Les Instants Volés prennent leur envol

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On avait décou­vert Les Instants Volés en 2010 lors de la Grande Fête du Théâtre Musi­cal et des Décou­vertes DIVA. Aujour­d’hui, Les Instants Volés se dévoilent dans leur ver­sion finale au Théâtre Michel. Regard en Coulisse a ren­con­tré une par­tie de l’équipe du spectacle.

Joseph-Emmanuel Bis­car­di et Vanes­sa Cail­hol en répéti­tion ©Philippe Escalier

Cyrille Gar­it, auteur
Com­ment vous est-venue l’idée de ce spectacle ?
Les Instants Volés sont nés tout d’abord d’un désir sim­ple de racon­ter une his­toire amoureuse. Dès lors, il était impor­tant pour Stève, le com­pos­i­teur, et moi-même de trou­ver un cadre orig­i­nal, éviter les chemins éculés, emprun­tés maintes et maintes fois. C’est comme cela que m’est venu l’idée de pro­jeter l’his­toire dans un hôpi­tal psy­chi­a­trique : j’avais, peu de temps avant, eu l’op­por­tu­nité de vis­iter ce genre d’en­droit et ce qui m’avait le plus mar­qué était tous ces imag­i­naires incroy­ables qui étaient réu­nis là et toute cette sen­si­bil­ité à fleur de peau qui envahis­sait les couloirs. J’avais là un sujet tout trou­vé. Il fal­lait juste trans­former l’es­sai à l’écri­t­ure et Les Instants, la ren­con­tre amoureuse entre Max et Lula sont alors arrivés.

Com­ment le spec­ta­cle a‑t-il évolué depuis les pre­mières lectures ?
D’une manière générale, le pro­jet n’a cessé de s’amélior­er et se peaufiner.
Nos trois lec­tures publiques au Théâtre du Petit Saint Mar­tin pour Diva, au Ciné 13 et au Théâtre des Nou­veautés nous ont per­mis d’a­juster sans cesse le livret et la musique. Cela nous a per­mis égale­ment d’aller à la ren­con­tre du pub­lic, de nous con­fron­ter à leur accueil et de nous dire qu’il était impérieux de pass­er à la créa­tion. Le cast­ing a égale­ment beau­coup évolué puisque, depuis la pre­mière lec­ture, seul Joseph-Emmanuel Bis­car­di est resté. Depuis nous avons eu la chance que nous rejoignent Philippe d’Av­il­la, Vanes­sa Cail­hol et Car­o­line Klaus. (D’ailleurs j’en prof­ite pour remerci­er Vin­cent Heden, Isabelle Fer­ron, Lau­rent Viel, Marie Orlan­di, Chris­tine Khand­jian et Olivi­er Bre­it­man grâce à qui nous en sommes aus­si là aujourd’hui.)

Qu’est-ce qui est envis­agé après cette série au Théâtre Michel ?
Pour l’in­stant, notre but unique est de livr­er au 11 Juin un spec­ta­cle dont on soit fier et dans lequel les gens auront, j’e­spère, plaisir à se pro­jeter. La suite des évène­ments reste à écrire…

Stève Per­rin donne ses dernières indi­ca­tions à Vanes­sa Cail­hol © Philippe Escalier

Stève Per­rin, compositeur
Com­ment définiriez-vous votre style musical ?
D’une manière générale, je dirais que mon style musi­cal n’est ni plus ni moins que de la chan­son française, faisant la part belle aux textes et mélodies. Pour ce spec­ta­cle, nous nous sommes axés assez vite sur un mode « jazzy », cor­re­spon­dant, selon nous, par­faite­ment à l’u­nivers psy­chi­a­trique auquel sont con­fron­tés les malades : à la fois vif et changeant …

Quelles sont vos influences ?
Elles sont assez divers­es et var­iées, selon les épo­ques de ma vie : dans l’en­fance, mon oreille a été for­mée par la musique clas­sique, au sein de cours de piano com­mencés à l’âge de six ans. Puis, le jazz a pointé le bout de son nez en tout début d’ado­les­cence, par le biais de stages esti­vaux : « jazz en herbe », mod­i­fi­ant ain­si, à jamais, ma per­cep­tion de la musique et de ses ryth­miques… Puis, à quinze ans, j’ai inté­gré « le petit con­ser­va­toire de Mireille » de Lyon, me plongeant ain­si dans l’al­liance mag­ique de la musique et des mots : la chan­son française. À l’heure actuelle, je suis tou­jours dans le chau­dron… Ain­si Zazie, Charles Aznavour, Jacques Brel, Bar­bara, Old­e­laf, Clari­ka, Car­men Maria Vega, Lin­da Lemay… sont autant d’artistes qui con­tin­u­ent de m’inspirer.

Philippe D’Av­il­la en répéti­tion ©Philippe Escalier

Philippe d’Av­il­la, comédien
Com­ment êtes-vous arrivé sur ce pro­jet et qu’est-ce qui vous a plu ?
Je suis arrivé sur le pro­jet par la voie la plus tra­di­tion­nelle qui soit, j’ai passé une audi­tion. Il est à not­er que j’avais trou­vé l’avis d’au­di­tion dans la rubrique Cast­ings de Regard en Coulisse. Comme quoi…
Je suis avant tout tombé amoureux du livret et de la musique du spec­ta­cle. Son orig­i­nal­ité, sa qual­ité, son côté hors-normes m’ont immé­di­ate­ment séduit. L’én­ergie créa­trice et humaine que j’ai ressen­tie pen­dant les audi­tions m’avait égale­ment don­né envie d’aller beau­coup plus loin dans l’aven­ture. Le fait que ce soit une véri­ta­ble pièce de théâtre chan­tée était égale­ment très impor­tant pour moi. Enfin, le chal­lenge de comé­di­en que représente ce spec­ta­cle a fini de me con­va­in­cre. Tous les per­son­nages qui entourent Lula et Max sont joués par deux comé­di­ens, Car­o­line Klaus et moi-même. Jouer cinq per­son­nages dans un seul spec­ta­cle, cinq per­son­nages com­plex­es avec des his­toires et des par­cours forts était un défi qui m’ex­ci­tait beau­coup. Aller d’un psy­chi­a­tre à un malade men­tal en pas­sant par un infir­mi­er plus malade que les malades ne peut que don­ner envie. Et chaque minute de tra­vail avec cette équipe de fous me con­firme que j’ai eu rai­son d’accepter!

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Les Instants Volés au Théâtre Michel
Ze inter­roga­toire : Cyrille Gar­it
Et aus­si : Joseph-Emmanuel Bis­car­di, Vanes­sa Cailhol