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Critique : Les Indifférents

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vincennesHis­toire : Camille TURLOT et Eric SZERMAN
Livret et paroles : Camille TURLOT
Musique : Eric SZERMAN
Mise en scène : Stéphane COTTIN
Choré­gra­phie : Jeanette DAMANT
Scéno­gra­phie : Sophie JACOB
Cos­tumes : Aurore POPINEAU
Avec : Vir­ginie BRACQ, Nel­ly CELERINE, Emmanuel CURTIL, Fab­rice FARA, Camille TURLOT.
Accom­pa­g­nés au piano par : Eric SZERMAN.
Au départ, ce sont 5 per­son­nages que tout oppose, por­tant cha­cun leur fardeau de préjugés soci­aux. Il y a là une black, une grosse, un bègue, un trav­es­ti et, comble d’horreur, un fumeur ! Le spec­ta­cle est une ronde autour des des­tins croisés des ces per­son­nages haute­ment sym­bol­iques et de portée uni­verselle, dont le mes­sage pri­maire est l’acceptation de l’autre mal­gré les dif­férences physiques et cul­turelles et, plus générale­ment, les petits tra­vers de chacun.

Après Epouse moi !, Camille Tur­lot et Eriz Szer­man con­fir­ment leur goût pour la comédie musi­cale intel­li­gente, cher­chant autant à diver­tir le pub­lic qu’à le faire réfléchir. Out­re la tolérance, Les Indif­férents évoque, comme leur pre­mière œuvre, les thèmes de l’engagement amoureux et de la quête de soi, mais il le fait avec humour et suiv­ant une trame dra­ma­tique pro­gres­sive et pal­pi­tante, ce qui fait que l’on ne s’ennuie jamais. La mise en scène de Stéphane Cot­tin à base de « boîtes à roulettes » est ingénieuse et sup­porte par­faite­ment l’évolution des per­son­nages, les trans­portant d’un point à l’autre de la ville via des pro­jec­tions vidéo et les faisant lit­térale­ment sor­tir de leur carcan.

Le tout est orchestré par une troupe motivée, fort bien pré­parée, inter­pré­tant les rôles et les chan­sons sans fausse note et dans laque­lle Fab­rice Fara se dis­tingue par une voix puis­sante et naturelle. On pour­ra néan­moins regret­ter la chorale inces­sante ; on aimerait faire une pause de temps en temps pour enten­dre un beau solo ou un duo, dont la douce mélodie nous trot­terait dans la tête à la fin de la représen­ta­tion. Dom­mage aus­si que l’interprète de Macha ne soit pas une vraie grosse car, bien que Vir­ginie Bracq soit par­faite, cela aurait évité les rem­bour­rages arti­fi­ciels et suspects.

Les Indif­férents est une œuvre com­plète, une créa­tion française aboutie dans le fond et la forme. Il faut donc aller voir ce « off-Paris » (si l’on peut ris­quer l’analogie avec off-Broad­way) à deux pas de la sta­tion de RER de Vin­cennes. Si vous ne quit­tez jamais l’intra-muros, vous y décou­vrirez quelque chose de dif­férent qui ne vous lais­sera pas indifférent.

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