Le nouveau délire des Caramels Fous…
Livrets & textes : Michel Heim
Chorégraphies : Nadine Féty
Direction musicale et harmonisation des choeurs : Nicolas Kern
Mise en scène : Nadine Fety et Michel Heim
avec le concours amical de Jean-Pierre Rouvellat
Arrangements et claviers : Robert Suhas
Pianiste et répétiteur : Pierre Cornevin
Lumières : François-Eric Valentin
Son : Tristan Devaux et Yann Lemettre
Affiche & programme : Thierry Quessada
Costumes : Olivier Séverin
Décor : Olivier Ménestrier
Accessoires : Fabrice Meillier
Les costumes, décors et accessoires, sont réalisés par les membres de la Compagnie.
Sur scène :
Laury André, Vincent Baillet, Philippe Bernard, Giovanni Cabiddu, Luc Carpentier, Olivier Champeroux, Jean-Marc Daniel, Jean-François Dewulf, Christian Dupouy, François Dussillol-Godar, Marc Frémondière, Jean-Paul Gaudfroy, Laurent Giordanengo, Jérôme Guérin, Lionel Guérin, Michel Heim, Yvon Huiban, Franck Isoart, Laurent Lapeyre, Fabrice Meillier, Olivier Ménestrier, Vincent Merval, Michel Petit, Yann Philipp, Laurent Plessi, Thierry Quessada, Jacques Rosé avec la participation de Vincent Goupy.
Il y a peu de spectacles musicaux basés sur des animaux. Le public anglophone peut voir Le Roi Lion, une histoire qui se déroule dans la savane africaine pour les enfants petits et grands. Sous les cieux hexagonaux, il y a pour quelques semaines une population de volailles mise en scène par la troupe des Caramels fous : le propos est résolument destiné aux adultes avertis, à l’opposé du Roi Lion. Pour ceux que les grivoiseries n’effraient pas, il y a matière à passer un excellent moment. Les textes réécrits par Michel Heim sur des chansons archi-connues font mouche. Par touches successives, les mots et les situations glissent très loin dans une liberté de ton peu commune sur scène. Un public averti se régale d’être traité en adulte sur des sujets aussi outranciers que cocasses. Le synopsis des Dindes galantes est original et tient la route : dans une basse-cour, un coq meurt et son successeur doit assurer la continuité de la virilité. Mais hélas, la performance attendue n’est pas au rendez-vous, ce qui sème le trouble parmi la population à plumes. L’ordre établi, et les petits arrangements qui vont avec, sont ébranlés.
Le spectacle intégralement chanté est basé sur des prestations d’artistes amateurs encadrés par des professionnels. Ensemble ils s’en tirent très bien. Les costumes conçus et réalisés par la troupe sont remarquables et très colorés. Ils participent énormément à rendre crédible cette histoire absurde. Dans le rôle de la pintade qui a roulé sa bosse, Michel Heim est irrésistible. Il s’inspire des attitudes de Zizi Jeanmaire et ses trucs en plumes. Ses acolytes sur scène sont également formidables et comiques. On distinguera le coq de Thierry Quessada, qui prend de jolies attitudes et possède une voix lui permettant de parodier Luis Mariano. Les arrangements vocaux sonnent bien, peut-être l’amplification n’est-elle à la hauteur pour rendre les timbres avec justesse.
Accrochez vous bien aux paroles, car les saillies verbales sont hilarantes. Nombreuses, elles tiennent en haleine. Avec tout ça, la mise en scène est forcément déjantée. Elle rassemble un monde bigarré sur scène, et il en résulte un visuel très accrocheur. Le bon goût est resté à la porte du théâtre, mais on ne va pas voir les Caramels Fous pour ça, au contraire. Il y a de l’énergie, de la cohésion et une autodérision assumée. La troupe a vingt ans, elle reste en pleine forme et on lui souhaite encore une longue vie, avec d’autres surprises remplies de vitalité.