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Les Marius 2008 — Une cérémonie en chansons !

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Le Marius ©DR
Le Mar­ius ©DR

Pour cette pre­mière à Paris (les précé­dentes soirées de clô­ture avaient lieu à Béziers), Matthieu Gal­lou a eu l’idée de « musi­calis­er » la remise de prix. De fait, on a pu assis­ter à un véri­ta­ble spec­ta­cle conçu, mis en scène et dirigé musi­cale­ment par Samuel Sené ; les textes étaient écrits par Ludovic-Alexan­dre Vidal et la musique com­posée, arrangée et jouée au piano par Raphaël Ban­cou au sein d’un orchestre dynamique. La présen­ta­tion de la soirée a, quant à elle, été con­fiée à un maître de céré­monie tal­entueux et habitué du rôle : Fabi­an Richard. Le show était exclu­sive­ment chan­té, à l’ex­cep­tion des remer­ciements des lauréats.

Et le Mar­ius est attribué à…
Sans trop de sur­prise, Panique à Bord et Le Roi Lion se sont partagé l’essen­tiel des prix. Le pre­mier a rem­porté le Mar­ius du meilleur musi­cal (caté­gorie théâtre musi­cal), de la meilleure inter­pré­ta­tion dans un pre­mier rôle mas­culin pour Vin­cent Heden et le Prix Claude-Michel Schön­berg pour la meilleure chan­son « Mon âme pour un solo ». Après un pre­mier Mar­ius en 2006 dans la même caté­gorie, Vin­cent Heden est par­ti­c­ulière­ment con­tent que « son » Kevin ait con­va­in­cu : « Je suis très heureux et très touché pour Kevin. Ce per­son­nage me fai­sait très peur au départ, et je ne savais pas trop com­ment allait se pass­er notre « cohab­i­ta­tion »… son élab­o­ra­tion a été un véri­ta­ble plaisir, et la ren­con­tre avec Agnès Boury une chance rare, à tous les niveaux, pour moi ! La col­lab­o­ra­tion com­plice avec Stéphane Laporte (grand Papa de cette aven­ture) et Patrick Laviosa, et tous mes parte­naires de scène est un plaisir chaque jour renou­velé ! Je suis heureux que cette créa­tion et notre joie com­mune ne soient pas passées inaperçues. Un grand mer­ci à tout ceux qui ont exprimé leur appré­ci­a­tion de notre tra­vail ! » Même plaisir du côté de Stéphane Laporte qui s’est dit : « ravi de ces récom­pens­es qui couron­nent un tra­vail très col­lec­tif de deux ans. Je suis très recon­nais­sant d’avoir eu la chance de tra­vailler avec cette mag­nifique troupe et un met­teur en scène qui sait lire entre les lignes. »

La part du Lion est allée, de manière tout à fait méritée, à Zama Magud­ulela pour son rôle de Rafi­ki et David Eguren pour son inter­pré­ta­tion de Zazu. Le spec­ta­cle a rem­porté, quant à lui, le Mar­ius du meilleur musi­cal dans la caté­gorie adap­ta­tion. Madame Ray­monde a obtenu le Mar­ius du meilleur musi­cal, caté­gorie spec­ta­cle musi­cal. Le trophée du meilleur ciné-musi­cal français est allé au Silence des Machines de Paul Calori et Kos­tia Tes­tut. Le Prince et le Pau­vre, de Ludovic-Alexan­dre Vidal et Julien Salvia, a reçu le prix du meilleur musi­cal dans la caté­gorie jeune public.
Enfin, West Side Sto­ry a été sacré meilleur musi­cal, caté­gorie Inter­na­tion­al, pour la pro­duc­tion qu’a accueil­lie le Châtelet cette année. D’ailleurs, Jean-Luc Choplin, directeur du Châtelet, obtient le Mar­ius d’hon­neur qui salue une per­son­nal­ité ayant oeu­vré pour le musi­cal, suc­cé­dant ain­si à Claude-Michel Schön­berg et Jérôme Savary.

Deux « oubliés » de la céré­monie 2007 ont aus­si pu recevoir leur prix. Il s’agis­sait du Prix Claude-Michel Schön­berg de la meilleure chan­son pour « Mon joli roi de mai » (Le Cabaret des hommes per­dus) ain­si que du meilleur ciné-musi­cal pour Zoé Melody d’Alexan­dre Athané. Même s’il n’a reçu sa récom­pense que cette année, ce dernier est ravi : « Ce prix me fait très plaisir. Quand j’ai achevé Zoé Melody, les Musi­cals est le pre­mier fes­ti­val à l’avoir accep­té. C’é­tait à Béziers, en févri­er 2007. Depuis, Zoé a vécu sa vie à tra­vers les fes­ti­vals, les dif­fu­sions télévisées, etc. En rece­vant ce Mar­ius aujour­d’hui, on peut con­sid­ér­er que la boucle est bouclée. Je me con­sacre désor­mais au sto­ry-board de mon prochain court-métrage, qui abor­dera cette fois le fan­tas­tique. »

Les Décou­vertes des Musicals
Une des spé­ci­ficités des Musi­cals réside dans la présen­ta­tion des spec­ta­cles en devenir. Cette année, au nom­bre des votes et à l’ap­plaudimètre, c’est Cast­ing qui a eu les faveurs du pub­lic et rem­porté le Prix Décou­verte 2008. La sym­pa­thique équipe a d’ailleurs lais­sé explosé sa joie à l’an­nonce des résul­tats, tel David Koenig qui par­tic­i­pait à deux des oeu­vres récom­pen­sées, Le Prince et le Pau­vre et Cast­ing : « Je suis vrai­ment très ému, en par­ti­c­uli­er pour les auteurs de ces oeu­vres. Pour Cast­ing, qui com­mence, c’est un vrai coup de pouce et, sans pou­voir vous en dire plus, je vous donne ren­dez-vous très bien­tôt sur Paris pour la suite de l’aven­ture. »
La seule décep­tion notable con­cerne le Prix SACD des­tiné à récom­penser l’un des six spec­ta­cles en com­péti­tion. Or, sans doute suite à un dys­fonc­tion­nement, la récom­pense a été divisée et remise… à tous les con­cur­rents, sous les huées du public.

Une soirée conviviale
La céré­monie qui s’é­tait déroulée dans une réelle chaleur, tant pour la tem­péra­ture que pour l’am­biance, s’est achevée par un cock­tail où une grande par­tie des pro­fes­sion­nels et ama­teurs de comédie musi­cale sem­blaient ravis de se retrou­ver de manière informelle. Cer­tains des lau­réats absents durant la remise des prix avaient eu le temps de rejoin­dre le Vingtième Théâtre pour accueil­lir leur récom­pense. Ce fut le cas de David Eguren, qui avait aban­don­né Zazu une fois retombé le rideau de Mogador : « Recevoir ce Mar­ius est très agréable. Cela me touche énor­mé­ment de recevoir un tel hon­neur des gens de la pro­fes­sion. J’ai appris la nou­velle en sor­tant de scène. C’est un réel plaisir ».

Alors, certes il reste des points à amélior­er et l’on souhait­erait une pro­gram­ma­tion qui puisse davan­tage rem­porter l’ad­hé­sion du grand pub­lic. Certes, on con­tin­ue de regret­ter l’am­biance par­ti­c­ulière qui rég­nait à Béziers. Mais on ne peut que saluer ce fes­ti­val qui per­met de fédér­er ama­teurs et pro­fes­sion­nels et met en lumière la diver­sité d’un genre en réu­nis­sant Le Roi Lion et Cast­ing, le Vingtième Théâtre et le Châtelet, Zoé et Raymonde…