thé­nardier. Les enfants (Gavroche, Cosette) ne sont pas en reste, prou­vant que la comédie musi­cale a un bel avenir ! Mal­gré une Fan­tine, un peu juste vocale­ment et avec un accent hol­landais par moments fort pronon­cé, on est très agréable­ment sur­pris par l’ensemble des inter­prètes, et les ensem­bles don­nent corps à l’histoire.

Bien que les décors soient sim­ples, ils pro­duisent un effet cer­tain. La mise en scène est bien pen­sée, notam­ment le finale du pre­mier acte qui est tout sim­ple­ment à couper le souf­fle. Grâce à l’inclinaison de la scène, on peut voir chaque détail et l’effet visuel est très réus­si. On regret­tera néan­moins que les scènes des bar­ri­cades ne soient pas plus spec­tac­u­laires. L’ensemble est un peu trop pro­pre et les morts ne sont pas tou­jours crédi­bles… En revanche, lorsque les femmes décou­vrent les corps inan­imés, on est trans­portés par l’émotion grâce à une mise en scène astucieuse.

Les cos­tumes de très bonne qual­ité, sont nom­breux et tou­jours bien adap­tés à l’histoire. L’orchestre en live apporte un vrai plus au spec­ta­cle – une pra­tique qui, mal­heureuse­ment, n’est pas encore com­plète­ment dans les mœurs français­es. Les émo­tions sont décu­plées et même si par­fois les instru­ments cou­vrent les voix, on est emporté par ces mélodies que l’on con­naît si bien.

Cette adap­ta­tion suisse n’a vrai­ment rien à envi­er à la pro­duc­tion actuelle­ment en cours dans le West End, hormis quelques petits points faibles,  tous les ingré­di­ents sont réu­nis pour mar­quer les esprits, et le pub­lic suisse ne s’y trompe pas au vu des stand­ing ova­tions qui ont lieu tous les soirs.

Si votre route vous emmène à Lau­sanne, n’hésitez pas à pos­er votre valise au Théâtre de Beaulieu, vous revivrez avec plaisir ce spec­ta­cle qui a mar­qué tant de générations.