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Les Fiancés de Loches (Critique)

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fiances-lochesD’après Georges Feydeau.
Mise en scène & Musique : Hervé Devolder.
Adap­ta­tion, cou­plets & direc­tion d’ac­teurs : Jacques Mougenot.
Décors : Jean-Michel Adam.
Cos­tumes : Jean-Daniel Vuillermoz.
Lumières : Denis Koransky.
Choré­gra­phies : Cather­ine Arondel.
Coif­fures et pos­tich­es : Stéphane Testu.
Assis­tante à la mise en scène : Karine Falantin.
Avec : Adrien Biry-Vicente, Guil­laume Bouchède, Arnaud Denis­sel, Hervé Devold­er, Fab­rice Fara, Clara Hesse, Patrice Latronche, Mile­na Marinel­li, Jacques Mougenot, Clau­dine Vin­cent, Séver­ine Vincent.
Piano : Thier­ry Boulanger ou Daniel Glet.
Con­tre­basse : Benoît Dunoy­er de Segonzac.
Vio­lon : Mar­i­anne Devos.

Trois provin­ci­aux, mon­tés à Paris pour y trou­ver des par­tis, con­fondent l’agence mat­ri­mo­ni­ale avec une agence de place­ment pour domes­tiques… L’alliance du vaude­ville et de la comédie musicale !

Eugène Gévau­dan, apoth­icaire à Loches, son frère Alfred, et sa sœur Lau­re, sont mon­tés à Paris pour trou­ver des par­tis. Croy­ant être dans l’a­gence mat­ri­mo­ni­ale de Plucheux, ils débar­quent dans le bureau de place­ment de Séraphin et sont recrutés comme domes­tiques chez le Doc­teur Saint-Galmi­er. Ils pren­dront le doc­teur, sa sœur Rachel et sa fiancée Léonie, pour leurs pré­ten­dus ! L’ir­rup­tion de la cocotte Michette, anci­enne maîtresse de Saint-Galmi­er, ajoutera aux quipro­qu­os et aux coups de théâtre ain­si que la méprise qui fera croire à Saint-Galmi­er que ces trois curieux domes­tiques sont trois aliénés échap­pés de son étab­lisse­ment de soins : le Lou­vre hydrothérapique. C’est dans ce lieu inso­lite, entre deux baig­noires que s’achève la pièce en un dernier acte déli­rant et effréné.

Notre avis (paru en 2014) : On pour­rait penser que le vaude­ville est un genre désuet un peu lour­daud unique­ment en vogue chez les généra­tions précé­dentes. Mais, avouons-le, lorsqu’il est servi par une équipe d’artistes tal­entueux, com­ment résis­ter au rythme effréné du texte de Fey­deau et à la cas­cade d’intrigues toutes plus improb­a­bles les unes que les autres ? Des calem­bours comme s’il en pleu­vait, des per­son­nages qui entrent en trombe le verbe haut, des répliques qui fusent, et même des dis­putes dans des baig­noires… Rien n’est fait dans la demi-mesure dans ce tour­bil­lon de quipro­qu­os et de ménages à (plus que) trois qui joue joyeuse­ment sur l’opposition entre Paris et la province (et pas n’importe laque­lle, s’il vous plaît : Loches !). Ajou­tons à cela une adap­ta­tion musi­cale qui vient nap­per la loufo­querie ambiante de chan­sons sautil­lantes ou grinçantes au gré des humeurs des per­son­nages, et de choré­gra­phies pétu­lantes (ah ! cette petite danse folk­lorique sur « ô gué ô gué » !). Et, chan­til­ly sur le gâteau : des musi­ciens et une dis­tri­b­u­tion en or com­posée d’habitués du musi­cal, plus vrais que nature dans leurs cos­tumes hauts en couleurs. Comme le con­clut la pièce : c’est quand on rit qu’on est guéri. Alors courez vite faire une cure !